Le mouvement des Gilets jaunes est le révélateur d’une crise profonde de la société française. Mais, plus clairement, il met en cause sa classe dirigeante et, plus encore, appelle son procès. Quelle est-elle ? Il s’agit d’une oligarchie constituée de cercles médiatiques, politiques et technocratiques, animés par des personnes issues des mêmes écoles, à l’esprit formaté par les mêmes programmes, vivant entre eux, coupés du peuple.
Issues en principe du peuple français, elles s’en sont de fait, par leur manière de penser, par leurs actes, par leurs comportements, retranchées. Non pas que les Gilets jaunes soient à eux seuls le peuple français. Celui-ci est constitué de différentes strates, qui sont l’expression de la nature organique de la société. Nous pouvons ainsi identifier les ruraux, les habitants des villes moyennes, ceux des grandes agglomérations, comme nous pouvons distinguer les Français des classes populaires, ceux des classes moyennes, appellation assez disparate allant des artisans et des cadres d’exécution aux cadres supérieurs et aux professions libérales, chacune de ces catégories constituant autant de corps intermédiaires qui structurent la société française.
Sociologiquement, les Gilets jaunes représentent plutôt les classes populaires, les populations des zones provinciales en déshérence. Néanmoins, ils sont le signe de la crise actuelle de la société française due aux attaques lancées par les agents du mondialisme qui menacent le peuple français dans son existence même car, issus de la partie sa plus fragile, ils sont les premiers à en subir les conséquences. En ce sens, nous pouvons dire qu’ils expriment le mal être des Français car, tôt ou tard, seront tour à tour frappées les classes moyennes inférieures puis certains éléments des classes moyennes supérieures. En outre, issus de nos provinces historiques, en passe de sortir de l’histoire, d’être oubliées, ils incarnent la France enracinée, celle qui, même en partie décérébrée par une école publique dévoyée, par le bourrage de crâne médiatique, en partie déchristianisée, conserve l’instinct de traditions séculaires, d’un enracinement culturel, territorial qui sont l’expression même de la France millénaire.
Face à cette masse du peuple français, nous trouvons les classes dirigeantes, en situation de supériorité sociale qui, à des degrés divers se trouvent dénationalisées avec, au sommet une minorité, ceux que les media appellent l’élite et qui vivent de fait en dehors de l’ensemble du peuple français. Ces gens-là ont certes le français pour langue maternelle mais aiment s’exprimer dans un langage anglo-saxon plus ou moins bon et se comportent, en pratique, comme les administrateurs en France de l’ordre mondialiste, considéré comme étant le sens de l’histoire.
Il n’est même pas question de parler de « complot » : tous formés dans les mêmes écoles, avec des programmes puisant aux mêmes sources du matérialisme libéral, anti-chrétien, anti-Blanc, de la doxa économique pseudo scientifique élaborée avant tout pour justifier la création d’un marché mondial sans frontières, communiant dans l’obligatoire liturgie shoatique, ils n’ont même pas besoin de se concerter : ils pensent tous la même chose au même moment, réagissent globalement de la même manière. En fait d’élite, nous avons affaire à des cerveaux certes parfois vifs mais formatés pour être les soldats zélés du mondialisme.
Ils ne sont que des techniciens, des experts, s’instituant comme tels, pour lesquels la politique n’est pas le gouvernement des hommes mais l’administration des choses, suivant en cela la logique libérale. Gouverner se résume à prendre des décisions techniques dictées par des technocrates, imbus d’eux-mêmes : l’essence même du politique, le choix, n’existe plus ; il n’y a que la nécessité dictée par les faits. Mais quels faits ? En vue de quoi faire ? En réalité, le choix a déjà été fait à leur place, préalablement dans le système de (dé)formation scolaire reçu.
Aussi, l’avis du peuple est-il rejeté lorsqu’il ne correspond pas à ce que leur logiciel intellectuel leur dicte. Le peuple est contourné, méprisé, évacué. Le cas du référendum du 29 mai 2005 qui a rejeté la constitution européenne et qui a été annulé par la forfaiture de l’adoption parlementaire du « mini traité » de Lisbonne en est le symbole.
