Le conflit en Ukraine a offert aux États-Unis et à leurs alliés une occasion rare pour étudier comment leurs propres systèmes d’armes fonctionnent dans des conditions d’une utilisation intense dans ce nouveau conflit moderne âprement menée. Et les plus grandes sociétés militaires et de défense des États membres de l’OTAN ont vu leur valeur marchande augmenter de 21,5 % en 2022 au milieu de la guerre en Ukraine et du réarmement en Europe.
L’Ukraine est devenue un laboratoire pour les armes occidentales, une sorte de polygone de démonstration in vivo.
Pour les responsables américains, l’Ukraine a été surtout au début du conflit, avant tout un terrain d’essai où ils peuvent tester leurs armes dans des conditions de combat réelles. Les systèmes d’armes modernes, en particulier, n’ont été livrés à l’Ukraine qu’en petit nombre. Cela n’avait pas de sens au départ d’un point de vue militaire, mais cela en a si on veut tester une (nouvelle) arme dans des conditions de combat.
« L’Ukraine est dans tous les sens un laboratoire d’armement car ces équipements n’ont jamais été utilisés dans un conflit entre deux nations industriellement avancées », et que « pour l’armée américaine, le conflit en Ukraine est devenu une incroyable source de données sur l’utilisation de ses propres systèmes. Les États-Unis ont également étudié le conflit de près pour tirer des leçons sur ce à quoi pourrait ressembler une guerre entre deux nations modernes au XXIe siècle. Ce sont des tests de combats dans le monde réel ». (CNN)
Certains systèmes de grande envergure donnés aux Ukrainiens – tels que le drone Switchblade 300 et un missile conçu pour cibler les systèmes radar ennemis – se sont révélés moins efficaces sur le champ de bataille que prévu, selon un officier des opérations militaires américaines ainsi qu’une étude récente d’un groupe de réflexion britannique.
A contrario, le lance-roquettes multiple léger M142 de fabrication américaine, ou Himars, a été essentiel au succès pour l’Ukraine.
« Les responsables militaires américains ont obtenu de précieuses leçons sur la fréquence concernant la réparation et l’entretien que ces systèmes ont nécessité dans le cadre d’une utilisation aussi intensive. La façon dont l’Ukraine a utilisé son approvisionnement limité en missiles HIMARS pour faire des ravages sur le commandement et le contrôle russes, en frappant les postes de commandement, les quartiers généraux et les dépôts d’approvisionnement, a été une chose révélatrice», a déclaré un responsable de la défense, ajoutant que les chefs militaires [des États-Unis] étudieraient cela pendant des années » (CNN)
Une autre information concerne l’obusier M777 donnée par États-Unis : la puissante artillerie a été un élément essentiel de la puissance ukrainienne sur le champ de bataille mais les canons des obusiers perdent leurs rayures si trop d’obus sont tirés dans un court laps de temps, ce qui rend l’artillerie moins précise et moins efficace.
Et l’industrie de l’armement de l’Occident se frotte les mains de ce conflit utilisant les soldats ukrainiens comme des cobayes bon marché. Et qui rapporte gros.
La capitalisation boursière totale des sociétés a augmenté de 124 milliards de dollars, passant de 579 milliards de dollars en décembre 2021 à 703 milliards de dollars en décembre 2022.
Le classement comprend 25 entreprises avec une capitalisation de plus d’un milliard de dollars, qui sont cotées en bourse et dont les produits militaires dominent leurs revenus, et qui sont également activement impliquées dans la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Le fabricant d’armes allemand Rheinmetall est le plus grand gagnant au cours des 12 derniers mois, avec un bond de 122 % du cours de son action. Le fabricant français de drones et de missiles Thales a vu sa valeur de marché augmenter de 54 %. L’entrepreneur américain de la défense Northrop Grumman a augmenté de 44%, tandis que les actions du fabricant de lanceurs de missiles HIMARS Lockheed Martin ont augmenté de 42%.
Les autres sociétés à croissance record sont BAE Systems (+ 40 %), Kongsberg Gruppen (+ 37 %), General Dynamics (+ 24 %) et Raytheon Technologies (+ 19 %).
Selon l’indice S&P 1200, les actions des géants militaires de l’OTAN augmentent, alors que l’ensemble du secteur des entreprises occidentales a chuté de 16% l’an dernier, suggérant que les fabricants d’armes seront probablement les principaux bénéficiaires de la crise économique européenne.