À six jours des élections départementales, auxquelles sera candidat Christophe Chagnon, chef du groupe Échirolles fait front (EFF) (site, page facebook, compte twitter) au conseil municipal d’Échirolles, Jeune nation est allé à la rencontre des membres du groupe EFF.
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Jeune nation : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Christophe Chagnon : J’ai 30 ans, je suis chef d’atelier dans le secteur automobile et père de cinq enfants. J’ai adhéré au Front national en 2002, j’avais alors 17 ans. J’ai milité dans différentes fédérations en Rhône-Alpes et en Bourgogne (Rhône, Ardèche, Saône-et-Loire…), et j’ai quitté ce parti en octobre 2014.
Christiane Canestrari, j’ai 28 ans, je travaille dans le secteur de l’enfance, et je suis mère de trois enfants. J’ai commencé à militer au FN en 2011 en Ardèche, et ensuite en 2013 en Isère, notamment sur la commune d’Échirolles. J’ai moi aussi quitté le FN en octobre 2014.
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Jeune nation : Comment et pour quelles raisons est né le groupe Échirolles Fait Front ?
Nous avons adhéré au Front national à l’époque de Jean-Marie Le Pen, sur la base d’un programme qui défendait vraiment le peuple français, nos traditions et les valeurs de la famille, auxquelles nous sommes très attachés. Depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti, au fur et à mesure nous avons vu sa ligne politique se diluer et ses dirigeants changer, jusqu’à devenir aujourd’hui un UMP-bis rejoint par les opportunistes de tous bords (fausse droite, chevènementistes, lobby LGBT…) et soumis au politiquement correct.
Parallèlement à cela nous nous sommes présentés aux élections municipales de mars 2014 sur la liste FN, et avons été élus conseillers municipaux de notre commune d’Échirolles, dans la banlieue de Grenoble. Nous n’avions accepté de nous présenter et d’être élus que pour rendre service, par esprit militant, contrairement à bon nombre de nos colistiers qui, à peine encartés, voulaient déjà entamer une carrière de politicien. Une fois élus, nous avons commencé à vouloir nous investir au sein du groupe FN au conseil municipal, mais toutes nos interventions étaient dictées par le président du groupe, nous ne pouvions rien proposer. Le travail du groupe se résumait en une réunion d’un quart d’heure avant chaque conseil municipal, où étaient distribuées des interventions envoyées par le siège du FN.
En plus de ces divergences d’opinions et de méthode, nous avons constaté que c’est non seulement à la tête du FN, mais également à sa base que l’ambiance avait changé : les jeunes du FNJ sortaient régulièrement en « boîte communautaire gay », selon leurs propres termes… Quant à nous, en tant que parents de famille nombreuse, nous étions qualifiés de « cas sociaux » par les mêmes.
Pour résoudre ce conflit, nous avions cru pouvoir faire appel aux dirigeants de la fédération FN de l’Isère ; hélas, nous avons dû là aussi déchanter, ces personnes n’étaient arrivées là que par carriérisme, et leur seul objectif est d’assurer un service minimum vis-à-vis du siège du FN à Nanterre, en échange de quoi ils obtiendraient des mandats rémunérés (de conseiller régional ou de député européen, par exemple). Surtout pas de vagues, pas de dérapage, et pas de militants vraiment investis, car ceux-ci pourraient dans l’avenir faire de l’ombre aux personnes en place.
Devant cette impasse, au mois d’octobre nous avons décidé de quitter le FN et son groupe au conseil municipal, et de créer le groupe Échirolles Fait Front, sur le modèle d’Yvan Benedetti à Vénissieux. Nous suivions l’activité d’Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac depuis longtemps, et ils ont accueilli favorablement notre idée quand nous les avons contactés. Nous avons été aidés dans sa mise en œuvre par les militants d’Isère nationaliste.
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Quelle est la situation de la commune ?
