Bergoglio l’indéfendable

Lundi de Pâques, c’est le jour qu’a choisi la Providence ou l’Esprit saint pour ôter à Bergoglio (dont on doute qu’il s’en soit laissé inspiré) sa dernière étincelle de vie terrestre avant de rejoindre l’autre monde : de quel côté de la ligne d’horizon (Ciel ou Abysse), nous laissons ça à son Créateur.

Depuis le troisième siècle de l’ère chrétienne, la fête de Pâques se déroule pendant toute la semaine qui suit le dimanche de la Résurrection et cette semaine porte les noms de « semaine de Pâques » ou « octave de Pâques » en Occident, « Semaine radieuse » ou « semaine du Renouveau » en Orient. Souhaitons au moins que la disparition de Bergoglio fasse partie des prémices de ce renouveau, dont a tant besoin l’Église latine et la religion de nos pères.

 

Avec sa mort, s’achève un pontificat qui aura, durant douze années, affaibli l’Église, semé le trouble parmi les fidèles et continué à fracturer le Corps mystique du Christ. Sous couvert de « fraternité », « dialogue » et « miséricorde » dévoyés, le règne de Bergoglio n’aura été qu’une longue entreprise de démolition des fondements doctrinaux, liturgiques et spirituels de la Tradition catholique.

François ou le règne de la subversion interne

Jamais un pape n’avait manifesté un tel mépris pour la Tradition. Dès son élection, Jorge Mario Bergoglio s’est présenté non comme un gardien des vérités immuables, mais comme un « réformateur », soucieux de plaire au monde plutôt qu’à Dieu. Les fidèles attachés à la messe tridentine, à la rigueur doctrinale, à la beauté liturgique et à la morale catholique, ont été stigmatisés comme « rigides », « arriérés » ou « pharisiens ».

Son motu proprio « Traditionis Custodes », publié en 2021, fut un coup de poignard déchirant le motu proprio « Summorum Pontificum » de son co-prédécesseur Benoît XVI en 2007, lequel avait  officiellement rappelé que la célébration de la messe selon le Missel romain en usage jusqu’en 1962 est la messe de toujours dans sa forme extraordinaire. « Summorum Pontificum » affirmait que la messe tridentine ne pouvait être abolie et que des fidèles, assemblés en groupe stable, pouvaient légitimement demander à leur pasteur qu’elle soit dite dans leur diocèse. Ce à quoi peu de prélats se prêtèrent…

Ainsi Bergoglio semait toujours plus la division et son pontificat vit reprendre les vexations, voire les persécutions et dissolutions, jusqu’à la suppression de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » qui fondait l’autonomie – face aux évêques diocésains souvent peu coopérants – de certaines paroisses et communautés traditionalistes qui n’avaient pas encore sauté le pas pour se placer en dehors de cette Église conciliaire.

François a exercé un magistère conforme à la trahison que constitue Vatican II aux principes et à l’exercice de l’Eglise catholique traditionnelle.
Pour rétablir l’ordre naturel, il faut reconquérir Rome et rendre l’Eglise à Dieu.

— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) April 22, 2025

Un progressisme mondial, au service de l’idéologie

Sur tous les grands problèmes de société et de l’Église, Bergoglio a systématiquement pris position du côté du monde, de la bienpensance, et bien souvent déconnecté de tout spirituel ou surnaturel traditionnellement enseignés par l’Église, voire le rejetant :

• glorification de la figure du migrant avec le lavage de pied à Lampedusa et encouragements répétés aux immigrationnistes ;
• normalisation des tendances homofolles et appel à l’accueil des « trans » en tous genres ;
• mantras mondialistes, comme « la planète » ou « le climat » quasi élevés au rang de dogme, jusqu’à l’idolâtrie avec la Pachamama [déesse mère païenne] exposée et bénie jusque dans les jardins du Vatican et devant l’autel de Saint-Pierre de Rome ;
• sa soumission à la synagogue, au judaïsme politique et à la religion shoatique, manifestés par exemple par ses rapports avec le B’Nai B’rith (et dont on trouvera les illustrations et développements dans l’éditorial de l’excellent Jérôme Boubon dans le Rivarol à paraître) ;
• trahison des résistants catholiques de Chine (contre un plat de lentille qui ne lui fut même pas servi : un voyage papal triomphal au pays du Soleil Levant qui ne s’est jamais réalisé…) avec leur abandon à « l’Église catholique chinoise » tenue par le régime, dictatoriale mais surtout quasi hérétique ;
• culpabilisation de l’Occident chrétien et relativisation des violences contre les chrétiens d’Orient (« Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique ») ;
• relativisation de la morale sexuelle catholique (« Pour être de bons catholiques devons-nous, nous comporter comme des lapins ? Non. »)
• même sa condamnation « ferme » des scandales sexuels dans l’Église est largement suspecte, entachée par exemple par l’affaire Theodore McCarrick, du nom de ce prélat prédateur homosexuel en série (ancien archevêque de Washington et ancien conseiller de Bergoglio), qui a sévi pendant des dizaines d’années, et qui n’a été que bien tardivement écarté…
• on ne peut citer toutes ses – mauvaises ou biaisées – décisions, actions et prises de position…

