« La calomnie disant que les Juifs ont continuellement comploté pour empoisonner le monde avait eu des résultats tragiques pendant la Peste Noire de 1348/49 . » Dennis Prager & Joseph Telushkin – Why the Jews ? The Reason for Antisemitism (1)
« Il n’y pas de lien direct entre les massacres et l’épidémie. » Irish Ritzmann, The Black Death as a cause of the massacres of Jews: A Myth of Medical History ? » (2)
J’ai été récemment fasciné par les commentaires venant de Juifs sur le Covid-19, qui vont des théories conspirationnistes paranoïaques sur les nationalistes blancs aux aveux francs sur l’intense ethnocentrisme juif. Dans le premier exemple, la surveillance apparemment permanente et non-ironique des sites de discussions pour adolescents par le FBI, a eu comme résultat l’alerte sévère mais ridicule que des « groupes d’extrême droite aux États-Unis disent à leurs membres de répandre délibérément le nouveau coronavirus mortel aux officiers de police et aux Juifs. » Mis-à-part évoquer des images mentales de Juifs ultra orthodoxes poursuivis par des skinheads toussant, l’ADL (Anti-Defamation League) s’est mise à secouer sa sébile en considérant les rumeurs comme quoi les Juifs avaient crée le nouveau coronavirus, pour vendre des vaccins et « profiter de l’effondrement des marchés par du délit d’initié. » Cette boîte de Pétri de paranoïa coexiste avec des discussions juives maladroites sur le fait que les communautés juives sont des incubateurs idéals de maladies car, selon les mots de The Forward : « la densité des réseaux sociaux juifs englobant toutes les confessions est presque deux fois aussi dense que celui de l’Américain moyen. » Moins d’un an plus tard, des communautés juives orthodoxes new-yorkaises sont devenues des épicentres de résurgence de la rougeole, des craintes se développent que ces mêmes communautés deviennent un terrain de jeu diabolique pour le Covid-19, qui a déjà coûté les vies de deux Juifs ultra-orthodoxes à Londres.
Inspiré et dégoûté par ce mélange de maladie et de paranoïa contemporaine, j’ai songé qu’il fallait revisiter certaines sources historiographiques que j’ai préparé il y a plusieurs années de cela qui concernent les mêmes thèmes. L’article qui va suivre concerne la prétendue allégation que les Juifs auraient causé la Peste Noire, des récits apologétiques en historiographie, et le rôle plus large du mythe dans l’auto-compréhension juive.
Les accusations d’accusations
Quiconque se confronte à l’historiographie juive dominante pour la première fois, est submergé par le paradigme victimaire inhérent à bien des savoirs, une partie essentielle dont découle l’idée que les Juifs ont été désignés comme boucs émissaires de façon irrationnelle à travers les siècles. J’ai précédemment décrit le paradigme victimaire :
L’historiographie juive est saturée d’allusions au statut « unique » des Juifs, qui ont souffert d’une haine « unique » aux mains de générations successives d’Européens. C’est essentiellement la notion que les Juifs sont seuls au monde en tant que « victimes irréprochables » caractéristiques. Permettre toute signification de l’institution juive – tout argument que les Juifs auraient contribué au sentiment anti-juif – c’est nuire à la perpétuation de ce paradigme. En ce sens, le « paradigme de la victime » contribue fortement à l’affirmation de la singularité juive et, comme Norman Finkelstein l’a bien montré, on peut voir clairement dans de nombreux exemples de l’historiographie juive, la tendance à se focaliser, pas tant sur la « souffrance des juifs » mais plutôt au simple fait que les « Juifs ont souffert. » (3) Le résultat est que le paradigme n’offre aucune place à la souffrance non-juive… L’omission de la contribution juive au développement de l’antisémitisme (dans le contexte d’un village ou d’une nation), laisse le projecteur brûler d’autant plus sur « l’agresseur. » Dans ce contexte, la victime innocente est libre de faire les accusations les plus épouvantables, se reposant sur l’assurance que son propre rôle, et par extension son propre caractère, est irréprochable. La parole de cette victime pure, unique et irréprochable est prise comme un fait – douter de son récit, c’est être de concert avec « l’agresseur. »
