Chronique du « vivre-ensemble » et de la « diversité » du 14 octobre 2016
Corbeil-Essonnes : les voisins d’une maison squattée par des Rroms excédés
Malgré le froid, l’odeur est saisissante. Les trottoirs sont jonchés d’excréments. Rue de Seine, en plein centre-ville de Corbeil-Essonnes, les riverains n’en peuvent plus. Voilà trois ans que des familles rroms squattent une maison dans la rue. Entre 30 à 60 personnes vivraient là, dans des conditions d’hygiène déplorables.
« Ils jetaient des excréments et des serviettes hygiéniques par-dessus le mur, sur ma terrasse, se plaint un voisin. J’ai dû le rehausser en installant un grillage. » Dans cette copropriété, les habitants sont excédés. « Ils jettent leurs huiles de vidange dans le caniveau, dans nos poubelles, ils ont cassé le portail pour venir se servir. Nous avons des rats dans les caves. Et tous les matins on les entend taper, ils démontent des frigos, des voitures… on a l’impression d’être à la casse. »
Le propriétaire de la maison squattée n’est autre que l’union locale CGT. Cette belle bâtisse bourgeoise était louée par le syndicat au ministère de la Justice jusqu’à il y a cinq ou six ans. Elle est ensuite restée vide. « Un jour, des Rroms sont entrés. La police les a mis dehors. Mais ils sont revenus », explique Olivier Gauthier, secrétaire de l’union locale CGT. Au départ, une association suit les quatre ou cinq familles qui sont là. « On y allait aussi, on leur demandait de nettoyer la cour, ça se passait bien. »
Mais la situation se dégrade. « D’autres familles sont arrivées. Ça nous a échappé. Ils ont viré l’association et même nous, nous n’osons plus y mettre les pieds, déplore le syndicaliste. Nous avons essayé de gérer ça humainement. On se voyait mal nous, CGT, mettre des familles à la porte. Mais là, trop, c’est trop. Nous sommes désolés pour les gens du quartier. »
Cet été, la CGT a engagé une procédure d’expulsion. « La mairie se dit prête à nous aider et à faciliter les procédures quand l’expulsion sera prononcée », assure Olivier Gauthier. D’autant qu’un acheteur a été trouvé.
Des Musulmans prient dans la rue cinq fois par jour
Lagny-sur-Marne : les musulmans font de leurs prières de rue un acte militant
Une dizaine de jeunes tiennent la place, casquettes et capuches vissées sur la tête pour certains, le verbe haut pour d’autres. À quelques mètres, une quinzaine d’autres prient à genoux sur des tapis. Nous sommes au cœur du quartier prioritaire Orly parc de Lagny-sur-Marne. En face d’une école élémentaire et devant plusieurs commerces de proximité. Depuis plus d’un mois, jusqu’à une trentaine de musulmans investissent l’espace public cinq fois par jour le temps de la prière.
Impuissante, la mairie de Lagny a verbalisé quelques-uns d’entre eux et la police municipale effectue des rondes régulières. Rien pourtant ne s’en est suivi, et les musulmans sont toujours plus déterminés. Aucun texte de loi n’encadre les prières de rue, le maire dans son pouvoir de police peut toutefois considérer la chose comme un attroupement pouvant troubler l’ordre public.
Au-delà de la pratique religieuse, ces prières prennent la forme d’un acte militant pour ces fidèles privés de mosquée depuis sa fermeture administrative dans le cadre de l’Etat d’urgence en décembre dernier. Sous surveillance des services de renseignements, la mosquée serait noyautée par une poignée de fidèles, fichés S, assignés à résidence, mis en examen pour l’un d’entre eux et suspectés de liens avec l’organisation Etat islamique. Plusieurs d’entre eux auraient rejoint les zones de combat en Syrie et en Irak, notamment l’ancien imam radical Mohamed Hamoumi qui a fui en Égypte en décembre 2014.
Dégoûtés par « le traitement médiatique et l’utilisation politique » qui ont suivi la fermeture de leur mosquée, ces musulmans ne croient plus en l’État ni en la mairie en qui ils voient désormais un ennemi. Ils ont fait de ces prières de rue un droit. « On nous a retiré notre lieu de culte, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse d’autre, on ne fait de mal à personne, et vous voyez, la police nous laisse faire ! », s’insurge un autre fidèle, son tapis sous le bras tandis que les anciens se font discrets et quittent la place rapidement après la prière.
Ahmed Gdir, récidiviste, 10 mois ferme pour 2 cambriolages à Angoulême
«J’avais bu, sinon je n’aurais jamais fait ça». Pour le procureur Cyril Vidalie, l’argumentaire d’Ahmed Gdir, 25 ans, qui comparaissait lundi après-midi devant le tribunal d’Angoulême pour avoir cambriolé, dans la nuit de samedi à dimanche, la boucherie et la boulangerie de la rue de Bordeaux à Angoulême, laisse à désirer.
