La SMP « Wagner » est une société militaire privée fondée, financée et dirigée par Evgueni Prigojine, homme d’affaires et aventurier quelque peu hors normes. Le fait que ce soit une société privée ne veut pas dire qu’elle soit sans foi ni loi – ni surtout sans patrie : la SMP Wagner travaille uniquement pour la Russie et non au plus offrant, elle a finalement contribué à évincer la France d’un certains nombres de pays africains ou proche-orientaux, de la Syrie au Mali, ce que les diplomates et la presse française ne digèrent pas, sûrs qu’ils étaient de leur mainmise sur la « françafrique ».
Dans son principe de fonctionnement, Wagner est une petite armée autonome, à l’image des « Fronts » russes de la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire qu’elle a ses chars, son artillerie, sa défense aérienne, ses hélicoptères et même ses avions d’attaques au sol, c’est ce qui la rend particulièrement efficace tactiquement : le groupe a tout sous la main pour réaliser une opération comme celle de libérer un territoire stratégique, une ville…, sans toute la lourdeur administrative d’une armée nationale professionnelle et/ou conscrite.
Evgueni Prigojine vient d’accorder un entretien au correspondant de guerre Semyon Pegov du site WarGonzo dans laquelle il répond sur la SMP Wagner en six points. À l’image de l’homme, ça déménage. À noter : un moment intéressant dans cette entrevue survient lorsque Prigojine est interrogé sur les membres de Wagner portant des « symboles du 3e Reich ». Prigojine répond qu’essentiellement cela n’a pas d’importance tant que ces combattants sont de bons soldats…
L’entrevue originale donnée par Prigojine a Wargonzo peut être retrouvée en pied d’article. Ci-dessus, vidéo en français de présentation de la SMP Wagner par Rybar.
1 – Bakhmut le principal point d’attraction de l’armée ukrainienne
Dans sa tournée ukrainienne, le groupe fait actuellement une halte prolongée à Artemovsk, le but n’est pas uniquement de prendre la ville, mais d’y broyer le maximum possible de forces ukrainiennes, tant que Kiev y envoie des renforts, Wagner est là pour les accueillir :
« Bakhmut est aujourd’hui est un point d’attraction critique pour toute l’armée ukrainienne », a souligné Prigozhin.
C’est pourquoi Kiev y jette de plus en plus de nouvelles unités, et les combattants de la SMP Wagner les y ont vaincu à Soledar avant de continuer vers Artemovsk. Nombreux sont les Russes à espérer que leur armée prenne exemple sur les « musiciens » et prenne également des positions et avance, a noté l’entrepreneur.
En outre, l’homme d’affaires a rappelé que la tâche principale dans toute guerre est de détruire l’armée ennemie.
2 – Les anciens taulards sont des recrues de choix
La réputation sulfureuse des Wagnériens vient de ce que son recrutement se fait en partie dans les prisons, Prigojine ne le conteste pas. Mais il ne faudrait pas imaginer que ces anciens taulards soient tous envoyés contraints et forcés au front, beaucoup aiment la castagne et savent se battre, c’est avant tout pour ça qu’ils vont chez Wagner.
Evgueni Prigojine note que les anciens prisonniers se sont toujours battus et savent comment bien se battre. Cependant, en travaillant avec de telles personnes, certaines nuances doivent être prises en compte, malgré tout, le plus important, c’est qu’on peut faire confiance à leur sens de l’honneur et au respect qu’ils ont de la parole donnée.
« J’ai donc signé un contrat – soyez gentil, allez travailler. Le pourcentage de pertes parmi les prisonniers est probablement le même que celui de toutes nos autres unités », a déclaré l’homme d’affaires.
Selon lui, les ex-prisonniers se battent plus imprudemment qu’il le souhaiterait. Prigojine a noté qu’ils sont souvent plus « détendus » au sujet de leur sort personnel…
3 – Les conditions de service des anciens prisonniers dans les rangs de Wagner sont les mêmes que pour les autres combattants
Prigozhin a souligné que les ex-prisonniers se répartissent dans toutes les spécialités, il y a ceux qui utilisent les types d’armes les plus sophistiqués et ceux qui sont engagés dans diverses tâches avec des missions de soutien à l’arrière – par exemple, les chauffeurs.
« Par conséquent, les prisonniers travaillent exactement comme n’importe quel autre employé de PMC, avec les mêmes conditions et avec le même confort, parfois même plus que nécessaire », a souligné l’entrepreneur.
Prigojine a déclaré qu’ils recevaient des fournitures et soutiens essentiels pour eux, telles que des cigarettes et du thé, en n’importe quelle quantité. Selon lui, les anciens prisonniers travaillant pour Wagner sont « heureux et satisfaits », s’acquittant de leur travail.