L’historiographie juive peut être interprétée d’une certaine manière comme rien de plus qu’un catalogue « d’accusations d’accusations, » au point que de tels travaux expliquent invariablement le comportement européen historique, souvent exagéré, en positionnant les Européens agissant avec un certain nombre de croyances irrationnelles et fanatiques sur les Juifs. Cela est vrai dans les descriptions historiographiques de chaque éruption de violence historique contre les Juifs, dans lesquelles les Européens sont présentés comme s’assouvissant dans les pogroms, à cause du fanatisme religieux pendant les Croisades, ou des paniques putatives sur des meurtres rituels juifs supposés. Certains éléments marginaux du folklore européen sur les Juifs, tel que l’idée que les hommes juifs ont des menstruations ou que les Juifs enterraient leurs morts avec des pierres pour qu’ils puissent les jeter sur le Christ après la mort, sont mis au centre dans l’historiographie courante et utilisés pour expliquer des situations très complexes qui demandent certainement une compréhension plus nuancée.
Des résultats similaires sont vraisemblablement réalisés d’avantage dans l’histoire contemporaine par un savoir dominant qui débat sur le fait que les victimes juives en masse de la Deuxième Guerre Mondiale ont été le résultat d’un autre fantasme européen avéré – celle de la science raciale. Le rôle réel des Juifs dans la société européenne avant la guerre peut être mise à l’écart, et a été en fait largement mise à l’écart, en faveur d’une approche qui attribue aux morts juives une autre manifestation de l’irrationalité et du fanatisme européens. Comme il est mentionné plus haut cependant, démontrer que sans doute la science raciale était ni irrationnelle ni un fantasme, équivaut à être de concert avec « l’agresseur » – quelque chose que bien peu d’universitaires de base sont prêts à faire.
Le résultat est un corps d’historiographie qui base ses arguments de façon implicite, et parfois aussi de façon explicite, sur l’idée que les européens historiques étaient profondément ignorants et superstitieux. De telles perceptions, bien sûr, perdurent dans l’esprit juif, et on peut seulement interpréter les aspects du film Borat (2006) de Sacha Baron Cohen, en particulier ses descriptions des Européens de l’Est qui croient que les Juifs éclosent d’œufs et peuvent se métamorphoser en blattes (et peuvent être persuadés de partir quand on leur jette des billets), comme un renforcement des conceptions juives de leur histoire. Une scène décrivant Cohen allongé sur un lit, terrorisé par le fait de se trouver au domicile de deux vieux Juifs, est conçue comme la parodie ultime du Chrétien historique et ses supposés fantasmes concernant les Juifs – à la fois religieux et économique. Nous sommes encouragés à rire avec les Juifs sur l’apparente stupidité de nos ancêtres.
La Peste Noire dans l’historiographie juive
L’un des « ragots » les plus répétés sur ces Européens historiques dont on suppose qu’ils méritent d’être parodiés, c’est l’idée que les Juifs ont, d’une certaine manière, causé la Peste Noire (la grande peste bubonique), un désastre épidémique qui a tué environ 30% à 60% de la population européenne du milieu du XIVe siècle. Dans l’historiographie juive traditionnelle, l’aspect le plus utile politiquement, et par conséquent le plus important, de ce « ragot » particulier, c’est l’idée que les Juifs ont causé l’épidémie en empoisonnant les puits des Européens. Par conséquent, nous sommes encouragés à considérer une telle croyance comme une version de « l’accusation antisémite de meurtre rituel. »
Ajouté à ce cadre fondamental, il y a de multiples allusions aux soupçons chrétiens que les Juifs impliqués dans l’empoisonnement de puits dans un désir d’anéantir ou de soumettre les chrétiens et ouvrir la voie vers la domination juive mondiale. Le message sous-jacent de l’attention vers de telles croyances est par conséquent, l’idée que les Européens historiques étaient ignorants (scientifiquement et moralement), et paranoïaques vis-à-vis des Juifs jusqu’à un niveau d’irrationalité. Du fait qu’un nombre significatif de Juifs ont été attaqués et tués pendant les années où la Peste Noire était active, de tels récits sur les Européens contiennent le message supplémentaire que les Européens sont de dangereux fantaisistes, et que les Juifs sont leurs malheureuses victimes innocentes.
