Hans-Ulrich Rudel, as de la chasse allemande, né en 1916, était le soldat le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale, notamment Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chênes en or, épées et diamants. En septembre 1941, il coule un croiseur soviétique et un navire de combat. Capturé par les Soviétiques en mars 1944, il s’échappe. En février 1945, il est à nouveau abattu, perdant sa jambe droite. Au volant d’un avion aux pédales spéciales, il détruit encore 26 chars dans les dernières heures du Reich !
A la fin de la guerre, Rudel a effectué 2530 sorties représentant toujours un record mondial ! Il a détruit près de 2 000 cibles au sol (dont 519 chars), mais on compte également parmi ses victoires un cuirassé, deux croiseurs et un destroyer ainsi que 9 victoires aériennes homologuées.
Il a été abattu 32 fois (derrière les lignes ennemies !!!), mais est toujours parvenu à s’échapper en dépit de la récompense de 100 000 roubles que Staline en personne avait offerte pour sa capture.
Se refusant à renier ses convictions, il s’impose un exil en Argentine, où il fonde, à Buenos Aires, le « Kameradenwerk », une organisation qui de facto fournit une aide aux exilés allemands.
De retour en Allemagne en 1951, il devient porte-parole du « Freikorps Deutschland ». Rudel soutient également de nombreux mouvements et partis d’extrême-droite en Allemagne de l’Ouest. En 1953, il devient même candidat aux élections parlementaires pour le Deutsche Reichspartei (DRP).
Rudel meurt à 66 ans à Rosenheim : il est enterré à Dornhausen où sa tombe est toujours l’objet d’hommages anonymes et/ou publics.
A son enterrement, bravant les interdits, plusieurs avions de chasse ouest-allemand survolent sa tombe.
« Sur cent hommes, dix ne devraient pas être là et quatre-vingt ne sont que des cibles, neuf sont de vrais combattants. Nous leurs en sommes reconnaissants, car ils se battent. Mais un seul, un seul est un véritable guerrier et il ramène les autres en un seul morceau. »
Héraclite (576 à 480 avant Jésus-Christ)
Bonjour la rédaction.
Serait-il possible de faire paraître les travaux de Fröhlich et de Leuchter ?
Bien cordialement
Un lecteur assidu.
Bonjour,
Nous ne sommes pas éditeur. Nous ne publions pas de livre.
Nous vous invitons à contacter des maisons d’édition comme Akribeia ou autres… si les textes de Frölich ou Leuchter sont épuisés.
Cordialement,
Merci
Voici déjà l’article en anglais de Carolyn Yeager.
https://carolynyeager.net/hans-ulrich-rudel-man-who-might-have-been-next-german-f%C3%BChrer
En attendant une éventuelle traduction … pour l’année prochaine!
Pierre Clostermann ― Mon ami Rudel
Hans-Ulrich Rudel « Oberst », qui fut le plus grand pilote de combat de tous les temps et de tous les pays, est mort dans son lit, de sa belle mort, le 18 décembre 1982, à l’âge e soixante-six ans. Les suites de ses terribles blessures, en particulier de son amputation, avaient précipité l’issue finale.
Il était devenu mon ami depuis 1949. Il ne parlait pas le français, je ne parlais pas l’allemand, et nous communiquions en espagnol. Nous étions tous deux des patriotes – lui de son pays, moi du mien quoique passablement écœurés l’un et l’autre par l’après-guerre pour des raisons différentes à première vue, mais qui se révélaient à l’analyse finalement très proches ! En réalité, nous étions en avance, à juste titre et avec d’excellents arguments, sur les politiques qui prônaient après le général de Gaulle l’incontournable fraternité franco-allemande. Dans les années cinquante, c’était un peu trop tôt, et notre amitié, me valut quelques volées de bois vert, surtout de la part de ceux qui avaient attendu l’armistice pour affronter les Germains ! A ma surprise, Marie-Madeleine Fourcade, la grande résistante, mal informée, fit de même en me traitant de fasciste dans un journal italien ! Bof… J’en avais vu et entendu d’autres !
J’avais accepté de préfacer le livre de Rudel, Pilote de Stuka, et c’est à cette occasion que je l’ai connu – ses exploits par le livre et sa personnalité par nos relations devenues très vite amicales. Son nom était déjà une légende en Allemagne comme chez les Alliés.
