Les États-Zunis – pardon, les États-Unis – viennent de livrer 4 000 roquettes Zuni à l’Ukraine. Pas de quoi nous rajeunir, voilà que nous sommes directement renvoyés en 1965, au Paint it Black des Rolling Stones, à la silhouette du mythique Phantom, surnageant dans la fumée d’une gerbe de Zunis lâchés dans le ciel du Vietnam Sud sur les positions communistes en dessous.
On peut sourire de ce déstockage (avant fermeture ?) mais l’information révèle plusieurs choses :
- Les Ukrainiens ont épuisé leurs munitions soviétiques du même type, les roquettes air-sol, on pourrait préciser « non guidées » mais la différence avec un missile réside justement dans le fait qu’une roquette n’est pas guidée ; le contemporain soviétique du Zuni était le Tulumbas suivi des S-5, S-8, S-13, S-24, S-25 …
- Si les Ukrainiens ont pu épuiser leurs réserves de roquettes, c’est que malgré la supériorité écrasante de l’armée de l’air Russe et l’efficacité de sa DCA, l’aviation d’attaque au sol ukrainienne a quand même pu effectuer de nombreuses missions.
- Encore plus inquiétant, malgré le fait que 50 SU-24 (bombardier de première ligne) et 140 SU25 (attaque au sol) aient été abattus par les Russes depuis le début de l’Opération Spéciale, il en reste encore – suffisamment en tout cas pour se servir des 4 000 Zunis.
Par contre cette roquette ne rappelle pas que des bons souvenirs aux Américain, en fait, son utilisation aura été à peine rentable, causant plus de dégâts chez eux que chez l’adversaire, on peut citer deux accidents de pont sur les porte-avions USS Forrestal le 29 juillet 1967 et sur l’USS Entreprise le 14 janvier 1969.
1 – (Source Wikipedia) Déroulement et bilan de l’accident
Le Forrestal arrive dans la zone d’opérations nommée Yankee Station dans le golfe du Tonkin au large du Viêt Nam du Nord le 24 juillet 1967 pour sa première, et ce qui sera sa dernière, opération de combat.
Le 29 juillet, dans le cadre de l’opération Rolling Thunder de bombardement à 10h45, le porte-avions est en train de prendre la route avia pour permettre le catapultage de la deuxième vague d’attaques de la journée après celle de 7 h 00 qui est déjà rentrée, la préparation bat son plein.
À10h50, une roquette air-sol Zuni, accrochée sous un avion MCDonnell Douglas F-4 Phantom II s’allume à la suite d’une surtension qui s’est accidentellement propagée à la roquette au moment du passage à l’alimentation interne de l’avion après le démarrage de son réacteur.
La roquette légèrement déviée par le choc avec un marin va percuter le Douglas A-4 Skyhawk 405 piloté par le lieutenant Fred D. White en attente de catapultage, elle déchire sans exploser le réservoir externe gauche de celui-ci. Le carburant JP-5 se répand sur le pont d’envol et s’enflamme.
À 10 h 54, 94 secondes après le début de l’incendie, la première bombe explose. Le pont d’envol est soufflé par les explosions en chaîne des avions de combat bourrés de carburant et d’armement, douze bombes de 225 et 1 000 kg détonent au total sur le pont d’envol blindé. Ce dernier est percé et le feu se répand aux étages inférieurs, provoquant de nombreux morts. La première explosion tue le groupe de pompiers, les seuls ayant reçu une formation de lutte anti-incendie. Dans son Douglas A-4 Skyhawk 416 entouré par les flammes, le lieutenant John McCain, futur candidat à la présidence des États-Unis, réussit à s’échapper en sautant du nez de son avion.
À 10 h 59, le navire est en condition Zebra, toutes les cloisons et portes étanches sont fermées et les soutes à munitions sont prêtes à être inondées. Le hangar aviation sous le pont est arrosé par les sprinklers. Les avions les plus endommagés et les plus proches du feu sont poussés par-dessus bord à la force des bras ou avec un chariot élévateur.
