Tarik E, le beau-frère de Mohamed Abrini arrêté puis relâché… faute d’avoir pu joindre la DGSI
Selon « Le Canard Enchaîné », le beau-frère de Mohamed Abrini a été interpellé dans un hôtel de Roissy-en-France le 19 novembre, après avoir réservé une chambre sans bagage et interrogé le réceptionniste sur la configuration du centre commercial le plus proche. Faute de pouvoir joindre la DGSI, alertée d’un risque imminent d’attentat en région parisienne, les gendarmes ont été forcés de le relâcher.
C’est un client un peu étrange qui se présente à la réception du Formule 1 de Roissy-en-France (Val d’Oise) ce 19 novembre, à 1h30 du matin. Dépourvu de bagages, l’homme réserve une chambre pour la nuit et règle la facture en espèce. S’il « paraît très nerveux », c’est vers 4h du matin, lorsqu’il redescend à la réception que l’homme commence à intriguer. Visiblement peu discret, l’homme en question interroge le réceptionniste sur le centre commercial le plus proche. Il veut tout savoir, des horaires, à la configuration du site. De quoi inquiéter le réceptionniste qui, ni une, ni deux, appelle la gendarmerie la plus proche.
Lorsqu’elle arrive sur place, la patrouille de gendarmes fait la connaissance de Tarik E., 27 ans, « touriste » originaire de Molenbeek, ville où le commando du 13 novembre avait séjourné avant son funeste trajet. Tarik E. est finalement placé en garde à vue vers 13h. Le cannabis retrouvé dans sa chambre d’hôtel suffit à justifier son interpellation. Si les gendarmes ne trouvent rien de lui dans leurs petits papiers, ils apprennent rapidement en appelant un service de coopération franco-belge que l’individu vient d’être libéré de prison pour trafic d’armes, qu’il est fiché comme radicalisé en Belgique et enfin, cerise sur le gâteau, que sa sœur est la compagne de Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » vu à l’aéroport de Bruxelles avant les attentats de mars.
En apparence, tout laisse à penser que la présence de Tarik E. dans cet hôtel devrait faire l’objet d’une étude un peu plus poussée. Mais faute de pouvoir joindre leurs collègues de la DGSI pour avoir des informations supplémentaires et le garder plus longtemps, les gendarmes décident de relâcher l’homme dans la nature. Si cette histoire paraît surréaliste, elle semble d’autant plus grotesque qu’« au même moment », indique le journal, les forces de police étaient alertées d’un risque imminent d’attentat en région parisienne.
La DGSI était priée de garder l’œil ouvert… elle aurait peut-être juste dû décrocher son téléphone.