Vendredi 19 février, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé les modalités du lancement en réalisation de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 3e génération (SNLE 3G).
La Revue Défense Nationale revient sur ce projet d’envergure.
La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit que les SNLE 3G remplaceront les actuels SNLE de type Le Triomphant au fur et à mesure de leur retrait de service à compter de 2035, afin d’assurer la continuité de la posture de dissuasion de la Force océanique stratégique (FOST), avec au minimum un SNLE en patrouille à la mer en permanence.
Les SNLE 3G des sous-marins de la classe Le Triomphant, seront construits avec l’objectif de la mise en service du premier modèle en 2035, soit la date de retrait du service actif des sous-marins de classe Le Triomphant, opérationnels depuis 1997. Les quatre SNLE 3G seront mis en service tous les 5 ans à partir de 2035, soit jusqu’en 2050. Le ministre des Armées le confirme : c’est une vision sur le long terme qui est envisagée, avec des SNLE 3G qui ne quitteront le service actif « qu’en 2080-2090 ».
Une bonne nouvelle pour l’industrie navale française
C’est le français Naval Group, numéro 1 européen du naval de défense, qui assure la maitrise d’œuvre de la fabrication des sous-marins, en cotraitance avec TechnicAtome pour la réalisation des chaufferies nucléaires. Selon l’entreprise française, ce programme équivaut sur les trente prochaines années à cent millions d’heures de travail, dont quinze millions d’heures de conception et plus de quatre-vingts millions d’heures de construction.
Cette filière d’excellence bénéficie à l’ensemble de l’industrie française navale. Près de 90 % de la valeur ajoutée du programme sera produite en France pendant plusieurs dizaines d’années, et devrait représenter environ 3000 emplois directs de très haute qualification non délocalisables. 200 entreprises partenaires devraient travailler avec Naval Group et TechnicAtome.
Le coût de ce projet, dont les études ont commencé en 2017, reste confidentiel. Selon la Revue Défense Nationale, il est estimé à « près de 40 milliards d’euros ».
Une merveille technologique au service de la dissuasion nucléaire
Florence Parly a rappelé l’importance géostratégique de la dissuasion nucléaire pour la France. « La France ne serait pas la France sans sa dissuasion ». Les SNLE assurent la « sécurité » et la « crédibilité » de la France sur la scène internationale. « Aujourd’hui, nous garantissons cette assurance-vie de la nation jusqu’en 2090 ».
Le Ministère de la Défense qualifie le sous-marin lanceur d’engins d’ « objet technologique le plus complexe du monde ».
C’est à la fois une chaufferie nucléaire embarquée, une plateforme de lancement de fusées, un navire de combat avec un équipage de plus de 100 marins à faire vivre sous l’eau, en autonomie complète et en toute discrétion pendant près de trois mois. Le SNLE est un concentré de haute technologie doté des équipements les plus modernes en matière de détection, de communication, d’autodéfense et naturellement de mise en œuvre de son armement stratégique, le missile intercontinental M51. La construction du SNLE 3G nécessite l’intégration de près de 100 000 appareils, ainsi que des centaines de kilomètres de câbles et de circuits. Une telle réalisation demande un savoir-faire rare sur les plans technologique et industriel que très peu de pays au monde possèdent complètement.
Plus long que son prédécesseur, Le Triomphant (140 m contre 128), le sous-marin nouvelle génération disposera d’une force de frappe dévastatrice. En effet, chaque sous-marin pourra emporter 16 missiles balistiques M51. Développés par Ariane Group, le missile M51 est un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) français dont l’ogive peut contenir jusqu’à 10 têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire indépendante.
Oscar Walter
SNLE de troisième génération? Pilotés par l’immigration de troisième génération je suppose?
Les SNLE ne protègent de rien et ne dissuadent personne: ils sont déjà tous là.
La ligne Maginot, vous vous rappelez? La dissuasion c’est pire, ça fait croire qu’on n’aura pas à se battre, et si on ne veut pas se battre, c’est fini.