Un homme d’une cinquantaine d’années a été arrêté au Grau-du-Roi (à une vingtaine de kilomètres à l’est de Montpellier), suspecté d’une agression sexuelle contre une enfant de douze ans. Il s’agit de Luc Tangorre, un criminel multirécidiviste, condamné en 1983 à quinze de prison pour dix viols et agressions sexuelles sur des jeunes femmes à Marseille entre 1979 et 1981, et à dix-huit ans de prison pour le viol de deux jeunes Américaines en 1992.
Malgré la lourdeur de la première condamnation et le rejet de son pourvoi en cassation, il avait été gracié en 1988 par les autorités républicaines, lui permettant quelques semaines plus tard de commettre de nouveaux crimes.
C’est François Mitterrand en personne qui l’avait fait remettre en liberté, sous la pression notamment du juif Pierre Vidal-Naquet, qui avait pris la tête du comité de soutien au violeur – dans lequel on retrouve Dominique Baudis et Jean-Claude Gaudin entre autres. C’est qui avait trouvé un éditeur à Gisèle Tichané, une chercheuse au CNRS qui s’était lancée dans la défense du criminel, et avait donné à cette affaire un retentissement national. Un autre Juif eut une importance capitale : le ministre de la Justice de l’époque, Robert Badinter, qui avait lui-même introduit des requêtes puis fait pression pour la grâce. C’est le propre frère du Juif Pierre Vidal-Naquet qui défendit alors le violeur. Ironie de l’histoire, Pierre Vidal-Naquet à l’époque faisait un parallèle, qui devient aujourd’hui éclatant, avec l’affaire Dreyfus.
De sa première condamnation, à quinze ans de prison, Luc Tangorre n’en purgea que trois ans et deux mois. De sa deuxième condamnation, à dix-huit ans de prison, il ne fit que huit ans, soit à peine un tiers de ce qu’il aurait dû faire. Trente-trois ans, ajoutés à 1983, date de sa première condamnation, cela signifie qu’il n’aurait pas dû être libre avant 2016. Il n’aurait ainsi pas pu commettre ces jours derniers une nouvelle agression sexuelle et peut-être d’autres faits pour lesquelles il ne sera jamais identifié ni puni. Un avant-goût du résultat de la réforme pénale infligée à la France par Christiane Taubira en faveur des criminels et au détriment des victimes.
Comme pour les douze précédents cas, Luc Tangorre a nié les faits.