Le problème avec une telle historiographie, c’est qu’il y a toutefois un autre exemple ici, où l’on prend ce qui est en réalité des croyances marginales et les placer comme motivation première d’une hostilité inter-ethnique complexe et profondément enracinée. Le résultat en est une condamnation massive de la société européenne. Par exemple, Robert Wistrich, aujourd’hui décédé, était un producteur d’histoires anti-européennes d’antisémitisme de premier plan et affirmait dans l’une de ses œuvres les plus connues, qu’ « avec la Peste Noire qui faisait rage en Europe en 1347 et 1360, s’ajoutait encore une autre accusation mortelle contre les Juifs – celle d’empoisonner les puits pour éliminer les chrétiens et établir leur domination sur le monde. Il n’y a aucun doute que les masses croyaient en cette accusation. » (4) (c’est nous qui soulignons). L’historien israélien Mordechaï Breuer (1918-2007) a écrit dans l’un de ses essais fondateurs sur « La Peste Noire et l’antisémitisme, » que la destruction des Juifs à l’époque de l’épidémie, était associée avec la calomnie de l’empoisonnement des puits… IL n’y avait aucun doute que les masses croyaient toutes les histoires des atrocités attribuées aux Juifs. » (5) (C’est nous qui soulignons). La similarité entre ces formulations, ajoutées à certaines autres « coïncidences » textuelles, m’ont toujours suggéré que Wistrich était fondamentalement engagé dans un quasi-plagiat du volume dans lequel l’essai de Breuer est réapparu (Antisemitism Through the Ages, 1988) de son Antisemitism: The Longest Hatred, qui est apparu quelques années plus tard (1991). Sans prendre en compte de tels arguments plus fins, des aspects de dépendance mutuelle, souvent dénuée de référence à de la documentation de base contemporaine, sont endémiques dans l’écriture juive sur des histoires d’antisémitisme. Breuer n’avait qu’à affirmer qu’il n y avait aucun doute que « les masses » étaient redevables aux mythes irrationnels, et c’était suffisant en soi pour Wistrich de le répéter. Des références mutuelles à travers le temps, qui ont mené à la situation où l’idée que les Européens ont accusé de façon irrationnelle les Juifs pour la Peste Noire, est désormais omniprésente. Frederic Cople Jaher a écrit que « déjà réputés ennemis mortels du christianisme, les Juifs ont été accusés d’avoir provoqué l’épidémie en empoisonnant les puits…. Une autre illusion concernant les Juifs était l’accusation d’une conspiration juive mondiale contre le christianisme. » (6) Un chapitre entier de « In the Wake of the Plague : The Black Death and the World It Made » (2001) est dédié à une tentative de déconstruction des affirmations de « la conspiration juive », avec Cantor expliquant que les chrétiens « ont fait des Juifs des boucs émissaires, les accusant d’avoir répandu la peste en empoisonnant les puits, et ont déchaîné d’horribles pogroms sur eux. » (7) Mark Cohen a écrit que la Peste Noire a « été témoin de pogroms massifs contre les Juifs, dont on croyait qu’ils avaient empoisonné les puits pour essayer de détruire la civilisation chrétienne. » (8) Sans doute l’assassinat caractérisé le plus sauvage des Européens, a été cependant mené par le hautement titré historien non-juif Gavin Langmuir, qui a été pour des raisons évidentes un favori de l’establishment juif. Dans son œuvre extraordinairement acclamé History, Religion, and Antisemitism (1990), Langmuir a approuvé en relation avec la Peste Noire que :
Il serait difficile de trouver un exemple plus clair de politique du bouc émissaire irrationnel… Dès la fin du Moyen-Âge, pour dissiper les doutes sur leur religion et sur eux-même, de nombreux chrétiens supprimaient leur capacité de pensée rationnelle et empirique et attribuaient de manière irrationnelle aux réalités qu’ils désignaient comme « juives », à des caractéristiques inobservables. » (9)
Mais est-ce que tout cela est vrai ?
