« J’étais venu à la Légion pour trouver une maison, une famille. »
Albert Dovecar est né le 19 juillet 1937 à Tuzno, en Yougoslavie. Sa famille fuit le régime communiste et s’installe à Graz, en Autriche.
Ses études terminées, Albert décide de mettre ses actions en accord avec son idéal anticommuniste et son goût de l’aventure. Sa destination ? Marseille ! Le bureau d’engagement de la Légion étrangère. Il n’a pas encore 20 ans. Il contracte un contrat de cinq ans sous le pseudonyme de Dodevar. Départ vers Sidi Bel Abbés.
Ses supérieurs veulent l’orienter vers la musique du 1er Étranger puisqu’il joue parfaitement du piano. Mais Albert veut être soldat, pas musicien ! Il le deviendra au prix de grands efforts : apprentissage du français, acceptation d’un entraînement extrêmement dur et de la discipline de fer de la Légion. Volontaire pour le plus exigeant et le plus prestigieux des régiments étrangers, le 1er Régiment étranger de parachutistes (REP), il obtient son brevet de sauts et y est affecté. Son patron sera le légendaire colonel Jeanpierre. C’est la consécration dont il rêvait.
Il rejoint la 1ere compagnie du 1er REP. Tout de suite, il prend part à la bataille des frontières. Il s’y distingue particulièrement, à tel point que le plus admiré des chefs de section, le lieutenant Roger Degueldre se lie d’amitié avec lui. Il devient « Bobby » pour tous ses camarades et gagne sa première citation qui lui confère la croix de la Valeur militaire. Il est blessé au combat, cité encore deux fois, nommé caporal très rapidement. Puis encore plus rapidement sergent : c’est le plus jeune sous-officier du 1er REP !
Il accompagne son régiment dans toutes ses aventures : les opérations où les camarades tombent, le défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées, les Barricades, le Putsch… la dissolution de son unité.
Le 25 avril 1961, Bobby « déserte ». Pour lui, ce n’est pas une désertion. Il le dira lors de son procès : « Si j’avais déserté, j’aurais quitté l’Algérie pour retrouver ma famille en Autriche. J’ai continué le combat sous une autre forme afin que mes camarades ne soient pas morts pour rien, afin que les Français d’Algérie restent chez eux, en France ! » Il rejoint son ami respecté, le lieutenant Degueldre, qui lui aussi a rejoint les résistants à la lâcheté gaulliste.
Roger Degueldre crée les Commandos Delta et Bobby deviendra tout de suite le chef de Delta 1. C’est ce commando qui accomplira les opérations les plus hardies et les plus dangereuses. Les traîtres gaullistes, les porteurs de valises, les barbouzes, les terroristes FLN, paieront ainsi le juste prix de leurs infamies !
Après l’exécution d’un commissaire politique gaullard acharné à traquer les patriotes il finit par être arrêté. Transféré à la caserne des Tagarins il y est atrocement torturé par les sicaires du régime de Paris. Il n’avouera rien !
Transféré en Métropole, Albert va être jugé par un « tribunal » d’exception. La sentence est connue d’avance : Charles De Gaulle dicte ses ordres aux « juges ». C’est la mort en compagnie de son compagnon d’infortune – innocent – Claude Piegts !
La mère d’Albert tente toutes les démarches possibles pour faire annuler l’horrible diktat du général de Geôle. En vain. Elle effectue alors une dernière tentative, auprès de son ambassade cette fois, qui transmettra sa requête au chancelier d’Autriche. Ce dernier profite d’une visite en France pour intervenir auprès du Garde des Sceaux, Jean Foyer, qui lui déclare : « C’est tout à fait impossible. Albert Dovecar n’est plus Autrichien. Il vient d’obtenir la nationalité française ! » Le Commandant Ollié responsable du SMOLE (Service moral de la Légion étrangère) en aura confirmation de la bouche du conseiller prés de l’Ambassade d’Autriche, Monsieur Eiseberg ; la naturalisation française sera officialisée, avant l’assassinat de Dovecar !
7 juin 1962, à 2 h 30, on frappe à la porte de sa cellule de Fresnes. Bobby se lève sans un mot. Il refuse un vêtement civil. Il est soldat, il partira en soldat. Le sergent Albert Dovecar endosse sa tenue camouflée et y accroche ses décorations. Il coiffe son béret vert et enroule autour de son cou le foulard du 1er REP. Il apprend que son frère d’infortune, Claude Piegts – innocent – l’accompagne pour son dernier voyage ! Albert et Claude montent dans le fourgon cellulaire. Cette marche vers la mort va durer 40 minutes. Direction : le Trou d’enfer, au fort militaire de Marly-le-Roy.
Les deux martyrs refusent d’avoir les yeux bandés. Claude Piegts tient à la main une croix en céramique, Albert Dovecar serre son foulard de parachutiste.
