Alors qu’en en Espagne, la Reconquista est en marche et que les guerriers français et normands y participent ainsi que les ordres monastiques, la croisade a été déclenchée par Urbain II (Concile de Clermont, novembre 1095), dont la somme des témoignages qu’il avait reçus, relatant les vols, les tortures et les massacres de pèlerins chrétiens, l’obligeaient à une riposte de toute la Chrétienté.
« Michel le Syrien, patriarche de l’Eglise grecque d’Antioche, pas tellement et même pas du tout favorable à celle de Rome, en tout cas complètement étranger aux préoccupations des Francs, dit aussi comme les Turcs « infligeaient des maux aux chrétiens qui allaient prier à Jérusalem, les frappaient, les pillaient, prélevaient la capitation à la porte de la ville et aussi au Golgotha et au Sépulcre. Et même toutes les fois qu’ils voyaient une caravane de chrétiens, surtout de ceux qui venaient de Rome ou des pays d’Italie, ils s’ingéniaient à les faire périr de diverses manières »
L’appel de Clermont va connaître un immense retentissement dû, notamment, à des prédicateurs populaires comme Pierre l’Ermite, qui diffusent largement le message du Pape: « Quiconque abandonnera pour moi sa maison ou ses terres ou ses frères ou sa femme ou ses enfants, En recevra le centuple et aura pour héritage la vie éternelle.” (Evangile selon St Matthieu).
Et le 15 août 1096 les croisés se sont mis en route pour la Terre sainte, sous la direction du légat pontifical Adhémar de Monteil. Ce « voyage à Jérusalem » ne se différencie à vrai dire des précédents pèlerinages en armes vers la Terre Sainte que par le grand nombre des participants : plus de 150 000 au départ.
La progression des armées croisées est facilitée par les rivalités dans le camp ennemi. Une partie des musulmans font allégeance au calife de Bagdad. Ceux-là occupent la Palestine et Jérusalem avec des troupes turques. Mais pendant que ces troupes combattent les croisés à Antioche, en Syrie, les musulmans fatimides d’Égypte profitent de la situation pour attaquer la Palestine. C’est ainsi que le 26 août 1098, les Égyptiens enlèvent aux Turcs la ville de Jérusalem…
L’armée de Raimon de Saint-Gilles arrive la première sans encombre à Bethléem où elle est accueillie par les chrétiens en liesse. Enfin, le 7 juin 1099, les croisés aperçoivent les dômes de la Ville sainte. L’attaque commence le 14 juillet mais la garnison égyptienne riposte en incendiant les tours roulantes des croisés avec du feu grégeois, un combustible très puissant. Le matin du vendredi 15 juillet, Godefroi et son jeune frère Eustache de Boulogne arrivent à s’approcher des murailles à bord d’une tour recouverte de peaux de bêtes fraîchement écorchées et ainsi protégées du feu. Bientôt des échelles surgies de partout s’adossent aux murailles.
Les défenseurs de la citadelle auront la vie sauve par décision de Raimon de Saint-Gilles qui leur accorde un sauf-conduit jusqu’à la côte mais les occcupants musulmans qui se sont réfugiés dans les mosquées de l’esplanade du Temple sont passés par les armes et toute la communauté juive de Jérusalem périt dans les flammes de la synagogue.
Le 12 août 1099, Godefroy de Bouillon complète son succès en écrasant une armée égyptienne très supérieure en nombre à Ashkelon et c’est le début du royaume latin de Jérusalem !
L’esprit de Croisade est une composante importante de l’idéologie militaire française qui a perduré jusqu’à nos jours si l’on pense à la guerre d’Algérie, à l’affaire de Suez en 1956 ou au partage de l’Empire turc entre la France et le Royaume-Uni après 1918. Le militaire français ne défend pas seulement la France, mais également les Lieux Saints et l’Occident chrétien vis à vis du monde non européen. Les Croisades virent aussi le pouvoir d’État français (certes embryonnaire) représenté par Philippe Auguste et Saint Louis, s’associer étroitement avec l’Église. La collaboration entre missionnaires et armée française pour évangéliser-coloniser les païens ne fut que la continuation des Croisades.
« et toute la communauté juive de Jérusalem périt dans les flammes de la synagogue. »
Cette phrase est très importante. Les chrétiens de cette époque ont combattu une religion (l’Islam) et une secte (le judaïsme).
Il faut savoir que les peuples longtemps épargnés par l’invasion du babillage médiatique axé sur le seul divertissement sont restés ancrés dans l’histoire ancestrale de générations en générations. C’est ainsi que, pour les peuples orientaux, nous sommes toujours « les croisés ».
Ils n’ont rien oublié !
De même que, pour les peuples d’Afrique du Nord, nous sommes restés les « Roumis », c »est à dire les Romains !
Quant à la collaboration entre missionnaires et militaires, c’est précisément parce que la République maçonnique s’y est opposée que nous n’avons pas gardé certaines colonies, et particulièrement l’Algérie.
C’est ainsi que Charles de Foucault écrivait à René Bazin, de l’Académie Française, le 29 juillet 1916 : « Les musulmans peuvent-ils être vraiment Français ? D’une manière générale, non ! Plusieurs dogmes fondamentaux s’y opposent. LE SEUL MOYEN POUR QU’ILS DEVEINNENT FRANCAIS EST QU’ILS DEVEINNENT CHRETIENS »
Ce qui eut été un retour à leur religion ancestrale, puisque les Berbères furent chrétiens AVANT les Romains et les Gaulois… et qu’il y eut même trois papes Berbères à Rome !
Mais qui le sait aujourd’hui ? Qui sait que notre victoire à Alger contre les Turcs en 1830 marqua le retour des chrétiens sur ce qui avait été une terre qui, notamment avec Saint Augustin, avait contribué à l’expansion du christianisme ?
La ré-évangélisation des Berbéres eut donc été possible et même bienvenue.
Mais c’était compter sans le fanatisme anti clérical des Républiques successives…