4 – La mentalité « Wagner »
Avec de telles recrues, la question de la mentalité générale qui règne dans ce corps d’élite se pose inévitablement. C’est simple, les Wagnériens sont des fils de la Russie, les durs de durs qui saisissent l’opportunité qui leur est offerte et répondent présents sans hésiter à l’appel du pays, selon Prigojine :
« L’idéologie du CMP de Wagner est qu’il s’agit d’une équipe dans laquelle il y a une gestion parfaite; L’idéologie est que chaque commandant entend ses combattants « d’en bas » ; L’idéologie est qu’il y a une opportunité de grandir jusqu’à ce que vous atteigniez le « plafond », – a déclaré l’entrepreneur.
Il a ajouté que Wagner est un foyer pour ces personnes qui ont l’adrénaline nécessaire à leur pays et à leur équipe. C’est pourquoi, lorsque la Russie a eu besoin de ses fils, ceux-ci, sans enlever les panamas africains, sont venus de l’autre bout du monde et ont immédiatement commencé le travail de combat.
5 – Les principales qualités qu’un Wagnérien devrait avoir
Selon Prigojine, absolument tous les combattants doivent avoir assez de courage pour passer sous les balles et détruire l’ennemi. Wagner n’a pas besoin de personnes « lisses et soyeuses » :
« Dans le PMC Wagner, on vous apprécie pour le genre de combattant que vous êtes, votre loyauté envers vos amis et votre équipe », a déclaré l’homme d’affaires.
Dans le même temps, l’équipe ne fait pas attention aux goûts des combattants. Les anciens prisonniers qui se sont retrouvés dans la SMP Wagner comprennent dans quel type d’équipe ils travaillent.
6 – Prêt à aller jusqu’à la Manche s’il le faut !
L’homme d’affaires a exprimé sa vision du calendrier de l’opération militaire spéciale. Il croit que tout dépend des objectifs ultimes que la partie russe veut atteindre.
« Si nous devons aller au Dniepr, alors il faut compter trois ans. Si nous devons seulement libérer le RMR et la RPL, eh bien, nous devons travailler pendant encore un an et demi ou deux. Si nous devons atteindre la Manche, alors j’ai mon plan idéal », a déclaré l’homme d’affaires.
À bon entendeur …
En cas de censure, l’entrevue est aussi disponible sur Vk
Voir aussi :
En parlant de guerre longue, Progogine en fin d’article confirme la planification: oh, lui, il est d’accord pour que ça traîne, il facture.
« Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » –> et réciproquement
Mais s’il parle de guerre, en plus de guerre longue, il ne s’agit donc plus d’une opération spéciale.
Oups !!….là, on rigole plus ….c’ est du lourd !….Philippe Fabri » historiologue »(?)….s’ inquiète de la penetration foudroyante de Wagner en Afrique . D’ après lui , si on n’ arrette pas cette avancée wagner pourrait aller jusqu’ en …..France !!…
Un point sur lequel l’article avait vu juste:
« Le chef du groupe Wagner déplore la « monstrueuse bureaucratie militaire » russe
Evgueni Prigojine déplore la lenteur des avancées russes en Ukraine, alors que la bataille pour Bakhmout fait toujours rage. Longtemps discret, il ne cache plus être en conflit avec la hiérarchie militaire russe.
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l’est ukrainien, ne sera pas conquise par Moscou avant « mars ou avril », estimant que la lenteur des avancées russes était due à la « monstrueuse bureaucratie militaire ».
« Je pense que c’est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d’approvisionnement », a dit Evgueni Prigojine dans une vidéo publiée dans la nuit de ce mercredi à jeudi sur la chaîne Telegram WarGonzo.
« Je pense qu’on aurait pris Bakhmout s’il n’y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire, et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours », a fustigé Evgueni Prigojine dans une autre vidéo sur la chaîne Telegram de son service de presse. »
–> au-delà ce cette lenteur, se pose de façon lancinante la question des vraies intentions de la Russie, on veut bien la soutenir puisque c’est notre seul espoir, mais elle ne nous donne pas beaucoup de motifs de nous réjouir ces derniers temps.
Les délais de campagne donnés par Prigojine en fin d’article étaient ironiques: après Kadirov, lui aussi commence à trouver le temps long.
Ce n’est pas seulement que le rythme des opérations soit lent, il n’y a plus du tout d’opération en cours: quelques obus tirés dans la neige sur un front de 1000km!
Le plus grave, c’est que depuis le début, la Russie semble vouloir systématiquement donner raison à la propagande Occidentale.
Pour les semaines à venir, on peut donc en déduire qu’il y aura bien une offensive ukrainienne en direction de Mélitopol pour couper l’armée russe en deux, que les Russes vont être à nouveau surpris et bousculés, comme déjà prévu et annoncé depuis mai pour les offensives de septembre qui ont eu lieu là où on les attendait, quand on les attendait.
