L’ancien président de l’UMP et de leur République a publié une longue tribune hier (disponible en ici pdf). Un texte sans surprise où il s’explique vaguement sur les affaires en cours, clame son innocence et, surfant sur le rejet massif de la politique du gouvernement, dénonce les méthodes de l’État PS et la dictature larvée dont il se proclame première victime. Il affirme que les enquêtes contre lui n’ont d’autre moteur que la volonté de magistrats d’extrême-gauche, ceux du Syndicat de la magistrature, et du gouvernement, les ministres Christiane Taubira et Manuel Valls, de lui nuire. Il compare l’activité de certains services à celle de la STASI durant la dictature communiste en Allemagne de l’Est.
Les réactions n’ont pas tardé après la publication du texte. Alors qu’il s’en explique dès la première ligne de son message, Marine Le Pen, pour laquelle la destruction du mariage n’est rien, et qui, lors des plus importantes manifestations de La Manif pour Tous proclamait que c’était une diversion, a tenu a évoqué cette affaire dans l’affaire. Sensibilisé par une consigne du parti d’extrême-droite – Florian Philippot a tenu des propos similaires – elle a critiqué une indignation « parfaitement artificielle et surtout très malvenue » en ces temps de crise. La présidente du RBM s’est amusée d’« un concours d’outrance entre l’UMP et le Parti socialiste depuis déjà 15 jours », dont elle espère tirer parti à trois jours du premier tour des élections municipales.
Les politiciens de gauche ont réagi de façon très violente. François Hollande lui-même est intervenu. Après avoir affirmé qu’il ne « ne répondrait à aucune polémique », il a… répondu à la polémique, affirmant que « toute comparaison avec une dictature est forcément insupportable ».
« Mettre en cause l’honneur de la justice et de la police est une grave faute morale. La France est un État de droit. La liberté y est respectée. La loi est la même pour tous. […] Dans un État de droit, les juges sont indépendants, et la police agit dans le cadre des lois »
affirme Jean-Marc Ayrault, l’homme qui envoie des policiers matraquer des mères de famille et gazer des enfants en bas-âge.
« Je dénonce avec force l’attaque inouïe portée aujourd’hui par Nicolas Sarkozy contre les institutions de la République. Sans aucune retenue, il va jusqu’à comparer son [sic] pays à l’Allemagne de l’Est du rideau de fer [sic], ou à une dictature ! Il mène aussi sans preuve aucune, tout en insinuations [sic], une guerre ouverte contre la ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur. »
écrit l’Africain Harlem Désir.
« Assimiler la République française à la dictature de l’ex-Allemagne de l’Est, assimiler la justice et la police à la Stasi, l’ex-police secrète, cela disqualifie les critiques de Nicolas Sarkozy. C’est aussi infamant pour les magistrats et les policiers de notre pays ».
dénonce l’Israélo-Espagnol Manuel Valls.
«Nicolas Sarkozy doit des excuses à la France à la justice et aux policiers qu’il a insultés»
Eduardo Rihan Cypel, député juif PS.
« Le Syndicat de la magistrature dénonce la violence inédite avec laquelle un ancien chef d’État s’attaque aux institutions de la République. Que celui qui a été le gardien constitutionnel de l’indépendance de la justice agite le spectre d’une justice partiale et laisse croire aux citoyens que la justice use de méthodes comparables à celle d’une police politique est proprement intolérable. […] En se plaçant – pour détourner l’attention du fond de l’affaire – sur le terrain de l’invective, l’ancien Président de la République met en péril nos institutions démocratiques »
déclare dans un communiqué le syndicat d’extrême-gauche.
« Dans sa tribune au Figaro, Nicolas Sarkozy utilise les procédés de l’extrême droite — théorie du complot et victimisation — pour détourner l’attention des accusations graves qui pèsent sur lui. »
Yann Galut, député PS.
« Il s’agit d’une contre-attaque politique grossière, la théorie du complot puis la théorie de la victimisation. […] Il n’est victime que de lui-même. […] L’attaque contre les institutions et l’institution judiciaire est pitoyable, lamentable, scandaleuse »
Bruno Le Roux, chef des députés PS.
« Je crois la manœuvre est un peu grossière et qu’il essaye de politiser ce qui est un dossier judiciaire et qui restera un dossier judiciaire. Que monsieur Sarkozy réponde tout simplement aux accusations graves qui sont portées, je n’ai pas de jugement à faire, pour le reste c’est un rideau de fumée politique et qui sur le fond n’est évidemment pas sérieux surtout quand on voit comment il a traité la justice quand il était président et comment il semble qu’il la traite encore aujourd’hui».
Jean-Marie Leguen, député corrompu du PS, condamnés dans deux affaires de détournement.
« Sarkozy ne changera jamais : outrance, cynisme. La France serait devenue l’Allemagne de l’Est! Après l’avoir enregistré, Buisson l’a contaminé »
Henri Emmanuelli, ancien député corrompu du PS.
Face à la multiplication de ces interventions, de nombreux politiciens libéraux sont intervenus pour soutenir leur chef.
« C’est une réponse courageuse, forte et indispensable aux accusations incessantes et violentes dont il fait l’objet de la part du gouvernement et de certains organes de presse »
a déclaré l’israélite Jean-François Copé, président de l’UMP.
« Sarkozy a raison de dire que Valls, Taubira, Ayrault et Hollande étaient informés de tout depuis le début. Ils nous mentent ! »
lance le député UDI Jean-Christophe Lagarde.
« Nous sommes dans un état policier. Je suis persuadé qu’il y a une connivence avec le Parti socialiste. Trouvez-vous normal que Mediapart puisse avoir les écoutes ? Ça s’appelle du recel »
Bernard Debré, député UMP israélite.
« Il s’agit d’une traque insupportable, organisée à quelques jours des municipales. Trop c’est trop. Le comportement du gouvernement de la France est inacceptable »
Nadine Morano, politicienne UMP.
Outre le Front national, cette effervescence pourrait profiter à l’extrême-gauche, dont la plupart des responsables se sont tenus hors de la polémique hier.