Le mythe irrationnel des pogroms européens
Certaines historiographies de pointe les plus récentes d’universitaires non-juifs continuent d’affaiblir un certain consensus mené par les Juifs, qui se sont formés entre les années 1960 et le début des années 2000. (10) Par exemple, la chercheuse Cordelia Hess a mentionné dans son ouvrage publié chez Berghahn, The Absent Jew (2017), au moins certains rapports historiographiques de massacres anti-juif, supposés s’être produit pendant la Peste Noire sont désormais reconnus comme étant rien de moins que des sources non-fiables, des rumeurs, des lectures biaisées de sources vérifiables, et, pour utiliser les termes de Hess : « Il n y aucune preuve réelle de pogroms anti-juifs.» (11) En fait, on a découvert désormais que certains pogroms supposés ont été attribués à des villes allemandes où il n y avait jamais eu de peuplement juif. (12) Il s’est bien sûr produit des violences contre les Juifs, et il s’en est produit à travers l’Europe. Mais était-ce motivé par des idées « irrationnelles » sur l’empoisonnement de puits basées sur rien de moins que l’intolérance religieuse fanatique ? Contrairement aux assertions des universitaires juifs mentionnés plus haut, à cause d’une rareté de sources fondamentales contemporaines, il y a en fait aucune méthodologie définitive pour confirmer combien étaient répandues certaines croyances dans « les masses » dans ce cas précis, et certainement rien qui justifierait de telles affirmations que « il n y a aucun doute que les masses croyaient en cette accusation. » Ce que nous avons là, c’est un relativement petit nombre de rapports d’attaques contre les Juifs de chroniqueurs de l’époque qui dépeignent plutôt un portrait nuancé de ce qui s’est réellement passé. Prenez par exemple, l’extrait qui va suivre des archives du chroniqueur Conrad von Megenburg :
Dans de nombreux puits, des sacs remplis de poison ont été retrouvés, et un nombre incalculable de Juifs ont été massacrés en Rhénanie, en Franconie et dans tous les pays germaniques. En vérité, je ne sais pas si certains Juifs ont fait cela. S’il en avait été ainsi, le mal aurait assurément pu être pire. Mais je sais que, d’un autre côté, qu’aucune ville allemande n’avait autant de Juifs que Vienne, et qu’ainsi bon nombre d’entre eux ont succombé à la Peste ce qui les a obligé à agrandir grandement leur cimetière et d’acheter deux bâtiments supplémentaires. Ils auraient été très stupides de s’empoisonner eux-mêmes… Mais je ne souhaite pas disculper la méchanceté des Juifs.
