Rachid ‘Le Corse’ (sic) Rhazouani, affilié au milieu corse, a écopé de sept ans de prison pour association de malfaiteurs et détention d’armes. C’est trois ans de moins que ce qu’avait requis le procureur. Il comparaissait libre à l’audience malgré l’énormité des faits, à cause de la faiblesse de l’enquête, les policiers peu motivés ou peu chanceux, n’ayant pas été à même de découvrir à quoi a pu ou devait servir l’arsenal découvert chez le « Corse ».
Sandie Del Gallo, la compagne du criminel étranger, n’a écopé que d’un an de prison ferme et deux autres avec sursis. Samuel Del Gallo, frère de la compagne de Rachid Rhazouani, était également poursuivi. Un troisième complice, Anisse Bouzidi, n’a été condamné qu’à six mois de prison avec sursis et 40 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux.
L’affaire avait début après le contrôle à Paris de Rachid Rhazouani en possession d’une arme, un Glock 26 ; lors d’une perquisition réalisée dans la foulée, les enquêteurs avaient découvert un pistolet automatique Jericho et son chargeur, un pistolet mitrailleur HK MP5 et deux chargeurs, un gilet pare-balles, ainsi que tout le nécessaire (fausse carte, faux badge, menottes, brassard) pour se faire passer pour un policier.
Durant une seconde perquisition, ils avaient trouvé plusieurs centaines d’explosifs, de la mèche lente, deux mètres de cordeau détonant, trois pistolets automatiques et plus de 160 munitions, ainsi, que des gants, des cagoules, un brassard de police, une fausse carte nationale d’identité française, et 20 135 euros en liquide.
Dans une autre perquisition dans un bar à vin appartenant à Sandie Del Gallo et son frère – acheté selon les enquêteurs moitié moins que sa valeur –, ils avaient retrouvé un fusil de chasse, six grenades, quatre détonateurs, trois mètres de cordeau détonant, des milliers de munitions de tout calibre, plusieurs chargeurs, un gilet pare-balles, des gants, des cagoules, des perruques, une fausse moustache et une fausse barbe.
Une ultime recherche dans une entreprise de stockage avait conduit les policiers à mettre la main sur dix gilets pare-balles, une carabine Winchester, un fusil à lunette CZ, des talkies-walkies, une quarantaine de téléphones mobiles, six clés USB et deux disques durs externes.
À aucun moment les enquêteurs n’ont réussi à déterminer à quoi avaient été utilisées ces armes, ou à quoi elles étaient destinées, la possibilité d’achats d’un collectionneur passionné n’ayant pas été retenue.
Rachid Rhazouani est soupçonné d’être un homme de main de criminels en Corse. Sandie Del Gallo était une ancienne employée du cercle Wagram, cercle de jeu parisien lié au milieu corse, fermé depuis. Début septembre, la dirigeante du cercle, Valérie Dayde, ainsi que son époux, Jean-Angelo Guazelli, accusé d’appartenir au gang de la « brise de mer », ont été condamnés à un et trois ans de prison.
Pendant ce temps le gouvernement, aussi efficace dans sa lutte contre le chômage que contre les mafias, a annoncé, pour combattre le crime organisé… l’interdiction des paiements en liquide pour plus de 1 000 euros.