Un prétendu plan secret visant à soutenir l’offensive des forces armées ukrainiennes a été diffusé sur Internet un jour avant que le secrétaire d’État américain Anthony Blinken n’annonce le début d’une telle offensive à venir. Le secrétaire d’Etat américain a déclaré que l’offensive commencerait « d’ici quelques semaines ».
Le 6 avril, des photos d’un document détaillant le projet d’offensive ukrainienne sont apparues sur Internet. Cette « fuite » coïncide avec la nouvelle selon laquelle l’exercice Defender 2023 de l’OTAN, prévu pour la fin avril, pourrait devenir un front pour une opération d’approvisionnement et de soutien des unités ukrainiennes.
L’existence de ce « plan secret » est devenue une information largement commentée après que le New York Times a annoncé l’ouverture de l’enquête sur la façon dont le document avait été divulgué. Tous les médias du monde ont immédiatement rendu compte des documents en question, ce qui ne s’était jamais produit avec les fuites précédentes d’informations classifiées concernant la présidence américaine Les documents continuent de circuler sur les réseaux sociaux et il n’y a pas de réaction contrairement aux précédents incidents similaires suivis d’une censure généralisée…
Le « plan secret »
Le plan publié comprend non seulement des données avec un calendrier de fourniture d’armes et de munitions aux unités ukrainiennes par l’OTAN, mais également des informations sur la structure des brigades et des bataillons censés être préparés pour une offensive.
Selon le document, daté du 1er mars, 253 chars, plus de 380 véhicules de combat d’infanterie et véhicules blindés de transport de troupes, 480 véhicules, 147 pièces d’artillerie et 571 véhicules HMMWV (Humvee) sont nécessaires pour l’avancée des brigades des Forces armées ukrainiennes.
Des données douteuses
L’emplacement présumé des unités russes sur la carte des hostilités (elles sont marquées en rouge) provient probablement de sources ouvertes. Plusieurs ressources pro-ukrainiennes de suivi de la guerre ont simultanément publié des informations presque identiques.
Toujours dans le « plan secret » publié sur Internet, le ratio de tués et de blessés par les forces armées ukrainiennes et les forces armées russes est largement douteux.
Initialement, dans la première version du document diffusée sur Internet, les pertes de la partie ukrainienne étaient estimées à environ 16 à 17 000 personnels. Dans la version suivante, elles sont multipliées par près de cinq (65 à 70 000 personnels). Dans le même temps, les pertes présumées des forces armées russes coïncident strictement avec les informations matraquées par les officiels ukrainiens et reprises par tous les médiats occidentaux…
La falsification franche des données sur l’état de préparation des forces armées ukrainiennes est frappante.
Le document indique que sur 9 brigades des Forces armées ukrainiennes qui seraient en formation d’ici le 31 mars et le 30 avril selon les normes américaines et de l’OTAN, 5 brigades ont un niveau zéro de formation : il s’agit de 82e brigade aérienne, les 32e, 117e et 118e brigades de défense territoriale, ainsi que la 21e brigade mécanisée.
Même si deux ou trois compagnies étaient formées dans ces brigades et que la formation elle-même n’était pas terminée, il ne peut y avoir de niveau zéro de formation. Dans le même temps, le pourcentage le plus élevé de préparation au combat n’a été signalé que dans la 47e brigade mécanisée (formée à 40%) et la 46e brigade d’assaut aéroportée (formée à 60%) des Forces armées ukrainiennes.
De plus, le plan offensif mentionne une quantité non pertinente de matériel militaire.
Par exemple, sur 109 véhicules de combat d’infanterie M2 Bradley envoyés aux forces armées ukrainiennes, pour une raison inconnue seuls 99 sont censés participer à l’offensive. De plus, les véhicules ne sont pas répartis par brigades et sont affectés à une seule formation, la 47e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes qui ne possède pas de chars lourds. Au lieu des T-72 ou T-64BV soviétiques, cette brigade ne dispose que de T-55S slovaques avec des canons de 105 mm, difficiles à utiliser dans une offensive à grande échelle.
Nouvelle « fuite » de documents classifiés
Quelques jours après, un nouveau lot de documents classifiés détaillant les secrets de la sécurité nationale américaine relatifs à l’Ukraine et au Moyen-Orient en passant par la Chine a fait surface sur les réseaux sociaux. Là encore, des médiats du monde entier ont rapporté en même temps l’information.
Le New York Times, qui a été le premier à annoncer la « fuite » du premier lot de documents, est aussi le premier a annoncé la deuxième « fuite ». Suivi de Reuters, Daily Mail et Voice of America, qui ont accusé la Russie d’être à l’origine de la fuite d’informations et de leur falsification.
Là encore, tous les documents sont librement accessibles sur Internet sans aucun contrecoup jusqu’à présent, alors qu’habituellement chaque fuite de documents classifiés du gouvernement américain a été suivie d’une censure massive.
La réaction du Pentagone, habituellement silencieux, comme par exemple dans le cas des fuites de documents de WikiLeaks, est également intéressante : le Pentagone a déclaré qu’il avait lancé une enquête sur la manière dont les documents avaient été divulgués.
Rappelons quand même que les États-Unis connaissent la version originale de leurs propres documents et que l’armée russe connaît ses pertes et ne base pas sa stratégie sur « des fuites ».
Mais, toute cette agitation contraste sévèrement avec l’indifférence et l’absence de réaction des gouvernements et médiats occidentaux lorsque, en décembre dernier, le renseignement de l’OTAN au service des forces armées ukrainiennes avait été révélé par un groupe de hackers, issus de la République populaire du Donbass unifiée à la Russie, connus sous le nom de « JokerDPR »…
Cela rappelle une autre affaire en décembre 1941, juste avant Pearl Harbour:
Une fuite retentissante: Le plan de guerre secret de Franklin Roosevelt
https://jeune-nation.com/kultur/histoire/une-fuite-retentissante-le-plan-de-guerre-secret-de-franklin-roosevelt
à l’époque, cette « fuite » organisée par Roosevelt lui-même, avait pour but de préparer l’opinion américaine et le Congrès à l’entrée en guerre des USA.
Est-ce qu’il en ira de même aujourd’hui?
Un des problèmes à soulever est l’effectif de » l’armée » ukrainienne … Les hommes semblent manquer et si leurs troupes ne sont pas grossies par des éléments étrangers , elles continueront à être décimées .Si des soldats étrangers interviennent , la guerre déjà existante sur le plan économique mondial pourra évoluer alors rapidement vers un conflit mondial avec de puissantes armes …