L’inaction est un choix. Le péché peut se commettre par omission. Voilà bien deux vérités qu’il est bon de répéter, tant leur oubli fait un mal immense à la cause nationale.
Le camp dit national est une cascade qui ne suit plus les lois pourtant élémentaires régissant la nature. En effet, lorsque nous observons une chute d’eau, nous voyons, en levant les yeux, l’agitation du flot qui ne demande qu’à rejoindre, dans la spontanéité d’un mouvement commandé par la gravité, ce qui l’attend en contrebas. Or, lorsque nous mirons avec attention la cascade de nos idées, nous voyons un bouillonnement continuel, terriblement agité, demeurer au-dessus de celle-ci, dans un assourdissant fracas, sans jamais daigner plonger dans ce qui le fera passer de la puissance à l’acte.
Cette triste réalité, qui contrevient à ce que la nature ordonne, est celle de nos idées. Nous voyons, avec une fréquence aussi importante que navrante, une kyrielle d’encouragements sans valeur, d’approbations stériles, de commentaires lancés sur les réseaux virtuels comme autant de bouteilles à la mer, qui se fracasseront sur les rochers de l’oubli, sans jamais s’échouer sur le rivage de l’espérance. L’exemple le plus frappant est celui d’une critique redondante au sein de nos milieux, à savoir celle de l’immigration. Nous entendons sans cesse qu’une grande partie de la population est avec nous, partage nos idées, s’emporte, verbeuse et colérique, à la simple énonciation d’actes barbares que tous connaissent malheureusement si bien. Pourtant, lorsque survinrent les meurtres de Lola, de Thomas et plus récemment de Philippine, pour ne citer que ceux-ci, n’avons-nous pas vu, dans nos villes respectives, beaucoup de visages connus et si peu de nouvelles têtes s’élever contre ce qui n’est rien d’autre que notre disparition programmée ?
Cette inaction est hélas multifactorielle. Le désespoir, la peur et l’hédonisme en sont les principaux leviers. Désespoir, car pour beaucoup tout est perdu puisque la situation est, il est vrai, peu reluisante. Nous leur répondons que le combat est effectivement perdu lorsqu’il n’est pas mené. Peur, car la République, nous le savons, gouverne mal mais se défend bien. Beaucoup objectent qu’agir, c’est être fiché, perquisitionné, voire emprisonné. Nous leur répondons que, tant que seule une frange minime agira, la répression n’en sera que d’autant plus aisée, car plus ciblée. Hédonisme, car après tout, militer coûte de l’argent, fait prendre des risques, se coucher tard. Nous leur répondons qu’il est plus facile de rechercher le plaisir que d’accomplir son devoir, mais que la satisfaction du premier ne vaut rien dans l’âme, tandis que la poursuite du second lui confère sa vigueur.
Marc Aurèle disait qu’il faut supprimer les pensées non nécessaires, afin d’éviter que ne se produisent les actes qui s’ensuivent. Nous ajoutons, forts de cet enseignement frappé au coin du bon sens, qu’il faut embrasser les pensées nécessaires pour les convertir en acte. Le sport est bénéfique, alors nous en faisons. La lecture enrichit l’âme, alors nous lisons. La prière nous permet de parler à Dieu, alors nous Lui parlons. Le militantisme, parce qu’il est l’expression politique de tout ce qui fait de nous des hommes, se doit d’être poursuivi avec la même ferveur.
Il ne faut pas attendre de trouver ce qui nous correspondrait totalement, le mouvement magique avec lequel nous serions entièrement en phase, le groupe militant qui répondrait, comme par enchantement, à la kyrielle de nos interrogations. Il faut militer, car militer, c’est vivre. Retarder ou refuser l’engagement pour des motifs d’incompatibilité partielle, c’est justifier son inaction en prenant à rebours les lois humaines, puisque c’est affirmer implicitement que l’homme est parfait.
Enfin, aux pessimistes éternels, terrassés mentalement avant même l’épreuve, nous disons : si la défaite est inéluctable, n’est-il pas infiniment plus digne de mourir au combat, que de s’éteindre lentement, consumé par le tiède feu de la torpeur ?

































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