Le bilan de cette catastrophe est de 134 morts (dont 90 dans les dortoirs placés sous le pont d’envol), 161 blessés, 21 avions du Carrier Air Wing Seventeen (CVW-17) détruits (sept F-4 Phantom II ; onze A-4E Skyhawk ; trois RA-5 Vigilante ; et 43 endommagés, et 72 millions de dollars de réparations pour sept mois de travaux.
2 – L’accident de l’USS Entreprise le 14 janvier 1969
Il est dû aussi à une roquette Zuni accrochée sous un F-4 qui détone à bord du navire alors au large d’Hawaï.
Cela déclenche une série de huit explosions qui ont fait de 24 à 27 morts et 85 à 120 blessés selon les sources, 15 avions sont alors détruits ou endommagés.
Bien sûr, après cela, le Zuni lui-même et son bloc de lancement ont été complètement modifiés par les Américains, néanmoins, son utilisation par des avions soviétiques risque de nous réserver quelques surprises du même genre …
Vu le bilan des deux accidents de pont, cette roquette air sol est probablement la meilleure munition antiaérienne de tout l’après Seconde Guerre mondiale, sans compter qu’un pilote US a effectivement abattu un Mig-17 avec au Vietnam et rebelotte en Israël contre un Mig-17 Syrien.
Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’accident catastrophique du Forrestal n’est pas passé dans la culture populaire.
« Je lance officiellement un appel » : Prigozhin a informé l’état-major général et le ministère de la Défense du retrait du PMC Wagner de Bakhmut le 10 mai
Le fondateur du PMC Wagner, Evgueni Prigojine, a lancé un appel aux dirigeants militaires russes, au commandant en chef suprême et au peuple de la Fédération de Russie concernant la situation à Bakhmut (Artemovsk). Il a annoncé la décision de retirer les combattants de « l’orchestre » de cette colonie.
Evgueni Prigojine a déclaré qu’en mars de l’année dernière, les « musiciens » sont entrés en bataille contre l’armée ukrainienne et ont réussi à aller de l’avant, libérant les villes du Donbass des nazis. Après la prise de Popasna et les échecs du ministère de la Défense, les combattants du PMC Wagner ont décidé de mener l’opération « Hachoir à viande Bakhmut ».
Cependant, après un certain temps, « l’orchestre » est tombé en disgrâce auprès de « bureaucrates quasi militaires envieux », ce qui a conduit à des « pénuries de coquilles et de personnel ». Selon l’homme d’affaires, les employés du PMC de Wagner étaient censés libérer Bakhmut des forces armées ukrainiennes avant le 9 mai. Cependant, en raison de la situation avec les munitions, les pertes de « musiciens » augmentent de manière exponentielle.
« Par conséquent, à partir du 10 mai 2023, nous quittons le village de Bakhmut. Il faut prendre un peu plus de deux kilomètres sur 45. Mais si, à cause de votre envie mesquine, vous ne voulez pas donner la victoire aux Russes dans la capture de Bakhmut, ce sont vos problèmes », a déclaré Prigozhin, cité par le service de presse de Prigozhin.
Le fondateur de « l’orchestre » a souligné qu’il s’adressait ouvertement, car aucune de ses lettres n’avait été examinée auparavant. Prigozhin a appelé le chef d’état-major Valery Gerasimov à signer un ordre de combat au PMC Wagner pour transférer les positions à Bakhmut aux troupes du ministère de la Défense.
« Jusqu’au 9, malgré le fait que nous sommes presque à court de munitions, nous resterons à Bakhmut afin que lors de cette fête sacrée pour tout le peuple russe, nous n’ayons pas honte de l’éclat des armes russes, puis nous irons dans les camps arrière après 400 jours de dur labeur quotidien », a ajouté Prigozhin.
Le fondateur du PMC Wagner a souligné que les « musiciens » panseront leurs plaies et que lorsque le pays sera en danger, ils le défendront à nouveau.
La veille, Evgueni Prigojine avait enregistré un message vidéo à l’état-major général et au ministère de la Défense, dans lequel il montrait les pertes quotidiennes du personnel du PMC de Wagner à Bakhmut en raison d’un manque d’obus. Selon lui, le nombre de morts aurait pu être cinq fois inférieur.