Fils d’un modeste pasteur de l’Église évangélique de Silésie, né en juillet 1916 en pleine Première Guerre mondiale, sa passion pour l’aviation n’avait pas été favorisée, d’abord par les restrictions imposées par le traité de Versailles, et ensuite par son indifférence à l’égard du parti nazi, refusant de s’inscrire aux Jeunesses hitlériennes au sein desquelles il aurait pu apprendre à piloter sans problème.
Ne pouvant pénétrer le cercle clandestin de la Luftwaffe renaissante, il dut donc passer par le plus ardu des chemins, le planeur d’abord dans le petit aéro-club local, puis un record d’altitude et de distance d’autant plus étonnant qu’il avait été établi avec un planeur démodé lui ouvrit les portes de l’aviation commerciale et de la Lufthansa. La guerre approchant, le jeune pilote de ligne fut incorporé dans la Luftwaffe, mais dans l’aviation d’assaut des Stuka, la chasse aristocratique, son rêve, étant inaccessible à ses modestes origines.
Le Junker 87 , avion de bombardement en piqué, après des défauts fulgurants dans les campagnes de Pologne et de France, révéla ses faiblesses et sa vulnérabilité dès le début de la bataille d’Angleterre en juillet 1940. Les Stuka furent alors massacrés par les Spitfire. La campagne de Russie allait redonner un second souffle au Ju-87 et par la même occasion permettre au jeune sous-lieutenant Rudel de démontrer son incomparable habileté et son courage.
Ce fut le 9 septembre 1941 que naquit la légende de Rudel. Dans le port de Kronstadt les Russes avaient abrité leurs deux plus importants navires de ligne, les cuirassés de 30 000 tonnes puissamment armés, Révolution d’octobre et Marat. Traversant un terrifiant barrage de DCA remplissant le ciel comme les photos prises par son mitrailleur le montrent, Rudel plaça, après un piqué vertical commencé à 4 000 mètres et terminé au ras des cheminées, une bombe de 1 000 kilos dans les soutes à munitions du Marat qui explosa quelques secondes plus tard, lançant jusqu’à 2 000 mètres dans le ciel un nuage de feu et de débris.
Quelques jours plus tard, le 23 septembre, il renouvela son exploit et coula dans exactement les mêmes conditions le sister-ship du Marat, le Révolution d’octobre ! Il compléta son tableau de chasse en détruisant le 16 octobre, cette fois avec l’escadrille qu’il commandait (la Ire de la Sturkampf Geschwader « Immelmann »), le croiseur Kirow…
Après deux mille missions – un record absolu qui défie l’imagination ! –, cinq cents chars lourds russes démolis, neuf fois abattu, Rudel, malgré sa jambe arrachée par un obus de Flak, devint le fameux Oberst – colonel – commandant l’escadre d’élite Immelmann. Ses exploits dépassaient les légendes et les mythes les plus délirants de la propagande allemande. Il fut nécessaire de créer une décoration spéciale pour honorer ses faits d’armes, car il avait déjà reçu toutes les récompenses militaires que le IIIe Reich pouvait offrir. Rudel fut le seul soldat allemand à recevoir la cravate de la Croix de fer avec épées, diamants et feuille de chêne en or, au lieu d’argent.
Liddel Hart, l’expert internationalement connu, a pu écrire :
« A un tel niveau de résultats et de prouesses individuelles, un pilote comme Rudel peut être considéré comme une victoire à lui tout seul ainsi qu’un phénomène tactique ! »
Puis ce fut la défaite, et Rudel ayant survécu par miracle à ses blessures avait continué à se battre jusqu’à la dernière minute, effectuant ses deux cents dernières missions, pilotant avec un moignon de jambe sanglant et purulent, à peine pansé. Sa femme et ses deux enfants avaient disparu dans la tourmente, probablement dans l’enfer de feu de Dresde – ce crime inacceptable des Alliés – et ce ne fut que grâce à l’action de Bader, l’as sans jambes de la RAF, qu’il échappa aux Russes qui le réclamaient suite aux promesses des Américains de leur livrer tous les pilotes du plus haut niveau de la Luftwaffe. C’est ainsi par exemple qu’Hartmann, l’as aux trois cents victoires, demeura déporté en Sibérie, n’étant rapatrié en Allemagne que dix ans plus tard, et dans quel état ! Beaucoup d’entre eux disparurent à jamais dans la neige des goulags.
