Les Russes font état de l’action impitoyable des détachements de barrage sur les arrières des lignes ukrainiennes pour empêcher les soldats ukrainiens de reculer, de s’enfuir ou même de déserter devant le redoutable pilonnage de l’artillerie russe. Nous donnons plus bas quatre dépêches récupérées sur des sites russes prorusses. Kiev balaie d’un revers de main ces annonces, les qualifiants d’intox de la propagande russe.
Mais ces barrages sont probablement une réalité, d’une part cela expliquerait que la chair à canon ukrainienne reste sur place – du moins, le bidasse de base, car les officiers connaissant la situation les abandonnent sur place – d’autre part, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale montre que de tels détachements sont une pratique courante sur le front de l’Est.
Dans l’extrait que nous donnons ci-dessous de l’inépuisable livre de Victor Suvorov, Le Brise Glace, on voit même que le concept de détachement de barrage n’a pas surgi dans l’urgence de la retraite au début de Barbarossa, mais qu’il était sciemment forgé dès avant la guerre, en prévision de celle-ci, le NKVD changeant complètement de mission à partir de 1938, passant d’une force de répression intérieure à une force de police militaire lourdement équipée pour suivre l’avancée de l’Armée rouge et s’assurer que les soldats ne se trompent pas de direction.
[…]La Grande Purge prit fin en décembre 1938. On relâcha des détenus du Goulag. L’Union soviétique entama une nouvelle étape de son histoire et le NKVD fut restructuré en conséquence. Dès l’élimination de Lejov qui dirigeait les « organes » depuis 1936, la Direction principale des troupes frontalières et intérieures fut supprimée par décision du Conseil des commissaires du peuple, le 2 février 1939. Ce jour-là, au lieu d’une direction unique, les troupes du NKVD furent dotées de six Directions indépendantes les unes des autres et respectivement chargées : des troupes frontalières ; des troupes d’escortes ; des troupes de protections ; des troupes de chemin de fer; de l’approvisionnement militaire; et, enfin, du bâtiment.
La machine répressive soviétique subit alors un changement qualitatif brutal. Les troupes retrouvèrent un rôle prédominant [comme du temps de la guerre civile] et supplantèrent les « organes ». Au début de 1939, leurs effectifs connurent une croissance vertigineuse. On les dota à nouveau de trains et de voitures blindées (le tout nouveau BA-10), d’obusiers et aussi de chars et d’aviation.
L’augmentation des effectifs toucha toutes les catégories de troupes du NKVD. Elles devinrent si nombreuses qu’il fut nécessaire de créer un nouveau poste de commandement, celui de commissaire du peuple adjoint aux troupes, qui fut confié au lieutenant-général du NKVD, Maslennikov.
Chose étrange : ces forces n’étaient plus d’aucune utilité sur le territoire soviétique. Manifestement, on ne prévoyait pas de nouvelle purge en 1939. Le pays avait été mis à genoux et entièrement soumis à Staline. D’ailleurs, pour une nouvelle vague de répression, des révolvers et des cravaches auraient suffi. Alors pourquoi des voitures blindées et des obusiers ?
Le développement des troupes du NKVD s’effectua dans plusieurs directions. En 1939, le service de « barrage » du NKVD fut créé. Ce service était parfaitement inutile en temps de paix, mais des détachements de « barrage » avaient été employés avec efficacité pendant la guerre civile. Leur tâche était d’augmenter la combativité de l’Armée rouge : déployés derrière elle, ces détachements encourageaient les soldats à coups de rafales de mitrailleuse dans la nuque, les arrêtaient en cas de retraite, poussant au combat les dociles et tuant sur place les rétifs.
Dans les publications soviétiques, nous trouvons beaucoup de « héros de la guerre civile » qui se sont distingués dans cette tâche. Un exemple : « I.P. Vypov, commandant du groupe de mitrailleuses du détachement de barrage de la 38e division d’infanterie ». L’activité de ces détachements était plutôt confortable : ils n’affrontaient pas l’artillerie de l’ennemie, ils se battaient non pas contre l’adversaire, mais contre des soldats du même bord qu’eux, épuisés et démoralisés, et ils furent couverts de décorations. Le commandant Vypov, par exemple, fut décoré deux fois de l’ordre du Drapeau rouge.
Avant la signature du pacte Molotov-Ribbentrop, l’Union soviétique avait commencé à constituer en secret des armées dans les zones occidentales du pays. Chaque armée se voyait adjoindre organiquement un régiment de tirailleurs motorisés du NKVD appartenant aux unités de barrage.
