Le nom Auschwitz n’évoque ni l’essence synthétique ni le caoutchouc synthétique, on ne dit jamais rien du rôle industriel d’Auschwitz ni de l’intérêt stratégique que les Américains portaient à ce complexe après Pearl Harbor.
Arthur Robert Butz est l’auteur de « La Mystification du XXe siècle », un pavé de six cents pages paru en 1976, voici quelques passages de ce qu’il indique sur le rôle industriel d’Auschwitz:
« Les installations désignées sous le terme « Auschwitz » étaient réellement uniques, à divers égards. […] En 1918, le manque de pétrole et de caoutchouc avait peu à peu paralysé l’armée ». […]L’industrie chimique allemande s’était, bien entendu, rendu compte de l’extrême vulnérabilité de l’Allemagne pendant la guerre. […] En Europe, seule la Roumanie disposait de ressources importantes de pétrole et, nulle part en Europe, il n’existait de caoutchouc naturel. En revanche, il existait d’immenses réserves de charbon en Allemagne et ailleurs en Europe. […] L’IG Farben avait lancé dès le début de la Grande Guerre, un programme de recherches pour trouver le moyen de produire du pétrole et du caoutchouc synthétique à partir du charbon. […]Ces recherches se poursuivirent après l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933. Le gouvernement nazi adopta bientôt une politique de subventions de ces travaux, orientés vers une perspective autarcique. […] L’Allemagne était considérablement en avance sur le reste du monde dans ces domaines. Le pétrole synthétique constituait de loin le plus facile des deux problèmes à résoudre. Le charbon est composé principalement de carbone; le principe général est que du charbon traité avec de l’hydrogène, à des pressions et à des températures élevées (c’est l' »hydrogénation »), donnait du pétrole. L’idée était simple à la base, bien que le procédé en soi fût coûteux, et l’on comprend que les recherches aient surtout consisté à trouver les catalyseurs le plus efficaces. Il existait, pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses usines de pétrole synthétique en Allemagne et dans les pays voisins; elles produisaient environ 75% du pétrole utilisé par les Allemands, le reste venant de Roumanie. »
Petite remarque à ce stade, qu’un livre paru en 1977, en pleine « crise du pétrole » et traitant de la production d’essence synthétique par hydrogénation du charbon n’ait pas eu plus d’écho montre assez la censure permanente qui existe autour d’Auschwitz.
Mais poursuivons avec le caoutchouc, selon Butz:
« Il en allait autrement pour le caoutchouc synthétique et les problèmes techniques pour la mise au point d’un caoutchouc synthétique suffisamment économique et qui fût adapté aux pneus étaient extrêmement difficiles à résoudre; ce n’est que vers le commencement de la guerre qu’on put véritablement les surmonter. Les étapes essentielles dans la fabrication du caoutchouc sont d’abord la création de longues chaînes de molécules (polymérisation) et consistent ensuite à relier entre elles ces chaînes en divers endroits (vulcanisation). Il fallait une molécule qui fût propre à la polymérisation et à la vulcanisation et l’on découvrit que le butadiène convenait particulièrement. »
C’est ainsi qu’est né le « buna » le caoutchouc synthétique de l’IG Farben. Venons-en à Auschwitz.
« Quand l’Allemagne annexa une grande partie de la Pologne, en 1939, elle entra en possession des grands bassins houillers de la Haute-Silésie. Il fut naturellement décidé de les exploiter et l’on étudia les possibilités d’y installer une usine d’hydrogénation et de fabrication du buna. L’on constata que la petite ville d’Oswiecim » (13 000 habitants) en allemand « Auschwitz, était située de manière idéale car les trois rivières qui y confluaient pouvaient fournir l’énergie nécessaire tandis qu’il existait également une quatrième rivière à proximité pour l’évacuation des déchets. En outre, Auschwitz se trouvait à la limite sud des bassins houillers de Silésie, la région minière de Pologne autour de Kattowitz. Au début de 1941, la décision fut prise de construire une usine d’hydrogénation et de fabrication de buna à Auschwitz. »
Butz précise un peu plus loin :
« Moins de trente pour cent des ouvriers de l’usine Farben appartenaient à la catégorie des prisonniers, plus de la moitié étaient des ouvriers étrangers libres qui s’étaient engagés volontairement pour le travail et le restant, environ vingt pour cent, était des employés allemands ordinaires. »
Les Américains, quant à eux, n’ont jamais eu besoin de pétrole synthétique, en revanche, pour le caoutchouc, après Pearl Harbor, ils étaient dans une situation catastrophique, Butz note :
« L’Amérique dut soudainement faire face à un problème qui, pour elle, était singulier: l’absence d’une matière première cruciale sans laquelle aucun effort de guerre ne paraissait possible. Le Japon contrôlait ce qui avait été la source de quatre-vingt-dix pour cent du caoutchouc de l’Amérique, à savoir la Malaisie et l’Insulinde, et les dix pour cent qui restaient et qui provenaient d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud étaient désespérément insuffisants. […] Le gouvernement américain s’était immédiatement rendu compte du caractère critique de la situation après l’attaque sur Pearl Harbor. Trois jours plus tard, il avait en effet interdit la vente de pneus neufs pour des usages civils. Le rationnement général du caoutchouc suivit rapidement. Au début de 1942, les responsables comprirent que, si l’Amérique voulait poursuivre la guerre, il leur faudrait créer en un temps-record une gigantesque industrie du caoutchouc synthétique. »
Le miracle put se réaliser car :
« La standard Oil du New Jersey connaissait les principales étapes du processus de fabrication de l’IG-Farben pour le caoutchouc buna. Les deux compagnies avaient en effet conclu une série d’accords qui avait débuté en 1927 et qui concernaient une coopération technique et une entente pour la concession mutuelle de licences. La standard Oil était très intéressée par le caoutchouc buna car il pouvait être également fabriqué (plus facilement) à partir de pétrole. Cette coopération se poursuivit, avec le consentement du gouvernement allemand, jusqu’au début de la guerre ».