Tout comme Vénissieux, Échirolles est une commune qui s’est développée avec l’industrialisation. Aujourd’hui c’est une ville de banlieue, qui compte 36 000 habitants, dont une grande partie d’origine extra-européenne. Les quartiers “sensibles” y sont légion, avec une influence islamique toujours grandissante. La criminalité est endémique, ces derniers mois nous avons assisté à l’incendie d’un centre commercial, à une tentative de meurtre sur des agents de la police municipale, et à des menaces de la part de racailles sur des militaires en plan Vigipirate dans un centre commercial (« Continuez à patrouiller avec vos armes chargées à blanc, nous, on est nombreux et on a de vraies armes »). Sans compter les multiples agressions, larcins et incivilités que subit quotidiennement la population. Échirolles est un territoire à reconquérir. En 2014, le FN y a réalisé un score de 23 % des suffrages exprimés au second tour des élections municipales (21 % au premier), et autant aux élections européennes.
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Un petit groupe de seulement deux élus sert-il vraiment à quelque chose ?
Oui, car nous sommes les seuls à défendre certaines positions ; ainsi lors de la minute de silence en hommage aux morts de Charlie Hebdo, nous sommes les seuls à avoir quitté la salle du conseil municipal. Christophe Chagnon est le seul président de groupe au conseil municipal de la commune à avoir renoncé à son indemnité d’élu. Enfin, nous avons pu constater qu’à la suite d’une de nos interventions, le groupe FN avait modifié son intention de vote sur une subvention à la FRAPNA (association écolo-gauchiste) : de « pour », ils sont passés à l’abstention. Nous n’avons pas la majorité des sièges, mais nous ne sommes pas sans influence !
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Vous vous présentez aujourd’hui aux élections départementales des 22 et 29 mars ; dans quels buts ?
Tout d’abord, pour offrir une alternative électorale nationaliste au Front national de Marine Le Pen ; nous sommes convaincus que ce n’est pas la dédiabolisation qui fait monter ses scores, mais la dégradation de la situation.
La « stratégie » mariniste est non seulement inacceptable, mais inutile, et à terme sera fatale : si le FN parvient au pouvoir, ce sera après tant de concessions au Système qu’au final il ne pourra rien changer, seulement accompagner la décadence. Ensuite cette candidature est une réponse à la répression que subissent les nationalistes depuis bientôt deux ans : si l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes ont été dissoutes, il subsiste encore des militants animés par l’idéal nationaliste, et si l’action politique hors système a été rendue illégale, nous nous plaçons sur le terrain on ne peut plus légal des élections, qui ne seront jamais totalement supprimées, l’électoralisme demeurant la tare et la sauvegarde du régime. Sur nos documents de campagne, nous indiquons clairement notre soutien à Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, et notre fidélité aux principes qu’ils ont constamment défendus. Enfin, cette candidature est un message aux élus FN d’Isère et d’ailleurs qui ont des sympathies pour les idées nationalistes (et nous savons qu’ils sont nombreux) : il est possible d’agir politiquement en dehors du Front national, cessez de servir de cautions ou d’idiots utiles à ce parti dont la priorité est de renier ses militants, son histoire et ses fondamentaux !
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Merci pour cet entretien ! Avez-vous un dernier message à faire passer à ceux qui vous liront ?
Nous voulons dire aux lecteurs de Jeune nation de ne pas hésiter à contacter les groupes nationalistes dans leurs régions, et d’apporter leur pierre à l’édifice en militant en leur sein. La répression ne doit pas nous faire plier, elle est la preuve que le Système nous craint ! Chaque jour qui passe doit nous rapprocher de la victoire, c’est à nous tous d’y travailler.
(Propos recueillis par Pierre Driancourt)
Vous pouvez suivre l’actualité du groupe Échirolles Fait Front et de sa campagne aux élections départementales :
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(à voir également, la page Facebook d’Isère nationaliste :https://fr-fr.facebook.com/iserenationaliste)
Et contacter les élus :
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par courriel : [email protected]