«Il ne s’agit pas d’un geste de survie sociale, mais d’un vidage méthodique, pour lequel il ne fallait pas être si alcoolisé que cela». Le procureur rappelle que les policiers, qui ont intercepté en flagrant délit le voleur, ont retrouvé quelques mètres plus loin, 10 sacs, remplis de viande de premier choix, de l’alcool, du jus de fruit, pour 3 000 € de préjudice. Mais aussi, un tournevis et un couteau sur lui. «Pourquoi un couteau ?», interroge rhétoriquement le procureur. Et cette bouteille, que le prévenu a jetée à terre en direction des policiers quand il tentait de leur échapper.
Sur le banc des victimes, le boucher et son épouse ont décidé de ne pas se porter partie civile, mais sont venus dire le choc et les conséquences morales que ce cambriolage a eues sur eux, au-delà de la porte qu’il va falloir changer pour plus de 2000€.
Sortie de prison il y a à peine 20 jours pour d’autres cambriolages de commerces, Ahmed Gdir n’aura pas mis de temps à retrouver le chemin de la prison. Le tribunal l’a condamné à 10 mois ferme.
Licencié, Saïd Mjama met le feu à la voiture de son patron
« ON NE PEUT tout de même pas garder quelqu’un qui vient travailler seulement trois jours par semaine ! », lance la victime devant les juges. « Peu de temps avant que je le licencie, il avait justifié sa nouvelle absence en prétendant qu’il était allé au chevet de son frère aux urgences, alors que nous avons appris par la suite qu’il avait fait la fête en boîte de nuit à Montbéliard. Ce gars-là, c’est un mensonge ambulant. »
Le « gars-là » en question, Saïd Mjama, 28 ans, ne s’est ni présenté ni fait représenter à son procès.
Il lui est reproché d’avoir mis le feu à la voiture du patron qui venait de le licencier en raison de son absentéisme chronique et injustifié (licenciement qui n’a donné lieu à aucune procédure prud’homale).
L’incendie s’est produit le 1er mai 2015 à Avanne-Aveney. Il a non seulement détruit le véhicule mais s’est propagé à une autre voiture à proximité, endommageant au passage la haie de thuyas de la propriété attenante.
Et de décrire les conséquences du sinistre pour ses clients qui, très choqués, ont entrepris un suivi psychologique et ont fini par déménager, perturbés d’avoir été frappés à leur domicile, d’autant que, inquiets, leurs enfants hésitaient désormais à venir les voir et à leur confier leurs petits-enfants.
« De toute façon il m’avait prévenu », a également expliqué le patron. « Lorsque je lui ai annoncé que j’allais le licencier, il m’a dit “Moi je ne parle pas, j’agis”. Sachant qu’aujourd’hui, je sais où il est puisqu’on livre le magasin où il travaille. Et quand il nous voit, il s’en va… »
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en inscrivant une troisième condamnation au casier judiciaire de Saïd Mjama, à hauteur de six mois ferme.
263 filières d’envahisseurs ont été démantelées en 2016
Quelque 263 filières clandestines, animées par « plusieurs milliers d’individus », ont été démantelées en 2016, soit un bond de 25 % par rapport à l’an passé, a annoncé mardi Bernard Cazeneuve.
Ces trafiquants « exploitent des femmes, des enfants, des familles, en prélevant sur des personnes qui n’ont rien des sommes considérables pour les conduire dans des impasses », a expliqué le ministre de l’Intérieur lors des questions à l’Assemblée nationale.
Sohiba raconte la nuit où Mimoune, son mari, a essayé de l’égorger
« Je t’avais dit qu’un jour j’allais me venger. » Cette phrase, Sohiba l’a entendue alors que la lame du couteau entaillait sa gorge. A la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, mardi, elle déroule les interminables minutes de la nuit du 5 au 6 octobre 2014, lorsque son mari a surgi dans la chambre de leur appartement, à Bagneux, pour lui trancher la gorge. Et ainsi la punir d’une infidélité supposée, une « tromperie » qu’il s’est imaginée jusqu’à devenir irrationnellement jaloux.
Dans le box, Mimoune semble impassible, écoute sans réagir le récit de celle qu’il a épousée il y a seize ans. « Vers 2 ou 3 heures du matin, j’ai senti quelqu’un me tirer les cheveux par-derrière. J’ai reconnu sa voix quand il a dit qu’il avait promis de se venger. Le temps de comprendre ce qu’il m’arrivait, dès que j’ai senti le couteau sur ma gorge, j’ai réagi et je me suis retrouvée de l’autre côté du lit. Il me tenait toujours par les cheveux, on s’est retrouvé par terre. Il ne lâchait pas, il voulait faire ce qu’il avait à faire : me tuer. »
Réveillé par les cris, l’aîné des enfants, 13 ans, a appelé lui-même Police secours tandis que les voisins accouraient. Parmi eux, Moussa, le voisin direct, s’est précipité dans l’appartement. « J’ai vu Madame apparaître ensanglantée. Monsieur, lui, il est sorti de l’appartement calmement », relate cet homme d’une soixantaine d’années à la barre. Comme tous dans l’immeuble de la rue Abraham-Lincoln, Moussa connaît les « scènes de ménage » du couple et surtout la violence de Mimoune à l’encontre de son épouse. Condamné à plusieurs reprises pour l’avoir frappée et s’en être pris aux enfants, Mimoune ne devait pas se trouver dans le logement familial.
Le verdict sera rendu cette semaine.