Donc, Rudel et moi sommes devenus des amis. Il s’était remarié avec la belle Ursula qui lui donna plus tard un fils, Christophe, et, bien reclassé dans la vie civile, il allait vivre un repos mérité. C’est alors que les organisations juives des USA, qui ne pouvaient admettre ou comprendre que le plus illustre combattant d’un pays haï ne soit point sanctionné d’une façon ou d’une autre, finirent par obtenir de Willy Brandt qu’il retire à Rudel son passeport allemand. Devenu une « personne déplacée » sans patrie, il dut s’exiler en zone franche autrichienne, à la frontière du Tyrol et de la Bavière, dans un village niché en pleine montagne, Kufstein Simmersee. Là, il vivait heureux dans un ravissant chalet jouxtant un lac aux eaux claires et glacées. Quoiqu’officiellement hors la loi en Allemagne, il allait et venait entre chez lui et Munich sans problème, car il était toujours aux yeux des Allemands le grand héros. Son mécanicien de la guerre l’avait suivi et s’occupait d’une station-service, dans la vallée de Kufstein pour, en particulier, entretenir sa voiture, une somptueuse BMW, de ce fameux modèle grand sport 1938, bolide blanc, biplace de 200 chevaux, dont les pneus et les pièces de rechange continuaient à lui être fournis ou fabriqués spécialement pour lui par la célèbre firme automobile.
L’affaire du 16 janvier 1975 démontra la stupidité de cette sanction injuste et injustifiée.
La cérémonie annuelle au monument des Stuka érigé sur les bords du Rhin en mémoire de pilotes de l’escadre Immelmann, parfaitement organisée comme toutes les prises d’armes de ce genre en Allemagne, était cette année-là encore présidée par Rudel qui m’avait invité. Après l’accord de Gaulle-Adenauer, il n’y avait aucune raison pour que je refuse. Les patrons de la Luftwaffe, c’est-à-dire l’inspecteur général Krupinsky – chez nous chef d’état-major –, ses seconds Steinhoff et mon autre ami Gunther Rall (ils avaient quelque chose comme quatre cents victoires à eux trois) étaient présents avec une garde d’honneur et un passage d’avions de l’escadre Immelmann, conservée après la guerre comme unité de tradition. Tout s’était déroulé pour le mieux, quand le lendemain la presse berlinoise mentionna la présence et le discours de Rudel – parfaitement innocent comme tous les discours dans les célébrations de ce genre.
La façon dont la presse le relata fit scandale à Bonn. Le ministre de la Défense Georg Leber convoqua Krupinsky qui lui répondit que Rudel n’avait jamais été membre du parti nazi, que bien des mères allemandes devaient à Rudel la vie sauve de leurs fils. Comme il n’avait pas la langue dans sa poche, Krupinsky, excédé par les termes employés par le ministre, ajouta qu’Otto Wehner, président du groupe parlementaire socialiste tout comme Willy Brandt, avait vécu la guerre chez les Russes et était mal placé pour critiquer Rudel. Krupinsy fut mis à pied et son poste attribué à Steinhoff, son second. Ce dernier avait été horriblement brûlé quand son Messerschmitt à réaction avait été abattu en flammes, après avoir remporté une centaine de victoire. Malheureusement pour Leber et pour Wehner, Steinhof refusa non seulement de condamner son prédécesseur, mais encore accusa les socialo-communistes de l’Allemagne de l’Ouest de protéger avec le chancelier Brandt et Guillaume, son secrétaire, les espions de la RDA. Exit Steinhof, mis à la retraite d’office… et Gunther Rall n’accepta le poste d’inspecteur général qu’après les excuses du ministre qui finit pour parler de « malentendu » dans une conférence de presse.
J’allais souvent voir Rudel à Kufstein et lui venait à Paris avec son passeport diplomatique argentin . A plusieurs reprises nous avons dîné au Club de la Chasse, avec des camarades français, et même une fois avec le chef d’état-major général, Michel Fourquet, mon Compagnon. Il avait demandé à la DGSE une enquête discrète sur Rudel – il me l’a avoué plus tard – avant d’accepter mon invitation… et il n’y avait rien à reprocher à Rudel. Ce dernier se refusait malgré les innombrables sollicitations – y compris celle de Strauss, le Premier ministre de Bavière – à faire de la politique. Il refusait même toute fonction dans les innombrables associations d’anciens combattants, à l’exception de celle de président du fonds de solidarité de l’escadre Immelmann.
