C’est aujourd’hui que s’ouvre à Lille le « procès du Carlton ». L’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), ancien ministre de leur République de l’Économie, y est jugé avec treize individus pour proxénétisme aggravé. Selon l’accusation, ils ont participé activement à l’existence d’un réseau de prostitution, organisé spécialement pour le maître du FMI.
Les prostituées – « la marchandise » comme les appelaient les prévenus – étaient d’abord « vérifiées » pour s’assurer qu’elles pouvaient convenir aux services de la haute bourgeoisie lilloise – René Kojfer, chargé des relations publiques des hôtels où se déroulaient les orgies, des entrepreneurs, dont David Roquet, qui dirigeait une filiale d’Eiffage, Fabrice Paszkowski, dans le domaine médical, le commissaire de police Jean-Christophe Lagarde, l’avocat Emmanuel Riglaire, et l’inévitable souteneur ‘Dodo la Saumure’ – et particulièrement de l’oligarque du PS.
Il est à noter que, sans surprise, les liens maçonniques de la plupart des mis en cause leur ont permis de s’organiser dans le plus grand secret d’une part, et d’obtenir durant longtemps l’inaction sinon la complicité des juges et des policiers, d’autant que le directeur de la sécurité publique faisait partie des personnes impliquées. C’est d’ailleurs sans surprise que le parquet de Lille avait tenté d’étouffer l’affaire en demandant simplement un non-lieu.
Autour de Dominique Strauss-Kahn – à sa demande expresse selon les magistrats –, une quinzaine de rencontres ont été organisées entre 2008 et 2011,
Les prostituées passaient entre les doigts de Dominique Strauss-Kahn ont qualifié de « carnage », « boucherie », « abattage » ces moments.
« C’était de l’abattage. Les filles n’avaient pas un comportement normal. DSK débarquait avec sa bite à l’air et les prenait comme cela »
a témoigné l’une d’elles. Toutes décrivent un malade pervers, aimant les rapports violents et brutaux, notamment les sodomies sans protection, mais aussi uriner sur ses victimes – « tu vas aimer ça lui » avait-il lancé à l’une d’elles –, etc. Devant les menaces et les pressions, seules deux prostituées s’étaient portée partie civile. Elles devraient être au moins quatre finalement, sur les sept victimes identifiées du réseau.
Jusqu’ici, sûr de son impunité, lui qui a été protégé de toutes les accusations durant de nombreuses années, Dominique Strauss-Kahn a nié une partie des faits. Il a notamment toujours prétendu qu’il ignorait que les jeunes femmes qu’il humiliait, qu’il forçait et sur lesquelles il urinait, étaient des prostituées.
« Aucune des relations que j’ai pu avoir […] autour du groupe d’amis de Fabrice Paszkowski ne m’est apparue comme tarifée. Il faut que vous compreniez quelque chose, le libertinage consiste à avoir des relations sexuelles libres et consenties. On pense ce qu’on veut sur le plan de la morale, mais elles ne sont pas tarifées. […] Je ne considère pas les femmes comme des objets dans le libertinage. […] Il n’y a eu aucun rapport brutal, aucune vision dégradée de la femme et aucune violence »
était-il allé jusqu’à dire au début de l’enquête. Le huis clos que comptent demander certaines victimes lui permettra peut-être de changer de version.
Malgré cela, un sondage affirme que 44 % des personnes interrogées voient le pervers comme un « expert économique », seulement 37 % à un « personnage de fait divers », et encore 18 % comme un « homme politique ». Plus incroyable encore, elles seraient encore 44 % à souhaiter son retour en politique et ont une « bonne opinion » de lui. Fidèles aux mensonges des médiats, 76 % des sondés pensent qu’il a été un « bon ministre de l’Économie » et 81 % « un bon directeur général du FMI ».