Ce qui ressort ici, c’est le scepticisme de von Megenburg. Ma propre interprétation de la troisième phrase, présumant que « le mal », ce sont les massacres et non les actes d’empoisonnement, que s’il y a une preuve définitive qui a été retrouvée contre certains Juifs en tenant compte des sacs de poison qui auraient été retrouvés en fait dans de « nombreux puits, » alors la violence « aurait été bien pire, » et cela indiquerait que la violence elle-même ne prenait pas seulement racine dans l’accusation d’empoisonnement de puits, puisque certains doutes étaient de toute évidence présents parmi ceux qui ont organisé les tueries. Une autre alternative, c’est que « le mal » se réfère à l’acte d’empoisonnement, ce récit suggérerait que l’auteur croyait qu’il y avait une possibilité de deux évènements différents se produisant – à la fois une épidémie d’une cause indéterminée, et une campagne d’empoisonnement de masse orchestrée par les Juifs (13) Que les Juifs aient placé ou non des sacs de poison dans les puits européens me paraît être hors sujet. S’ils ne l’ont pas fait, la question demeure ainsi : si quelqu’un les avait accusé de cela, ou l’aurait formulé pour cela, l’ignorance et l’hostilité religieuse à la Borat n’est tout simplement pas suffisant pour contextualiser et expliquer ce comportement. Si certains Juifs s’étaient engagés dans l’empoisonnement de puits, et nous savons certainement qu’il n’était pas rare pour les communautés juives médiévales de posséder leur propres puits privés et l’accès à l’eau à l’intérieur de leurs districts entourés de murs, cela ne réduit pas nos connaissances actuelles sur les origines, la nature, et l’expansion de la peste bubonique, et nous serions laissés avec certaines autres questions sur la nature de cette hostilité inter-ethnique. La question qui demeure, c’est pourquoi certains Juifs ont été attaqués et tués pendant la Peste Noire. Ici encore, la recherche moderne renverse certains des savoirs acceptés de l’ancienne historiographie juive et jette le doute sur des hypothèses longtemps retenues. La chercheuse allemande Iris Ritzmann par exemple, a argumenté qu’il « n’y a aucun lien direct entre les massacres et l’épidémie, » et a suggéré qu’une friction socio-économique sous-jacente plus profonde entre les Juifs et les chrétiens, a trouvé simplement son expression pendant une époque d’anxiété sociale élevée. Ritzmann est allée jusqu’au point d’argumenter que les relations étaient si mauvaises, que les massacres auraient eu lieu même sans l’épidémie comme événement déclencheur. (14) Mordechaï Breuer concède qu’ « aucun des motifs traditionnels » d’aspect religieux antisémite dans les minutes des interrogations des Juifs accusés pendant la Peste Noire, ajoutant que « Au plus, ils sont venus en relation avec des rumeurs lointaines sur le sujet. » (15) Il n’y avait eu presque aucune tentative de convertir les Juifs, et Breuer a ajouté plus loin, contredisant presque certaines de ces autres assertions, que « les attaquants n’avaient pas l’intention de forcer les Juifs à changer leur foi et ce n’était pas le point central de ce qui se passait. «
Que se passait-il donc alors ?
Encore une fois, contrastant avec sa conclusion générale et les accusations globales contre les masses européennes historiques, Breuer est forcé de concéder au milieu de sa propre étude qu’ « une analyse de ce qui s’est produit à l’époque de l’épidémie, indique que des facteurs sociaux, économiques et politiques étaient de plus grande importance en alimentant la flamme de l’antisémitisme qu’on ne le comprend généralement. » la majeure partie des agresseurs pendant la Peste Noire étaient des artisans à qui les Juifs avaient prêté de l’argent à des « taux d’intérêt usuraires. » (16) Ces artisans, fondamentalement la classe moyenne de l’époque, ne supportaient pas la formation d’une alliance mercantile entre l’aristocratie et la classe marchande qui exploitaient leur main d’œuvre et supprimaient les prix de leurs biens. De plus, un système de prêts juifs étaient à la base de cette alliance qui dérangeait l’ordre naturel auquel ils étaient habitués. De façon assez prévisible, la violence anti-juive était partout brutalement réprimée par les élites urbaines parce que ces élites étaient étroitement connectées avec la finance juive. Des documents survivent encore de Cologne, Fribourg, Bâle, Heilbronn, Strasbourg et Erfurt, montrant que les conseils de ville interprétaient toute action anti-juive comme une attaque plus générale contre le statu quo de l’élite. Breuer commente ainsi : « Dès le début de 1349, il était évident qu’un certain nombre de conseils municipaux souhaitait supprimer le soulèvement populaire de peur que les foules puissent les évincer. » Les « masses » européennes décrites dans l’historiographie juive étaient en fait divisés en deux factions, chacune avec ses intérêts particuliers, et l’authentique adhésion aux concepts« irrationnels » d’empoisonnement de puits était d’une importance minimale. La vérité, c’était que les Juifs étaient considérés comme ayant un effet négatif sur le tissu social, économique et politique de la nation, et non sans raison.
