Sur les rayons de livres à l’ombre de Sénèque,
Qui enchantait l’esprit redécouvrant l’Espagne
Dans cette étroite rue* honorant le tragique,
Le lecteur franchissait une sorte de ligne :
L’Europe y appelait des lecteurs d’Amérique,
Le Germain se pressait et découvrait sa foi
Dans les textes espagnols qui respirent l’épique,
Quand Calderon** déchire un Vouloir vivre étroit !
L’Islam était présent dans la revue Handschar
Imprimée en Galice, et des sabres bosniaques
Sur des visages glabres était comme Sahar
Ou l’aube précédant la journée fatidique !
Cependant un ouvrage aura marqué chaque âme,
En délaissant l’esprit voletant près des tombes,
Non point épais, mais s’élevant en flamme
Attiré par le Ciel et qu’Apollon dérobe
Aux démons inférieurs alourdissant la chair :
Il contient des maximes et cette image forte
De Caspar David Friedrich, le peintre toujours clair
Dessinant le sublime dont l’art de cette sorte
Apprend à la jeunesse accueillie par Pedro,
A être rigoureuse et berceau de héros !
Pierre Dortiguier
N.B. : Calle Seneca où était la librairie Europa de Pedro Varela dont on a célébré le soixante et unième anniversaire, le 9 octobre. Un recueil de maximes pour l’édification de la jeunesse y était vendu orné d’un tableau romantique de Caspar David Friedrich! Il représentait des soldats de la Première Guerre, des Impériaux allemands priant dans une église reconstruite par eux dans le nord de la France.