Claude Piegts crie : « Visez au cœur ! », puis « Vive l’Algérie française ! »
Albert Dovecar lance : « Vive l’Autriche ! Vive la Légion ! »
Il est 4 h 12 quand les deux salves simultanées déchirent le silence du matin. Puis ce sont les deux coups de grâce. Le petit jour se lève sur les frondaisons. Les assassinats sont consommés…
Les deux corps sont décrochés. Le sang se perd dans la rosée ; sur le foulard vert de Dovecar, déjà rougi, se détache en lettres noires la devise célèbre depuis Zéralda : « On ne peut demander à un soldat de se parjurer ». Les deux aumôniers, à genoux, se recueillent. C’est la mise en bière. Dans un fourgon aux rideaux noirs baissés, on dépose les cercueils.
Sous le porche du fortin, les soldats présentent les armes.
Par la route de Versailles, le convoi qui ne se compose plus que de quelques voitures escortées par vingt motards, gagne le cimetière de Thiais. Dans ce carré des suppliciés, tandis que les deux aumôniers récitent une dernière prière sur les tombes fraîchement creusées, les dépouilles sont mises en terre, celle de Dovecar d’abord, puis celle de Piegts.
À 5 h 40 tout est terminé.
À l’Élysée, de Gaulle dort du sommeil dont on aurait souhaité qu’il fût le dernier…
Nous sommes sûrs, Bobby, que de là où tu es, tu nous adresses ton plus fraternel salut !
À bientôt !
« Seigneur voici couler le sang de nos garçons,
Il a tout recouvert la patrie déchirée.
Quand verrons-nous jaillir, ô tardive saison,
De tout ce sang versé la moisson désirée ? » (Robert Brasillach)
Source : Extrait de l’hommage du président de l’Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD), Jean-François Colin, le 7 juin 2015 à Graz en Autriche.
RIP… La révolution (gaulliste) ne sait que salir, interdire, massacrer, détruire ! La contre-révolution, même si elle doit parfois punir et interdire, sait aussi autoriser, encourager, protéger la vie, défendre le bien commun, construire.
Merci à la rédaction de Jeune Nation d’avoir retranscrit cet hommage en ce jour anniversaire de l’assassinat de nos deux camarades.
Mais, loin de nous livrer à une stérile nostalgie de temps et de combats révolus, célébrer la mémoire de nos héros est d’abord pour nous, anciens de l’OAS encore debout, l’occasion de faire comprendre à la génération qui nous suit qu’elle est à la veille de vivre en métropole ce que nous avons tenté d’éviter dans ce qui furent nos départements français d’Algérie : UN REMPLACEMENT DE POPULATION !
Et un remplacement de population par les mêmes, fomenté par la même engeance nous trahissant au plus haut de l’Etat, comme le fit de Gaulle dans les années 1960.
Si nous n’en sommes pas encore, aujourd’hui, réduits au choix de l’époque : « LA VALISE OU LE CERCUEIL », c’est déjà le choix entre « la valise ou l’insécurité » qui pousse des milliers de français à abandonner des villes et parfois même des départements (tel le 93) aux hordes maghrébines et subsahariennes.
Mais il est hélas un autre type de réaction ainsi que des chiffres qui ne sont pas comparables :
– Alors que, de janvier 1960 (semaine des barricades à Alger) à 1965, ce furent plus de 10 000 patriotes qui furent embastillés pour s’être levés contre la trahison….
– Alors que plus de cent d’entre eux moururent assassinés ou torturés par les 300 barbouzes que les gaullistes avaient recruté dans les prisons pour les combattre en Algérie comme en métropole…
– Alors que des milliers furent lourdement condamnés et que certains, tels le commandant Cassati ou Jean-Luc Biberson moururent en prison faute de soins….
– Alors que quatre d’entre eux furent fusillés, mais d’autres, tel Jean Marcetau de Brem, trucidés lâchement sans jugement…
ON NE PEUT, COMPARATIVEMENT, QU’ETRE ATTERRE PAR LA VEULERIE D’UNE JEUNESSE CONTEMPORAINE SANS AUTRE AMBITION QUE LA PRECOCITE DE SA RETRAITE ET DONT LA REVOLTE SE LIMITE A TAPER SUR DES CASSEROLES.
Ce qui n’empêche pas les plus crétins d’entre eux de trouver que la génération précédente n’en a pas assez fait. Comme quoi il n’y a pas plus de limite à la sottise qu’au ridicule…
Lorsque nous serons débarrassé du Gaullo-communisme, l’Algérie redeviendra chrétienne et leur légende grandira.
Baudouin
Suite : Mais c’est bien vrai ces pratiques de Londres ont été exportées en Algérie avec la même haine et la même brutalité. En témoigne cette jeune femmes ignoblement maltraitée :
Le commissaire Roger Gavoury, chargé de la lutte contre l’OAS, et bête noire des « Commandos Delta », est assassiné le 31 mai 1961 à son domicile algérien. Six de ses prédécesseurs en Algérie avaient déjà été exécutés; mais c’était par le FLN.
Le sergent Albert Dovecar, dit « Boby » et Claude Piegts seront reconnu coupables de cet attentat, condamnés à mort et fusillés à la caserne du trou d’Enfer le 7 juin 1962.