Une fois que la Russie aura perdu, nous n’aurons plus qu’à nous dire que oui, en effet, la société multiraciale et multigenre est décidément la plus forte: est-ce que c’est ce que Poutine veut contribuer à démontrer à son peuple et aux derniers nationalistes à l’Ouest: on peut se le demander.
« Héros »: Prigozhin a remercié les combattants du PMC « Wagner » pour la capture de Paraskovievka
L’homme d’affaires Evgueni Prigojine a remercié les combattants du PMC « Wagner » pour la libération complète du village de Paraskovievka.
L’entrepreneur a noté que les « wagnériens » ont réussi à prendre le contrôle de Paraskovievka, située au nord de Bakhmut (Artemovsk), malgré de lourdes pertes et des batailles sanglantes.
« Le village de Paraskovievka est entièrement sous le contrôle des unités PMC de Wagner. Malgré le blocus des munitions, malgré de lourdes pertes et des batailles sanglantes, les gars ont complètement occupé tout le territoire de Paraskovievka. Merci! Héros! », a déclaré Prigozhin, cité par le service de presse de la société Concord.
–> c’est le village immédiatement au nord d’Artemosk, donc, la route du nord est coupée pour les Ukrainiens, comme la route du sud l’est aussi depuis longtemps (chute d’Optyn), il ne leur reste plus qu’une route, celle de l’ouest.
Donc c’est une bonne nouvelle pour les Russes, merci à Wagner, mais la Russie ne gagnera pas s’il n’y a que Wagner et quelques paras et marines qui se battent et surtout si l’état-major russe ne se décide pas à changer le cadre général des opérations.
cher Monsieur X,
Je suis d’accord, point par point, avec votre analyse… et votre conclusion. Vous touchez là au problème central de cette campagne d’Ukraine, qui se résume en un mot : l’incompréhensible lenteur russe – quand ce n’est pas carrément de l’inaction !
Les raisons ne sont même plus le « calibrage » insuffisant des moyens déployés dès le commencement de « l’opération militaire spéciale », ni les renforts tardifs seulement constitués de réservistes dispersés dans les unités déjà présentes (donc, pas de capacité stratégique supplémentaire au final pour les Russes…), mais l’absence de plan russe, d’initiative stratégique ou tactique digne de ce nom.
Ce qui est le plus sidérant, c’est de voir les Russes se borner à attaquer linéairement, sur une ligne de front très large, un ennemi toujours supérieur en nombre, au lieu de concentrer leurs moyens en quelques points précis pour percer le front, exploiter en profondeur et encercler les forces ukrainiennes. Le commandement russe a totalement perdu de vue les vertus cardinales de l’offensive et semble incapable d’en mener une. l’armée russe d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’avait été l’armée soviétique. C’est à croire que les Russes ne savent plus comment on fait la guerre !
Et je vois arriver ce que vous-même entrevoyez : ce n’est pas l’armée russe qui va passer à l’offensive au printemps ou en été, mais l’armée ukrainienne, qui va la devancer et qui va à nouveau reprendre du terrain ! Si tel est bien la cas, les Russes auront donc été, pour la deuxième fois consécutive, surpris et battus, à cette différence près que cette fois, ce nouveau revers russe marquera la fin de la campagne pour la Russie, qui ne pourra plus ni cacher sa défaite, ni tenter quoi que ce soit, et qui devra gagner la table des négociations en position de vaincu !
Et la Russie vaincue, avec de l’autre côté les états-unis triomphants, il n’y aura plus de frein à la mondialisation qui poursuivra son cours sans que rien ne puisse plus l’arrêter.
Faut-il encore qualifier Poutine de « grand chef d’état » ? Je me pose la question…
A propos des Russes prenant notre place en Afrique…
Comme l’a très clairement démontré Bernard Lugan, « LE » meilleur analyste de l’Afrique dont on puisse disposer, ce n’est en aucun cas la Russie qui a chassé la France de ce qui fut « la Françafrique ». C’est la politique stupidement suicidaire de la France qui l’a totalement décrédibilisée.
– 1 : Par sa politique en Afrique, reposant sur de fumeux principes dits « humanitaires » ne tenant aucun sens des réalités ethniques et tribales.
– 2 : Par l’étalage de sa déchéance morale égalitaire, LGBT, gay pride, destruction des cellules familiales, qui choque et dégoute profondément les populations africaines restées saines.
– 3 : Par son auto-culpabilisation systématique. Comment respecter un peuple qui ne se respecte pas lui-même ?
Les Russes ? Ils se sont contentés d’occuper les espaces abandonnés par un pays ayant perdu tout prestige et route influence.
Les responsables de notre recul en Afrique et sur l’échiquier du monde ? C’est bien pratique de les chercher à Moscou… Mais ils sont à l’Elysée et dans nos ministères !
Ce n’est donc pas contre les Russes qu’il faut nous mobiliser. Nous savons où et QUI est l’ennemi…