Conclusion
On peut se demander si, dans plusieurs siècles ou décennies, les historiens juifs vont se lamenter sur la persistance de l’antisémitisme en expliquant qu’autrefois les Européens accusaient les Juifs « de façon irrationnelle » pour le Covid-19. Peut-être qu’en guise de preuve, ils vont mettre l’accent sur des extraits de 8chan et expliquer que c’était la croyance des « masses. » J’emploie ici une mauvaise caricature, mais pas totalement séparée de la précédente. Tant de décennies d’efforts juifs ont imposé l’idée que nos ancêtres étaient des brutes frustes à la Borat qui soumettaient les Juifs à d’innombrables massacres. Et, bien que la recherche moderne érode les arêtes de l’édifice, de nouvelles découvertes et des argumentations demeurent loin du courant dominant. On persiste à rechercher l’immunité aux stratagèmes des Juifs et aux épidémies.
Andrew Joyce
Source : theoccidentalobserver.net via Le blog de Moira Forest
Notes :
[1] Prager, D. & Telushkin, J, Why the Jews? The Reason for Antisemitism (New York: Simon & Schuster, 2003), 85.
[2] Ritzmann I. [The Black Death as a cause of the massacres of Jews: A Myth of Medical History?] Medizin, Gesellschaft, und Geschichte : Jahrbuch des Instituts fur Geschichte der Medizin der Robert Bosch Stiftung. 1998 ;17:101-130. [3] Finkelstein, N. ‘The Holocaust Industry,’ Index on Censorship, 29:2, 120-130, p.124 [4] Wistrich, R. Antisemitism: The Longest Hatred (London: Thames Methuen, 1991), 32 [5] Breuer, M. “The Black Death and antisemitism,” in Almog, S. 1988. Antisemitism through the ages. Oxford, England: Published for the Vidal Sassoon International Center for the Study of Antisemitism, the Hebrew University of Jerusalem, by Pergamon Press, 140-1. [6] Jaher, F. A Scapegoat in the New Wilderness: The Origins and Rise of Antisemitism in America (Harvard: Harvard University Press, 1994), 68. [7] Cantor, N. In the Wake of the Plague: The Black Death and the World It Made (New York: Simon & Schuster, 2015), 152. [8] Cohen, M. R. Under Crescent and Cross: The Jews in the Middle Ages (Princeton: Princeton University Press, 1994), 169. [9] Langmuir, G. I. (1990). History, Religion, and Antisemitism. Berkeley: University of California Press, 301-2. [10] The work of the late John Doyle Klier on the mythic elements of the Russian pogroms is almost certainly without peer in this regard. [11] Hess, C. The Absent Jews: Kurt Forstreuter and the Historiography of Medieval Prussia (New York: Berghahn, 2007, 204. [12] Ibid. [13] For a more contemporary parallel one might point to the post-war plot by Israelis to poison the German water supply that was only abandoned when it was disrupted by British authorities. [14] Ritzmann I. [The Black Death as a cause of the massacres of Jews: A Myth of Medical History?] Medizin, Gesellschaft, und Geschichte : Jahrbuch des Instituts fur Geschichte der Medizin der Robert Bosch Stiftung. 1998 ;17:101-130. [15] Breuer, “The Black Death and antisemitism,” 144. [16] Ibid., 145.
voila ce qui se passe quand un esprit malade crée une religion qui s’investit d’une mission de donner l’exemple/sauver au/le monde