La presse de la République démocratique (Allemagne communiste de l’Est), la revue du Parti socialiste unifié de Gregor Gysi en tête, se lança dans une campagne proprement diffamatoire contre Rudel. En voici un échantillon publié par Temps nouveaux :
« Rudel, le pilote favori d’Hitler, a pu se réfugier en Argentine à la fin des hostilités avec la complicité des services de renseignements américains. Là, il géra les fonds du trésor S.S. évacué en avril 1945 par un sous-marin et il mit en place un réseau issu d’Odessa (organisation d’aide aux anciens S.S. et aux criminels de guerre) dans l’ensemble de l’Amérique du Sud, protégé par le Président Perón et surtout par sa femme Evita. Il était chargé de préparer la revanche ! » etc.
Tout dans ce texte était une pure invention de la propagande communiste de RDA, ayant pour but de répandre l’idée d’une République fédérale de l’Ouest fascisante et revancharde abritant des « criminels de guerre nazis »…
Ce genre d’histoires trouvait un écho aux USA, à New York, en particulier, qui était, selon un rapport de la Commission royale de Lord Peel en 1938, la plus grande ville juive du monde. Certains écrivains américains exploitèrent ce filon – Irving Wallace, Ira Levin, John Lee, etc. – dans une série de romans mettant en scène de hauts dignitaires nazis disparus, vivant clandestinement en Argentine, au Paraguay ou u Brésil. Ces organisations nazies imaginaires se préparaient à assassiner Eisenhower, de Gaulle, Churchill, à faire sauter New York avec une bombe atomique russe volée en Bulgarie, etc. Et toujours, dans les réunions souterraines, on voyait apparaître Rudel, donnant des ordres, se chargeant de transporter de clones d’Hitler. Voici un exemple de ces inepties tiré du livre de Levin The Boys from Brazil :
« Ils étaient douze autour de la table, tous d’anciens chefs de section SS, brassard à croix gammée autour du bras. Quand Rudel entra, boitant légèrement, ils se levèrent le bras tendu. Mengele vint vers Rudel et le salua en claquant les talons… »
Quand j’ai suggéré à Rudel d’attaquer en diffamation, il me répondit qu’il n’était pas assez riche pour engager un procès aux USA et payer un avocat américain. Tout le monde savait que, s’il les avait rencontrés, il aurait volontiers abattu sur place Borman et surtout Mengele, qui avaient déshonoré l’armée et la science allemandes.
Il s’était mis en tète de me faire entendre un opéra de Wagner à Bayreuth. Rien que pour entendre dans ce temple wagnérien, dirigé par un grand maître, Le Crépuscule des dieux et la grandiose marche funèbre, je finis par accepter.
Rudel vint me chercher à l’aéroport de Munich, venant avec sa voiture jusqu’à la passerelle. Il avait tous les droits et ce fut la seule fois de ma vie que des douaniers portèrent mes valises.
Le lendemain après-midi, en tenue de soirée – il faut vraiment être teuton pour s’infliger de porter smoking ou habit après le déjeuner –, nous prîmes l’autoroute de Munich. Malheureusement, un malencontreux accident l’embrouillait. Nous allions être en retard quand Rudel avisa deux policiers motocyclistes sur le bord de la route. Il leur fit signe. Ils arrivèrent au garde-à-vous – ils connaissaient évidemment sa BMW… Toutes sirènes hurlantes, ils nous ouvrirent le chemin à 180 kilomètres à l’heure, slalomant entre les voitures arrêtées. Je n’avais plus un poil de sec quand nous sommes arrivés. Rudel le hors-la-loi sortit pour les remercier, et un des policiers lui demanda ses clefs pour lui garer la voiture et les remettre ensuite au barman de la buvette du théâtre. J’étais sidéré. Mais ce n’était que le début de mes surprises. Il y avait foule sur l’esplanade et sur le parvis. Entre les dames en robes longues du soir circulaient en uniforme de nombreux officiers généraux de la nouvelle Wehrmacht, et tous, sans exception rectifiaient la position avec ce salut de la tête allemand typique en croisant Rudel. Chez les Allemands en dehors de toute considération, on respectait ls héros !
Premier appel de trompe pour l’ouverture des portes.
Deuxième appel de trompe pour les cinq dernières minutes. Le troisième annonçait impérativement la fermeture des portes.