Au Colloque de Condom, une jeune femme, Laurence Michel, apportera un témoignage bouleversant et jusqu’ici peu connu du public : Albert Dovecar était le fiancé de sa maman : elle avait 19 ans en 1961 et lui 23. Elle s’appelait Michèle Gomez. Laurence Michel est sa fille d’un second lit.
Le 19 octobre 1961, quelques jours après l’arrestation d’Albert Dovecar, les agents de la « police parallèle », autrement dit les « barbouzes » de Lucien Bitterlin et de Pierre Lemarchand, travaillant en étroite collaboration avec les gendarmes du colonel Debrosse, appréhendent la jeune femme. Elle est conduite à la « Villa » des Tagarins où seront torturées, suivant des méthodes gestapistes bien rodées, non seulement les personnes soupçonnées d’appartenir ou d’héberger des membres de l’OAS, mais aussi leurs amis ou épouses …
Interrogée brutalement, elle est dénudée et frappée avec une savante ignominie sur les parties sensibles, incluant les plus intimes.
Attachée à un radiateur, elle restera ainsi 8 jours sans manger et sans boire. Elle est enceinte de 4 mois et demi. Vagin brûlé, elle perdra son enfant.
En décembre, elle est transférée à la prison de la Santé à Paris, puis à la Petite Roquette, dans des conditions d’hygiène déplorables.
En prison, elle et Boby formulent une demande : se marier … Mais Dovecar, sous officier de Légion, né en Croatie, est étranger. Il faut un certificat de naissance. À peine arrivé le document est intercepté par l’administration. Albert Dovecar est d’office naturalisé français, ce qui permet de le condamner à mort.
Il ne manquera pas une pièce au dossier …
Michelle Gomez, devenue plus tard, l’épouse d’André Michel, fera promettre à sa fille de ne jamais évoquer ce drame.
Vingt et un an après la mort de sa maman, Laurence Michel a décidé de parler. (Secours de France. Pâques 2019)
Baudouin
Dans les derniers jours de juin 1962, j’ai moi-même été « interrogé » selon les méthodes pratiquées par le colonel de gendarmerie Debrosse dans la caserne de gendarmerie des Tagarins.
‘Interrogatoires » qui se sont terminés après trois jours et trois nuits, lorsque je fus dans le coma.
Bien que je me sois ouvert les veines des deux bras pour ne pas parler, des piqures de Solucamphre pour soutenir le muscle cardiaque ont permis de mener ces « interrogatoires » jusqu’à la dernière limite.
J’en porte encore les marques physiques 60 ans plus tard, mais, à la prisons de la Santé comme à celle de Fresnes, il y avait marqué « X » sur la porte de ma cellule. Je n’avais même pas révélé mon nom… pas prononcé une syllabe !
Dans une salle d' »interrogatoires » voisine, aux Tagarins, j’ai entendu les derniers râles d’un de nos camarades, mort noyé pendant le supplice dit « de la baignoire ». Commentaire d’un des tortionnaires, un certain capitaine La Rocca : « Ils crèvent trop vite avant d’avoir parlé… Il faudra changer de méthode ! »
Mais attention ! Que l’évocation de ces gendarmes tortionnaires ne pousse pas les plus sots à s’exclamer – comme trop souvent – « Mort aux flics ! « .
Comme l’a fort justement fait remarquer Alain Soral, cette opposition flics contre patriotes est exactement ce que souhaitait la racaille gaulliste à l’époque et ce que souhaitent ceux qui nous trahissent aujourd’hui à la tête de l’Etat.
Un basculement des forces de l’ordre dans le camp patriote étant ce qu’ils redoutent le plus.
Raison pour laquelle ce furent des barbouzes gaullistes mêlés aux « Pieds Noirs » qui mitraillèrent les Gendarmes Mobiles, afin de les conditionner contre l’Algérie Française…
Comme ces auxiliaires du pouvoir que sont les « Black Blocks » ont été, plus récemment, instrumentalisés pour motiver les Forces de l’Ordre contre les Gilets Jaunes…
Comme je l’ai dit et répété : Si je prends la parole au nom de mes camarades OAS, ce n’est pas par une stérile nostalgie, mais pour vous permettre de vous appuyer sur notre expérience afin d’éviter la répétition de certaines erreurs.
L’une d’entre elles et CERTAINEMENT LA PIRE est d’entretenir une opposition flics contre patriotes par des formules débiles du genre « Chiens du système ».
On peut collaborer avec l’adversaire et trahir ainsi sa cause par sottise, et cette attitude stupide en est l’illustration !
Merci mille fois à Jeune Nation de rappeler un des tristes épisodes qui ont ponctués la « guerre d’Algérie ». Claude Piegts était algérois comme je le suis moi-même…
Je tiens à signaler qu’à l’époque, afin d’empêcher nos frères et nos cousins de se battre pour leur pays, le pouvoir gaulliste faisait son possible pour les envoyer faire leur service militaire en Allemagne ou ailleurs qu’en Algérie.
Gloire à ceux qui se sont battus pour garder l’Algérie à la France, au pris de leur vie et merci à ceux qui se souviennent. « Notre Honneur s’appelle Fidélité « .
Merci pour tous ces commentaires.