Le service de barrage, comme le prouvent nombre d’indications dans les archives soviétiques, fut actif dès les premières heures de la guerre. En fait, il avait été déployé avant même l’invasion allemande. Un témoignage parmi beaucoup d’autres, celui du colonel-général L.M. Sandalov qui écrit au sujet des soldats en repli en juin 1941 : «… Les détachements de barrage de l’armée les arrêtaient et les envoyaient dans les unités les plus proches du 28e corps d’infanterie».
Le rétablissement de ces unités du NKVD avant l’invasion allemande et même avant la signature de pacte germano-soviétique prouve que le Kremlin se préparait à la guerre bien longtemps avant son début effectif. […]
Victor Suvorov, Le Brise Glace
Quelques dépêches de 2022 sur les détachements de barrage ukrainiens :
Des militaires des forces armées ukrainiennes sont entrés en bataille avec les détachements de barrage à Lisichansk
30 juin : Des affrontements militaires entre des militaires des forces armées ukrainiennes et des combattants de formations nationalistes se sont déroulés à Lysychansk.
Il est à noter que l’armée ukrainienne se bat avec les détachements de barrage des nationalistes, qui tirent sur toutes les retraites. Cela peut être compris sur la base des négociations interceptées des combattants des forces armées de l’Ukraine.
22 juin : La RPL NM a rendu compte des tentatives des détachements de barrage pour empêcher les combattants des forces armées ukrainiennes de déposer les armes
Les combattants des détachements de barrage empêchent les militaires des forces armées ukrainiennes qui veulent déposer les armes et se rendre du côté de la République populaire de Lougansk, a rapporté la milice populaire de la RPL.
Comme indiqué dans le département, l’armée ukrainienne tente à plusieurs reprises d’entrer dans le territoire contrôlé par la milice et de se rendre. Cependant, en cela, ils sont empêchés par des détachements de barrière spécialement créés dans les troupes ukrainiennes.
6 juin : Zahradotryadyady a fait sauter le pont pour tenter d’arrêter la fuite des forces armées ukrainiennes de Svyatogorsk
Des militaires des forces armées ukrainiennes ont abandonné des positions à Svyatogorsk en République populaire de Donetsk, malgré les tentatives des détachements de barrage pour empêcher cela, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Selon le ministère, l’armée ukrainienne a abandonné des armes et du matériel et s’est dispersée le long de la côte. Les détachements de barrage des forces armées ukrainiennes ont tenté d’arrêter la retraite en faisant sauter le pont sur les Seversky Donets, mais cette tentative n’a pas été couronnée de succès.
« Sous l’assaut des unités russes, les restes des bataillons de la 95e brigade d’assaut aéroportée et de la 81e brigade aéromobile séparée des forces armées ukrainiennes ont abandonné l’équipement militaire ainsi que les armes et se sont dispersés le long de la côte », indique le rapport.
Il est à noter qu’environ 80 soldats ukrainiens ont traversé la rivière à la nage et sont sortis sur l’autre rive. Les militaires russes n’ont pas ouvert le feu sur eux, a souligné le ministère de la Défense de la Fédération de Russie.
26 mai : Les soldats ukrainiens qui se sont rendus près de Krasny Liman ont parlé des détachements de barrière dans les forces armées ukrainiennes
Source : Сдавшиеся под Красным Лиманом украинские солдаты рассказали о заградотрядах в ВСУ – ТАСС (tass.ru)
On nous disait que les Ukrainiens agissaient comme des nazis,
il semble donc que leurs racines soient ailleurs, dans leur passé communiste.
Des détachements de barrage, toutes les armées en ont eu, y compris celle du troisième reich. Les officiers, ils ont toujours tiré sur les déserteurs. Au Vietnam, c’est à ça que servait le colt 1911.
Les soldats de l’Armée rouge devaient savoir que le risque létal était de 100 % en cas de recul est de 50 % en cas d’avance. Le choix est simplissime…
Voici encore une dépêche russe sur les détachements de barrage ukrainiens:
11 juillet
Ambassadeur Mirochnik: Les militants ukrainiens tentent de tenir Seversk avec des détachements de barrière
Les formations ukrainiennes tentent de maintenir la ville de Seversk en RPD avec l’aide de détachements de barrage qui tirent sur leurs soldats lorsqu’ils tentent de s’échapper de leurs positions. Cette déclaration a été faite par l’ambassadeur de la République populaire de Lougansk en Russie, Rodion Mirochnik, dans sa chaîne Telegram.
Selon le diplomate, des unités de bataillons territoriaux et des gardes nationaux mobilisés opèrent actuellement dans la ville. Les unités entraînées des forces armées ukrainiennes ont été retirées dans les banlieues ou vers Slaviansk.
