Sous couvert de science et d’objectivité, l’EBM s’est imposée comme le dogme officiel de la médecine moderne. Mais derrière le vernis statistique se cache une machine corrompue, aux mains de l’industrie pharmaceutique, qui manipule les études, bâillonne les praticiens libres et sacrifie les patients au profit des laboratoires.
Depuis trente ans, la médecine occidentale se pare d’un label prestigieux : l’« Evidence Based Medicine », la médecine fondée sur les preuves. Le terme impressionne : il évoque une science exacte, débarrassée des approximations et des erreurs du passé. Qui pourrait s’opposer à l’idée qu’un soin digne doive s’appuyer sur des preuves ? L’expression semble irréprochable, indiscutable. Pourtant, derrière cette façade, se cache une idéologie au service d’intérêts privés, un système corrompu qui manipule la science, trompe les médecins, condamne les praticiens indépendants et, au bout du compte, trahit les patients.
Car l’EBM n’est pas une méthode neutre. Elle repose sur une hiérarchie des preuves conçue pour favoriser un certain type d’études comme les essais randomisés en double aveugle, avec des coûts colossaux et un financement industriel, tandis que les approches naturelles, la nutrition, l’hygiène de vie, ou toute thérapeutique non brevetable sont systématiquement disqualifiées. Ces pratiques ne sont pas jugées inefficaces : elles sont simplement rendues invisibles car elles ne rapportent rien.
La corruption structurelle est au cœur du système. Les grandes revues médicales, qui devraient garantir la rigueur scientifique, dépendent largement des financements publicitaires des laboratoires. Des aveux glaçants, comme ceux de Richard Horton (The Lancet) « peut-être la moitié de la littérature scientifique est simplement fausse » ou de Marcia Angell (NEJM) « Il n’est tout simplement plus possible de croire à une grande partie de la recherche clinique publiée, ni de se fier au jugement de médecins de confiance ou aux directives médicales faisant autorité. Je ne prends aucun plaisir à tirer cette conclusion, à laquelle je suis arrivée lentement et à contrecœur durant mes vingt années comme rédactrice du New England Journal of Medicine. » n’ont jamais déclenché de réforme. Le système fonctionne, opaque et cynique, comme si tout cela était normal.
Les manipulations statistiques sont monnaies courantes. On enterre les études défavorables, on change les critères au sein des essais, on utilise des groupes sélectionnés, on compare des traitements à des placebos au lieu des standards existants. Les « méta-analyses » et la « significativité » sont alors des habits solennels pour des tours de passe-passe. Le Vioxx, les ISRS, les opioïdes (OxyContin) en sont des illustrations tragi-comiques : des traitements validés qui ont causé des catastrophes médicales massives.
La pandémie de Covid-19 a révélé l’ampleur du problème. En mai 2020, une étude publiée dans The Lancet dénonçait l’hydroxychloroquine comme dangereuse. Elle reposait sur les données fabriquées par Surgisphere. L’article a été rétracté, mais les dégâts étaient déjà faits : interdictions politiques, médecins discrédités, patients privés de soin validé empiriquement.
À ce tableau s’ajoutent les biais statistiques : une étude de PLOS Medicine (2018) montre que 96 % des articles publiés dans les grandes revues rapportent des résultats positifs. C’est statistiquement impossible, ce qui prouve que les données négatives sont simplement éliminées. Une autre analyse (BMJ, 2017) révèle que 80 % des auteurs dans ces revues ont des liens financiers avec l’industrie. Et l’Agence européenne du médicament (EMA) tire 85 % de son budget des laboratoires. Transparence ? Indépendance scientifique ? Ce sont des mots vidés de leur sens.
Par ailleurs, les populations réelles, les seniors, les enfants, les polymorbides, sont systématiquement exclues des essais. Ce que l’on tient pour des preuves est profondément déconnecté des réalités cliniques. Les RCT coûtent entre 50 et 200 millions d’euros (hors portée pour toute recherche non rentable). Aucun essai officiel sur la vitamine C, l’ozone, le jeûne, l’eau de Quinton, etc., car il n’y a pas de retour sur investissement pour l’industrie.
Cela se ressent jusque dans la formation médicale : les jeunes praticiens apprennent à exécuter des protocoles, pas à réfléchir. Leur liberté clinique s’efface face à la standardisation.
Le mot scientifique vacille car on assiste à une crise de reproductibilité : une étude dans Nature (2016) montre que 70 % des résultats ne sont pas reproductibles. Comment fonder une médecine sur des preuves qui ne tiennent pas debout ? Les méta-analyses sont également manipulables : l’efficacité des statines a longtemps été présentée de manière biaisée, occultant des effets secondaires graves.
Ajoutons la marginalisation systématique de la prévention (jeûne, alimentation, activité physique) qui ne génère aucun profit. Pendant ce temps, la médecine curative est promue via l’EBM, qui devient machine à cash avant d’être machine à soigner.
À tout cela s’ajoute la censure des voix dissidentes. L’exemple du Dr Peter Gøtzsche, cofondateur de Cochrane, est édifiant : il a été expulsé en 2018 pour avoir osé dénoncer les biais dans les essais sur les vaccins HPV. Pas une faute scientifique, mais un crime d’intégrité.
Et les Ordres ? Ils sont devenus la force d’inertie qui protège le système. Pendant le Covid, l’Ordre des médecins a sanctionné des praticiens efficaces hors protocole, l’Ordre infirmier a tenté d’interdire l’hydrotomie percutanée — pratique thérapeutique pourtant sans plainte ni danger. Les Ordres sont devenus l’inquisition de la médecine.
Nous assistons à une inversion totale. Les traitements les plus dangereux et lucratifs sont validés, tandis que les soins simples, modernes ou naturels sont interdits. L’EBM n’est plus un outil de progrès, mais de contrôle, au service des profits, au mépris des patients.
On nous vend la médecine fondée sur les preuves. Mais de quelles preuves parle-t-on ? Celles fabriquées, financées, décidées par l’industrie, et qui ignorent l’expérience et le patient concret ? La vraie médecine ne respire plus. Elle s’asphyxie dans un carcan statistique mercantile.
L’EBM a trahi la médecine : elle a corrompu le savoir, persécuté les praticiens, sacrifié les malades. Elle a trituré le sens du soin. Il est temps de défaire ce simulacre scientifique et de restaurer une médecine libre, humaine, pluraliste, une médecine fondée, non sur les profits, mais sur la vie.