Ainsi la France charnelle est évacuée pour n’être plus qu’un objet. Symptomatique est ce propos d’Ed. Philippe, le 28 août 2018 : « mon objectif est de réparer le pays ». La France est donc réduite à l’état d’une machine dont on change les pièces défectueuses ! Il n’est plus question d’âmes ni d’hommes, qui sont pourtant la richesse d’un pays ; mais, il est vrai que pour ces gens-là, il n’y a que des individus, sans passé, sans racine. Ces experts auto proclamés se pensent au-dessus de tous et méprisent ceux qui ne savent pas le peu qu’ils savent car, s’ils sont fort diplômés, les programmes qu’ils ont ingurgité sont carencés, volontairement d’ailleurs. Pour eux, le politique se réduit à « gérer ». La France est une entreprise qui doit être performante : c’est la « Start up nation » de Macron.
Or ce n’est même pas le cas. Car cette pseudo élite détruit la France. Elle a saccagé notre industrie, notre savoir-faire. Des fleurons de notre industrie ont été bradés, saccagés : Pechiney, Arcelor, Lafarge, Alstom, les Macron et consort étant à la manœuvre dans ces deux dernières affaires. Le déménagement du territoire se poursuit avec la suppression des services publics. La dette publique explose et la fiscalité suit. Le « migrant » est mieux traité que le « Gaulois réfractaire », l’invasion du pays se poursuit de pair avec le génocide ethnique des Français.
Dans ces conditions, il est normal qu’ayant d’un côté le peuple français et de l’autre une minorité mentalement déracinée, apatride, en situation de trahison, une rupture soit apparue, irrémédiable. Disons-le sans ambages, à l’exception de ceux qui, pour gagne leur vie, servent l’oligarchie de la superclasse mondiale, les véritables élites de la France ne sont pas dans les actuels cercles dirigeants du pays. Elles sont constituées de ceux qui ont en premier lieu le souci de l’intérêt de la France, de ce peuple français constitué au fil des siècles dans une tradition ininterrompue depuis les temps antiques et qui, cultivés, instruits mais actuellement marginalisés car ils refusent la politique de trahison et de destruction en cours, sont aptes à reprendre en mains les destinées de la France. Les nationalistes en sont le fer de lance. Tout peuple a besoin d’une élite. Encore faut-il qu’elle soit d’essence aristocratique, c’est-à-dire qu’elle regroupe les meilleurs. Ce n’est pas le cas actuellement. Jadis, l’aristocratie – qui gardait une âme française contrairement à maintenant – a failli, au moins en partie : cela a débouché sur 1789.
La révolution qui vient sera nationaliste, ne peut être que nationaliste. Mais ne cherchons pas dans le passé les réponses à la crise actuelle. En dépit de quelques analogies, la mondialisation, le matérialisme sans transcendance de l’époque présente, l’invasion migratoire, les réseaux de communication instantanée créent une situation inédite. Un monde né au XXe siècle meurt. Un nouveau est en gestation. Que les nationalistes en soient les penseurs et les acteurs majeurs.
MILITANT
Éditorial de Militant, Revue nationaliste pour la défense de l’identité française et européenne, n° 713, Mars 2019
On se rend compte à quel point les populations européennes sont enjuivées à
cause de la mainmise de la FM sur les médias, l’éducation antinationale, le clergé conciliaire. Il faut reconnaître à l’ennemi sa supériorité sur le triptyque révolutionnaire: subversion, inversion, perversion. Les analyses du marxiste A.Gramsci ( Guerre de position, guerre de mouvement) ont permis à l’Ecole de Francfort (W.Reich, H.Marcuse, Adorno) et au docteur Kingsley de préparer l’âme de mai 68. Aujourd’hui, il nous faut combattre ce né-gauchisme (le premier était pour Lénine: La maladie infantile du communisme), et aujourd’hui nous devons reconquérir les domaines politiques, culturels, artistiques perdus et surtout récupérer notre âme: le Catholicisme, bref il faut sortir de nos positions et mener une guerre de mouvement. Pour cela créons des cercles de formation (étude de V. Volkoff, G. Lebon) des équipes de Behour, que des humoristes maitrisant l’esprit de sel ridiculisent l’ennemi avec le panache de notre race.
Et je ne parle pas de la création d’un ordre de chevalerie européen avec l’objectif de préparer ces futures élites à prendre le pouvoir.
Nous avons du pain sur la planche, mais sans le Christ-Roi, nous n’arriveront à rien
Chers amis,
Petit Erratum : cet éditorial est bien celui du N° 713 de MILITANT, mais du mois de Mars 2019.
Je viens d’ailleurs de recevoir hier le nouveau N° 714 d’avril 2019 de la revue, avec à la Une : « Les élections européennes doivent servir à enrayer une U.E. mal en point ».