Coups de feu à Libé, la démocratie est en danger. Quelle semaine, mes aïeux. Entre les résultats de l’équipe de France, et la presse indépendante que l’on assassine, on ne sait plus où donner de la tête en ce moment.
On ne va pas se mentir, on n’était pas parmi ceux particulièrement attristés par les tirs dans les locaux de Libération. Finalement, un journal qui vante tous les jours la pédophilie, le métissage, le mariage contre-nature, en vomissant tout ce qui peut avoir une once de national en France, on ne se met pas à pleurer quand ça arrive.
Attention, quand je dis « on », je ne parle pas de tout le monde hein, parce que le Front national, lui, il s’est empressé de venir annoncer son soutien aux journaleux de Libé, vous savez, les crevures qui crachent sans arrêt sur la France et sur les nationalistes. Bon ça, vous me direz, on ne sait plus trop si cela les touche vraiment les gars de la Marine, mais ils crachent aussi sur le Front, et même sur la Présidente (pas Phillipot, Marine). Enfin bon, on ne cherche plus à comprendre. Bref.
Coups de feu à Libé donc. Et une personne grièvement blessée. L’assistant photo de vingt ans, le stagiaire. Pas de bol. Ça tombe toujours sur le stagiaire. Ça pourrait tomber sur le cerveau de la bande, mais non, ça tombe sur le stagiaire. Ce n’est même pas qu’il se sacrifie pour la cause, ou qu’il se jette sur la trajectoire du coup de fusil sous la menace d’un commissaire politique. Non. C’est juste qu’il est là au mauvais endroit le stagiaire. Tant pis. S’il faisait un stage chez Libé, on ne va pas non plus commencer à pleurer pour lui.
Ce que l’on apprend par contre, c’est qu’il y avait eu des coups de feu devant la Société Générale à la Défense juste après. Et que le tireur est ensuite monté dans un véhicule en menaçant le conducteur avant d’aller on ne sait où.
Mais, puisque le fil se déroule, on se rend compte aussi que ce tireur, eh bien, c’est peut-être celui qui a fait irruption chez BFM TV trois jours avant et qui a tiré au plafond. Il ne devait pas y avoir de stagiaire dans le hall ce coup ci.
Enfin, dans tous les cas, bravo Monsieur Valls et bravo la police. On se rend compte qu’on peut traverser une ville avec une arme, assassiner un second rôle, puis partir en braquant un conducteur vers une autre fête foraine y griller quelques cartouches.
Finalement, tant qu’on ne va pas flinguer un stagiaire chez Libé, on n’est pas trop embêté par les forces de l’ordre visiblement. Je comprends mieux comment s’installent les rackets et les crimes anti-blancs dans nos rues. Ils sont malins ces agresseurs, ils restent dans les clous. Les bornes tacites de la sécurité en France : tu peux aller violer et voler, torturer et assassiner des Français, mais surtout, jamais au grand jamais, tu ne mets un pied chez Le Monde, Libération ou le Canard. Surtout pas. Là c’est déclaration de guerre mon vieux.
Ça doit être ça le pacte républicain.
Ils étaient discrets quand même les journalistes sur le tireur fou, comme ils disent maintenant. Les politiques aussi.
J’imagine qu’ils ont rêvé de voir sur la vidéo un gars en bombers, bien blanc, avec un drapeau français ou ne croix celtique sur la manche. Ils les avaient tout prêts leurs articles, déjà rédigés, le soir même. À coups de Breivik à la française, de menaces pour la République, d’heures les plus sombres et de retours de bêtes immondes. On aurait eu droit à la rediffusion de Shoah de Lanzmann, des émissions spéciales sur la progression de l’enquête, BHL qui aurait pu venir chemise ouverte sur les plateaux.
Ça aurait été un festival républicain de haut niveau, une parade démocratique spectaculaire. En ces temps obscurcis par le racisme larvé de ces salauds de Français, on en aurait eu bien besoin.
D’ailleurs, ils ont bien essayé au début, de nous le vendre comme une personne d’apparence européenne aux cheveux ras. Ça veut tout dire les cheveux ras. Et sans trop se mouiller.
Il y a quand même eu l’affaire Merah il n’y a pas si longtemps. Ça a été un coup dur quand même cette histoire-là. On nous vend une cabale néo-nazie, avec des attentats comme on n’en avait pas vu depuis l’OAS, pour qu’on se rende compte finalement que c’était un bon maghrébin de chez nous.
Même si la masse anesthésiée a oublié tout ça, ça fait mauvais genre.
Donc, cheveux ras. Ça marque les esprits. Pour à peu près tout le monde, le cheveu ras, c’est le skinhead, le méchant, le raciste, le profanateur de tombes. On en revient à Carpentras, il ne manque plus qu’un attentat à coup de pelle et le lien est fait. Affaire résolue.
D’ailleurs, très forts les journalistes. Parce que sur la vidéo il avait une casquette le tireur fou. Fallait être sacrément observateur pour les voir les cheveux ras.
Et puis, soudainement, le drame. Officiel cette fois. La police se réveille un peu. On le reconnaît le type en question, on l’interpelle même.
Du coup, notre tireur, il devient un tireur fou, vous allez comprendre.
Figurez-vous que c’est un Maghrébin notre tireur. Un vrai de vrai, avec un nom maghrébin, et une gueule de maghrébin. Un deuxième Merah. Il ne manquait plus que ça.
Moins meurtrier que Merah, il faut bien le dire, mais aussi bien plus embarrassant. Parce qu’en plus d’être maghrébin, il est d’extrême gauche le bougre. Merah, lui, il avait eu l’élégance de pouvoir être présenté comme un islamiste. Vous savez, ce genre de gars qui devient fou un jour, qui part en Afghanistan et revient en terroriste. Rien à voir avec votre sympathique épicier arabe du coin de la rue, Madame, dormez tranquille.
Non, là c’est un Maghrébin d’extrême gauche. Et un dur en plus. Un des genres à avoir donné deux fusils à pompe à Florence Rey et Audry Maupin. D’autres assassins d’extrême gauche. Hé oui, parce qu’il faut en réunir, quand même, une belle tripotée d’assassins pour pouvoir prétendre à être coupable de 150 millions de morts. Ça ne se fait pas avec deux trois hommes de main tout ça.
En tout cas, on a retrouvé une lettre du maghrébin d’extrême gauche. Il avait essayé de se suicider alors il a voulu expliquer son geste. Ça ne rate pas, on y trouve l’évocation d’un complot fasciste, mais pas bêtement raciste celui-là, non, ici c’est un complot de ceux menés par les grandes banques et les grandes sociétés, les grands journaux et les ministres. Le tout à la mémoire de Mussolini. Un classique des fantasmes gauchistes.
En tout cas, ça expliquerait son geste, mais surtout, ça montrerait qu’en fait il était déséquilibré. Instable mentalement. Bref, presque irresponsable, le pauvre. Et puis, au final, soyons honnêtes, il n’a jamais tué personne ce brave homme.
Parce que, il faut bien le dire, le stagiaire, il commence à se réveiller. Ce n’était pas si grave, il n’en est pas mort.
Alors franchement, tout ça pour ça. Aller à BFM pour tirer dans le plafond, chez Libé pour viser un stagiaire et devant la Société Générale pour refaire la vitrine, c’est pas très sérieux pour renverser un complot fasciste.
Je dirai même que c’est du travail d’arabe.