Plus d’un fidèle aura eu cette impression que Bergoglio aurait sans doute mieux réussi dans une salle de production Netflix que sur la Chaire de saint Pierre. Son goût du récit édifiant, de la mise en scène émotionnelle, des slogans inclusifs et de la bien-pensance mondialisée aurait fait merveille dans une série Disney. Mais l’Église n’est pas une plateforme de divertissement, elle est l’Arche du salut.

Pendant la crise du COVID, Bergoglio a franchi un cap supplémentaire dans la soumission à l’ordre mondial technocratique. Il a promu la vaccination comme un « devoir moral », allant jusqu’à faire du Vatican un modèle de conformité sanitaire (« Dans le collège cardinalice, il y a quelques négationnistes [à propos du virus et de la vaccination] L’un d’eux, le pauvre, a attrapé le virus. »)

Mais plus grave encore, il n’a pas protégé les sacrements, cœur vivant de la foi catholique durant cette période qui vit des diocèses fermer leurs églises, interdire les messes publiques, refuser les baptêmes, les mariages, les confessions. Des mourants n’ont pas pu recevoir l’extrême-onction. Des prêtres ont été empêchés de célébrer la messe avec les fidèles. La communion a été interdite sur la langue dans de nombreux lieux, malgré le droit canonique.

Alors que les catholiques de toujours savaient que les sacrements sont des moyens de salut et non de simples rites sociaux, le Vatican est resté silencieux. L’Église, qui au cours des siècles a continué de célébrer même en temps de guerre ou de peste, s’est couchée devant les diktats gouvernementaux. Bergoglio, lui, n’a pas élevé la voix pour défendre la messe, le culte, la liberté religieuse. Il n’a pas rappelé que le salut éternel des âmes est plus essentiel que la préservation temporaire des corps.

Certes, les grands rassemblements catholiques ne cessent d’attirer des foules : JMJ, Lourdes, Fatima… Mais à quoi bon ? Que leur donne-t-on ? Trop souvent, une foi édulcorée, émotionnelle, floue, compatible avec toutes les modes et idéologies du moment. Des chants festifs plutôt que le grégorien. Des slogans plutôt que la doctrine. Des sensations plutôt que la conversion.

Finalement rien d’étonnant venant d’un homme qui se disait lui-même, peu après avoir pris sa charge, comme « un peu fourbe », « un po’furbo » dans le texte (que des commentateurs traduisirent pudiquement comme « rusé »)…

Cette Église « inclusive » qu’il avait comme horizon n’accède pas jusqu’au ciel, elle ne peut pas convertir le monde : elle se fait avaler par lui.

Envers et contre Bergoglio, la Tradition vit toujours

Néanmoins,  et c’est là le paradoxe : plus l’autorité officielle a combattu la Tradition, plus celle-ci repousse toujours. À la faveur des restrictions, des injustices, des mises à l’écart, des jeunes catholiques redécouvrent malgré tout la richesse de la messe tridentine, la beauté de la liturgie romaine, la rigueur morale, l’exigence spirituelle, la fidélité aux dogmes.

Les séminaires traditionnels ne se vident pas. Le pèlerinage de Chartres explose. Le nombre de baptêmes aussi. Des familles choisissent de vivre selon le rythme de la liturgie traditionnelle. Des communautés nouvelles enracinées dans la foi de toujours rayonnent.

Est-ce une génération nouvelle qui se lève, pieuse, cultivée, enracinée, joyeusement contre-révolutionnaire ? Ce n’est pas, en tout cas, Bergoglio qui l’a suscitée, encouragée ou aidée.

Et pour l’accompagner, que sortira-t-il du prochain conclave ? Une fumée blanche assurément, mais les catholiques prieront l’Esprit Saint que ce ne soit pas une autre fois une fumée de Satan dans l’Église.