L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a placé le 3 juillet la LMDE (La Mutuelle des étudiants) sous administration provisoire. Dès le 7 juillet, pas moins de trois ministres sont intervenus pour défendre l’organisme. Dans un communiqué commun, les ministres des Affaires sociales et de la Santé, de l’Éducation, et celui des Finances réaffirment leur « attachement au régime étudiant de sécurité sociale ». Marisol Touraine et ses acolytes incitent même les étudiants à continuer à financer et utiliser la LMDE malgré les graves dysfonctionnements constatés :
« Les étudiants peuvent donc envisager sans risque [sic] leur affiliation au régime étudiant de sécurité sociale géré par la LMDE ou les mutuelles du réseau EMEVIA lors de leurs inscriptions universitaires à venir ».
Pour le gouvernement, la décision de l’ACPR, organisme indépendant, n’aurait donc aucune valeur, pas plus que la mesure conservatoire adoptée par l’autorité fin juin contre le rapprochement de la LMDE et la MGEN, ou que les rapports accablants de la Cour des comptes.
« Le gouvernement soutient le processus de rapprochement de la LMDE et de la MGEN, initié [sic] à l’automne 2013 et destiné à garantir l’équilibre durable des activités de gestionnaire de la LMDE. C’est la raison pour laquelle il s’engage à soutenir cette démarche […] en l’accompagnant notamment de mesures de simplification relatives aux conditions de gestion du régime étudiant »
affirment les ministres, alors même que la MGEN se désengage. Mais le gouvernement continuera à soutenir coûte que coûte la LMDE, malgré sa gestion désastreuse depuis des années. Cette mansuétude n’est pas nouvelle : le Parti socialiste, les gouvernements de gauche (mais aussi libéraux avec François Bayrou notamment), ont couvert durant plusieurs décennies la corruption et les détournements commis à la MNEF (Mutuelle nationale des étudiants de France), l’ancêtre de la LMDE. Infiltrée par les extrémistes trotzkystes et notamment l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), la MNEF était devenue la vache à lait du courant gauchiste du Parti socialiste et des anciens LCR qui réalisaient alors l’entrisme au sein du PS. Sous couvert de gérer les besoins de santé des étudiants, ses dirigeants avaient mis en place un système de pillage systématique d’iceux comme de l’État.
L’affaire de la MNEF avait été largement étouffée par les gouvernements corrompus de la République. Grâce à la complicité des libéraux, une loi d’amnistie votée en 1995 permit à la plupart des corrompus d’échapper à la justice. Le haut cadre du PS Olivier Spithakis avait néanmoins été condamné à 2 ans de prison, dont 18 mois ferme pour complicité d’abus de biens sociaux, détournements de fonds publics et abus de confiance. L’actuel chef du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis avait écopé de 6 mois avec sursis et 20 000 euros d’amende.
La plupart garderont l’argent volé aux Français et ne seront pas condamnés au moindre jour de prison. Dominique Strauss-Kahn, dont il fut prouvé qu’il avait menti dans ses déclarations – il avait touché 600 000 francs de prétendus honoraires – est relaxé, comme Jean-Marie Le Guen, accusé d’avoir récupéré 1,8 millions de francs pour des emplois fictifs et qui bénéficia d’un non-lieu. Malgré les faits, Julien Dray bénéficie aussi de la mansuétude des enquêteurs. Il remboursera discrètement en 1999 un prêt de 150 000 euros.
Quinze ans plus tard, rien n’a réellement changé. Les extrémistes de l’UNEF sont toujours présents au sein de la mutuelle où ils occupent les plus importants postes, ce qui leur permet de s’octroyer d’importants salaires et de continuer à favoriser leurs camarades. Ils exercent comme à l’époque un contrôle sans partage sur la mutuelle : les treize administrateurs de la LMDE en sont issus. En plus de leurs indemnités, les dérives et détournements se poursuivent : en 2012, la LMDE a passé une « convention » avec l’UNEF, qui a reçu pour cette « convention » 100 000 euros. L’UFC-Que Choisir a révélé que Laurence Rossignol (issue de la Ligue communiste révolutionnaire et qui justifiait les crimes contre l’humanité commis sous la Terreur) a bénéficié jusqu’en 2011 d’une rémunération de la MNEF puis de la LMDE d’un salaire mensuel sans réelle contrepartie. Ce symbole de la « République exemplaire » est aujourd’hui secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie.
La gestion est demeurée aussi désastreuse, tant au niveau financier qu’au niveau du suivi des étudiants. En 14 ans la mutuelle a fini par neuf fois l’année avec des comptes négatifs, accumulant 35 millions d’euros de dettes. Les cartes vitales n’étaient pas envoyées aux étudiants, les remboursements mettant souvent plusieurs semaines pour être réalisés – certains étudiants n’étant simplement pas remboursés ; la Cour des comptes a publié un rapport accablant à l’automne sur le sujet, sans provoquer la moindre réaction du gouvernement pourtant avide de faire des économies par ailleurs sur le dos des Français. Selon la Cour, la fin de ces inutiles mutuelles permettrait d’économiser 69 millions d’euros par an.
Cette situation catastrophique a été provisoirement dépassée par une association avec la MGEN (Mutuelle générale de l’éducation nationale) ; mais cette dernière malgré les moyens financiers et humains mis en œuvre est incapable de faire face à la situation et le plan d’adossement de 2013 a été suspendu cette année. Malgré les pressions internes et externes, la MGEN refuse de se laisser entraîner dans le naufrage PS-LMDE.
Beaucoup d’agitations, beaucoup d’argent détourné, pillé, perdu, d’étudiants confrontés à des situations parfois dramatiques à cause de « mutuelles étudiantes » qui n’en sont pas et dont rien ne justifie l’existence. Au gouvernement, les oligarques de l’UNEF-MNEF sont très présents ; ils n’oublient pas les millions détournés grâce à la MNEF, l’UNEF et le PS. François Hollande a dirigé l’UNEF à Science Po comme Manuel Valls une section locale du syndicat extrémiste ; Benoit Hamon, ministre de l’Éducation est lui aussi un ancien de l’UNEF, le cas Jean-Christophe Cambadélis, de la tendance UNEF-ID, a été évoqué comme celui de Jean-Marie Le Guen et de Laurence Rossignol. La LMDE ne justifie son existence que par une prétendue nécessaire « sensibilisation des étudiants aux enjeux de la sécurité sociale » (sic) et une « gestion démocratique et autonome » : en d’autres termes : piller l’argent public avec la secrète intention de financer la révolution UNEF et pour seule réalité l’achat de montres à 100 000 euros aux notables du Parti socialiste.
Notre association apporte son aide aux étudiants en difficulté avec la LMDE depuis plus de cinq ans (Blog SGPA avant la création de l’association loi 1901).
Nous sommes satisfaits de la décision d’abandon de la gestion de la sécurité sociale étudiante par la LMD, la reprise de cette gestion par la Caisse d’Assurance Maladie ainsi que du rapprochement de la complémentaire santé LMDE avec la Mutuelle l’INTERIALE.
Cependant nous allons rester vigilants à ce nouveau fonctionnement et à l’écoute et à l’aide des étudiants qui en auraient besoin.
Cordialement,
Gérard PAIN
Président,
Mutuelles Etudiantes SGPA