Le procès de l’ex-commissaire de police, Michel Neyret, s’est ouvert au Tribunal correctionnel de Paris le 2 mai dernier. L’ex numéro 2 de la Police judiciaire lyonnaise est poursuivi avec trois autres des ses collègues pour « corruption, violation du secret professionnel, trafic de stupéfiants, détournement d’objet placé sous scellés et association de malfaiteurs ».
Dans le versant trafic de stupéfiants, de vastes écoutes téléphoniques les mettent en cause et présentent Neyret comme le pivot d’un système illégal de « rémunération » d’indicateur de police au moyen de produits stupéfiants détournés des services ayant opérés les saisis. Mais plane également le soupçon que ces produits aient disparu en plus grande quantité que nécessaire pour réaliser l’objectif de « sortir des affaires »…
Dans le volet corruption, on apprend que deux escrocs juifs de haute envergure qui ont bénéficié des « services » du super-flic, Gilles Bénichou (figure de la « jewish connection » lyonnaise) et Stéphane Alzraa, ont refusé de comparaître (leurs noms apparaissent dans la fraude à la taxe carbone, l’une des escroqueries du siècle). L’un des deux s’est évadé et se serait réfugié… en Israël. Lâché depuis longtemps par ces deux corrupteurs présumés, « indics » ou « amis » on ne sait plus trop bien, Neyret doit donc faire face seul : consultations de fichiers de police, notamment Interpol, des sollicitations de collègues et de magistrats du parquet pour des « interventions bienveillantes » ou encore des informations fournies sur des procédures en cours, le tout sans « renseignement opérationnel » en retour…
C’est sa femme qui crache le morceau à la barre : « Il n’arrêtait pas de dire « Je vais rentrer dans le milieu juif, je suis content ». Neyret, lui, préfère dire qu’il a été aveuglé et manipulé mais qu’il n’a agi que pour « fidéliser » de potentiels indicateurs et connaître leur « environnement » en attendant de récolter plus tard le fruit de son investissement. Mais le procureur soutient une autre thèse : « J’ai tendance à croire que vous ne vous êtes pas fait berner mais que vous vous êtes laissé corrompre et que ça vous a aidé à fermer les yeux ». Et effectivement il est difficile d’expliquer autrement tous les cadeaux reçus de la part du duo Bénichou-Alzraa : les séjours au Maroc ou à Cannes, les massages, les repas au restaurant, les montres de luxe et ce compte en banque qui devait être ouvert en Suisse…