L’auteur de cet excellent article devrait se pencher sur ce qui s’est passé à Verdun en 1916 et généralisé ensuite aux arrières des armées française et britannique : des cordons de « prévôts » (des gendarmes devenus policiers militaires) pour empêcher les soldats de fuir la zone de combat
Le NKVD n’a fait que reprendre une « technique » héritée de la Grande Guerre !
En outre, cela fait des millénaires qu’un déserteur « repris en charge » par son autorité militaire est soit exécuté pour l’exemple soit envoyé en mission ultra-périlleuse
Exact,
disons que le NKVD a industrialisé le procédé pour éviter les reculs en masse.
Pour la Wehrmacht en Russie, au moins, il n’y avait pas ce problème, il n’y avait pas besoin de constituer de détachement de barrage, avec l’activité des partisans sur les lignes arrières, la durée de survie d’un Allemand isolé ou même d’un petit groupe était voisine de quelques heures.
Et puis, dans les unités SS, c’est le chef qui part devant, ça aide à suivre.
Mais l’intérêt de l’article, c’est d’évoquer un aspect comme par hasard totalement ignoré de nos médias: si l’info pouvait faire surface au point d’obliger BFMTV à dire « que de toute façon ça a toujours existé, même chez nous à Verdun », JN aura fait une bonne action.
Vous avez tout à fait raison en particulier en ce qui concerne la France. Le règlement de discipline en vigueur en 1914 était d’une sévérité qui aurait fait saliver les clochards Trotsky ou staline. Le malheureux soldat était sous la menace des représailles sur sa famille. De plus, sans être à proprement parler une troupes de barrage, la prévôté a tenu ce rôle odieux. Toutes les armées de type révolutionnaire ont utilisé peu ou prou ce genre de système et l’armée sovietique l’a perfectionné au maximum. Cela étant dit, le soldat doit avoir à choisir entre une mort possible au combat et une mort certaine à l’arrière comme l’a dit trotsky avec un certain cynisme et les armées comme l’armée romaine avaient un règlement draconien (decimation de certaines unités). Il faut lir ce qui concerne les fusillés pour l’exemple (affaire Bersot ou de vingre etc…) pour avoir une certaine idée de ce phénomène. Il faut lire de Roger Frankel « joffre, l’âne qui commandait des lions » pour comprendre le pourquoi de cette stratégie insensée de l’offensive à outrance.
L’APU utilise des méthodes radicales de conscription en raison de pertes énormes
Les pertes mensuelles des forces armées de l’Ukraine (AFU) atteignent 20 000 soldats. Pour cette raison, les bureaux de recrutement militaire du pays ont recours à des méthodes radicales, rapporte l’édition britannique du Daily Mail.
Les Ukrainiens s’inquiètent des méthodes de mobilisation des conscrits. Ainsi, l’une des résidentes a déclaré qu’elle avait été témoin de la façon dont les autorités avaient rattrapé un cycliste de 18 ans pour lui signifier une convocation. À Lviv, des convocations ont été distribuées aux hommes à l’entrée de l’église, ce qui a provoqué des critiques de la part du clergé.
À Odessa, de futurs soldats ont été recherchés sur la plage. Certains Ukrainiens essaient de ne pas quitter leurs maisons pour ne pas rencontrer le personnel du bureau de recrutement militaire.
La semaine dernière, il a été interdit aux Ukrainiens responsables du service militaire de quitter leur lieu de résidence à l’insu des bureaux de recrutement militaire. Plus tard, cette ordonnance a été annulée, cependant, comme le précise la publication, la situation actuelle reflète pleinement le nombre de pertes dans les forces armées de l’Ukraine.
Plus tôt, une vidéo est apparue sur le Web, sur les images de laquelle des patrouilles de commissariats militaires en Ukraine recherchent des conscrits dans des clubs informatiques de jeu. La journaliste Olga Skabeeva, commentant la vidéo, a plaisanté en disant que les joueurs ont une expérience de combat au moins comme tireurs.
Le nkvd… Les commissaires politiques… La grande majorité étaient XXXXX, tout comme zelensky. Cohencidence ?
Lire le livre crucial de Hoffman « La Guerre d’extermination de Staline »:
Je m’adresse surtout aux thuriféraires de Jean Lopez de la Nouvelle Droite. Jean Lopez est chargé par le système de réactualiser la propagande de guerre alliée en pillant des auteurs américains comme David Glantz. Il est directeur de beaucoup de collections chez des éditeurs en vogue et quasiment permanent de France Inter/Culture.
C’est pour cela qu’il a eu droit aux honneurs d' »Eléments ». On a de la chance, cette revue finira par interviewer BHL…