Le dilemme du PS
L’information ne manquait pas d’ironie. Le secrétaire général du Parti “socialiste” (PS), le multi-corrompu Jean-Christophe Cambadelis, avait prétendu « convoquer » Thomas Thévenoud. Il s’agissait pour le PS de « tirer les conséquences en tant que député des révélations sur ses déclarations fiscales ». L’antifasciste rabique, condamné à deux reprises pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Agos – escroquerie à 70 000 euros – et pour abus de confiance dans l’affaire de la MNEF – escroquerie à 100 000 euros – devait rencontrer le plus éphémère ministre de la Ve République aujourd’hui ou demain. Les deux hommes se sont rencontrés finalement ce lundi soir.
Plusieurs élus de gauche réclament la démission de l’Assemblée de Thomas Thévenoud depuis la révélation de la fraude au fisc. La position du PS n’était pas aussi tranchée : si Martine Aubry a déclaré « il faut qu’il s’en aille » Manuel Valls a tenu des propos nettement plus nuancés : cela « lui appartient à lui, à son groupe et à sa formation politique ». La démission de Thomas Thévenoud aurait entraîné la perte quasi certaine de son siège pour le PS au profit de l’UMP, avec pour conséquence la perte de la majorité absolue pour le groupe socialiste à l’Assemblée.
Balkany, Copé, Bloch ‘Dassault’, Lavrilleux : l’étrange impunité des parlementaires UMP
Les Français n’ont pas eu ces hésitations : en quelques jours, une pétition avait recueilli ce lundi soir plus de 75 000 signatures. Certains signataires ont laissé des messages qui en disent long sur l’exaspération populaire :
« Il ne déclarait pas ses revenus: il est donc soit incompétent soit malhonnête; dans les deux cas sa place n’est pas à l’Assemblée nationale. »
dit Jean-Marie T., sur lequel renchérit Joelle J. :
« La question ne se pose pas : ces hommes sans foi ni loi qui ne cherchent que le pouvoir et l’enrichissement doivent être pointés du doigt par la France entière. Pendant ce temps-là, nos impôts ont doublé ! Et nous, nous payons pour redresser notre pays. Petits revenus, gros impôts en comparaison. Ce pays va bien mal ! »
« Non seulement ces gens font partie des privilégiés mais en plus, ils se permettent d’être malhonnêtes »
résume Liliane M.
L’UMP tente depuis plusieurs jours de s’agréger au mouvement populaire qui exige la démission de Thomas Thévenoud. Le parti libéral n’a pourtant aucune leçon à donner à son homologue de gauche ; aux noms de Cambadélis, Désir ou Thévenoud pour le PS répondent les noms de Balkany, Copé, Bloch, Lavrilleux à l’UMP : tous ces élus au Sénat, à l’Assemblée “nationale” ou au Parlement “européen” se maintiennent malgré leurs condamnations ou leur forte implication dans des affaires de corruption.
Sandra Thévenoud révoquée
Le Parti socialiste a pensé mettre la pression sur Thomas Thévenoud en s’attaquant à sa femme, tout autant coupable que lui dans les dissimulations du couple au fisc. Sandra Thévenoud (dont Jeune nation a été le premier site a évoqué le cas dès le 4 septembre) a été « mise en congé sans salaire » par le président PS au Sénat dont elle assurait jusqu’à hier la direction du cabinet.
Si la mesure peut paraître brutale, elle ne fait qu’avancer de quelques jours la fin du contrat de Sandra Thévenoud : Jean-Pierre Bel, le premier président socialiste du Sénat depuis 1958, quittera son poste le 1er octobre avec peu d’espoir de retrouver son siège.
Double défaite pour le PS : Thévenoud quitte le parti mais reste député
Cette annonce a précipité la réaction de Thomas Thévenoud. Le politicien avait déjà fait savoir qu’il refusait d’abandonner son siège. Le licenciement de son épouse l’a poussé à annoncer lundi soir, après avoir rencontré Jean-Christophe Cambadélis, qu’il démissionnait du Parti socialiste, tout en conservant son siège à l’Assemblée.
Après son éviction du gouvernement, il peut théoriquement revenir dès ce mardi à l’Assemblée (de plus en plus) antinationale.
Le Parti socialiste, lui, perd donc, avec la majorité absolue à la chambre basse, encore un peu de crédibilité. La République apparaît, elle, de plus en plus pour ce qu’elle est : le régime de la corruption, de l’invasion, de la trahison : celui de l’anti-France.