Mais, au printemps 1940, Frank A. Howard de la Standard Oil note :
« […] Nous avions également l’intention de leur demander de nous fournir certains de leurs plans détaillés du matériel et de la technique de fabrication du buna. Nous espérions que l’IG-Farben obtiendrait de son gouvernement l’autorisation de nous vendre les plans des installations de polymérisation du buna qui avaient été construites en Allemagne. »
Ces espoirs furent réduits à néant avec l’invasion de la Norvège au printemps 1940 et Butz poursuit :
« C’est vers le milieu de l’année 1942 qu’Auschwitz présentait le plus grand intérêt pour les Etats-Unis, en raison de son énorme importance stratégique. Nous avons vu plus haut que Howard s’intéressait beaucoup, en 1940, à toute information sur de nouveau progrès susceptible d’être obtenue de façon directe ou indirecte. […] Il est certain que les services de renseignements avaient découvert les données essentielles sur l’activité industrielle d’Auschwitz, à savoir l’existence d’une usine d’hydrogénation et d’autres procédés chimiques destinés à la production d’essence et de caoutchouc. Auschwitz devait bénéficier de l’expérience accumulée par l’emploi de plusieurs techniques différentes. Nous sommes donc fondés à supposer, étant donné l’urgence particulière du problème du caoutchouc et la place particulière occupée par Auschwitz par rapport à cette urgence, que l’espionnage était entré dans le détail en ce qui concerna Auschwitz, probablement en en faisant photographier chaque centimètre carré par les avions de reconnaissance. »
Butz publia ce qui précède en 1977 et en 1979 il note lors d’une conférence :
« Un nouveau fait important se produisit au début de 1979 qui vint, curieusement, de la CiA. Deux photo-interprètes rendirent publique leur étude de certaines photographies aériennes de reconnaissance que les États-Unis avaient prises d’Auschwitz en 1944, lorsque ce camp présentait un intérêt stratégique en tant que cible pétrolière ». Cette étude confirme la présence d’un complexe pétrochimique de l’iG-Farben à Auschwitz et reconnaît que « détruire le système de production pétrochimique de l’Allemagne étant une haute priorité des Alliés, Auschwitz devait fatalement être visé ».
Sur la base de ces reconnaissances aériennes, la partie du camp qui fabriquait de l’essence synthétique, l’usine de Monowitz, fut bombardée d’abord le 20 août 1944 puis, à nouveau, en septembre et en décembre: l’étude montre une photo « avant » et une photo « après » les bombardements elle fait état de 940 cratères de bombes et de 44 bâtiments endommagés.
On retrouve cette étude sur le net, « Dino Brugioni Robert Poirier The holocaust revisited » ou https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=mdp.39015005262053
De la fumée et des flammes qui s’échappent en permanence de grandes cheminées, une odeur pestilentielle: cela commence à ressembler à la description d’un complexe chimique non ? On ne le sait plus parce qu’il n’y a plus d’industrie en France, mais dans une usine pétrochimique, les cheminées rejettent en permanence des flammes et de la fumée, et, lorsqu’on passe devant en voiture, on remonte les vitres et on suspend sa respiration.
Francis Goumain
Essence et caoutchouc: des priorités stratégiques, un peu plus crédible que savons et matelas
Hypothèse fort intéressante ! Ces allemands faisaient donc semblant de synthétiser de l’essence et du caoutchouc pour masquer leurs usines de mort au zycklon B. Déjà que les réserves d’eau étaient camouflée en piscine, là ils ont fait fort dans la dissimulation ! Les complotistes diront à coup sûr qu’il s’agit d’objectifs de guerre alors que les allemands étaient mus par la haine des juifs évidemment.
Oui et dans Butz, d’ailleurs, je crois qu’il est dit aussi que les Allemands faisaient exprès d’exagérer les épidémies de typhus pour justifier la surconsommation de de Zyclon B (= cyclone en allemand).
En attendant, pour poursuivre dans votre hypothèse, remarquons que les Américains se sont fait piéger comme des lourdauds: ils ont été bombarder ces fausses usines d’essence et de caoutchouc synthétique alors qu’il fallait, bien entendu, bombarder les voies de chemins de fer qui menaient au camp d’extermination et dont la filière juive les avait amplement informé.