Rudel ne bougeait pas, et après la dernière trompe, je commençais à m’inquiéter quand arriva une dame d’un certain âge brandissant un trousseau de clés.
« C’est la señora Gudrun Wagner, me glissa Rudel à l’oreille. Elle est la femme de Wolfgang, le petit-fils de Wagner.
Elle nous fit signe de la suivre par une porte latérale, des couloirs sombres, un escalier aux marches usées, pour finalement aboutir à un rideau rouge frangés d’or frappé aux armes brodées de la Bavière et de Louis II. Elle l’écarta, découvrant une loge, et nous pria de nous asseoir dans les deux confortables fauteuils. La salle était encore éclairée et, effaré, je vis tous les spectateurs se retourner vers nous tandis qu’un murmure interrogateur s’élevait.
Nus étions dans la loge d’Hitler, qui n’avait plus été ouverte depuis 1945 !
Juste en dessous de nous, les yeux exorbités, me regardant bouche ouverte, maîtres Isorni et Tixier-Vignancour, les avocats patentés de l’extrême droite, de Pétain, des généraux du putsch d’Alger, de l’OAS. J’étais à l’époque député UNR à l’Assemblée nationale, de la frange du mouvement dite des gaullistes de gauche. Peste, si ces deux-là racontent cette histoire à Paris, de deux choses l’une : ou on ne les croira pas, ou alors Le Canard enchaîné et la presse de gauche vont faire des rillettes ! Et que vont dire mes électeurs ? Et les résistants de la vingt-cinquième heure ?
Le premières notes de l’ouverture remirent les choses et les gens en place.
Plus tard maître Isorni – qui était mon avocat et celui de Flammarion, mon éditeur dans le procès qui m’opposait à la revue Lui et que nous avons gagné haut la main – me rappela cet épisode lors de notre premier entretien : « Vous cachez drôlement bien votre jeu ! » me dit-il. J’en ris encore !
J’ai continué à revoir Rudel et son épouse entre nos voyages respectifs. Il continua malgré sa prothèse à pratiquer tous ses sports favoris – le ski, le tennis et même la natation dans son petit lac glacé où à maintes reprises, et en vain, il avait tenté de m’entraîner : la vue au travers de l’eau de cristal de quelques écrevisses bleues qui ne vivent que ans l’eau à cinq degrés m’en avait totalement dissuadé. Son dernier exploit donne la mesure de sa fantastique volonté et de son courage : malgré sa jambe en fer, seul avec un guide, il a effectué l’ascension de l’Aconcagua (7 210 mètres) dans les Andes !
En 1948, je termine la préface de son livre Pilote de Stuka, par cette phrase : « Quel dommage qu’il ne pas notre uniforme. »
Pierre Clostermann, L’Histoire vécue, Flammarion, 1998, pp. 65-74
Vos prèjugés idéologiques et votre ignorance vont bien pair.
Hans-Ulrich Rudel n’est pas un pilote de chasse. Il suffit de connaître ne serait-ce qu’unpeu l’histoire de la IIe guerre mondiale et de laLuftwaffe pour savoir que l’appareil qui apparaît sur la photographie illustrant l’article est un Jukers Ju-87 Stuka, un bombardier en piqué et non un chasseur. Ce qui n’enlève rien au courage et à l’audace de Rudel.
Malgré quelques imprécisions, c’est le point de vue de Pierre Clostermann, qui nous livre un témoignage vécu sur son ami Hans Rudel. Certes, Pierre Clostermann était un « gaulliste de gauche »: personne n’est parfait…
C’est du chipotage hypocrite. Il a piloté majoritairement un bombardier en piqué mais compte également plus de 400 missions avec le Fw 190 Würger en chasseur-bombardier qui sont repris comme chasseur (chasseur multi-rôle). Il compte d’ailleurs 9 victoires aériennes avec des appareils qui ne sont justement pas spécialisés dans le combat aérien. De tels dégâts avec majoritairement un Ju 87, déjà dépassé au début de la guerre, est phénoménal. On est pas dans le simple courage et audace avec ce palmarès mais la performance inhumaine.
Mais pas de soucis si vous voulez de la pur chasse aérienne pour faire de l’éloge : il suffit d’aller voir du coté de son compatriote, le Major Hartmann qui cumule 352 victoires, soit 6x plus que le meilleur pilote Allié (Britannique ou Soviétique). Ou alors 9 pilotes qui le suivent aux premières places des As qui sont tous de la Luftwaffe…