La dépopulation iranienne en trois ans de famine organisée (1917-1919)
Si l’on demande à un « apprenant » de nos classes républicanisées c’est à dire soumises à une normalisation du savoir, à ce qui a justement donné ce concept révolutionnaire d’école normale, qui est français, enfermé dans une norme, quel est le pays européen, si vous voulez préciser, non latin, le plus génocidaire, il vous dira, sauf s’il est un ange infiltré, le pays dont la langue a trois auxiliaires ! Personne ne songera au Royaume-Uni ! On entend partout du haut des chaires républicaines et de celles des prêtres civiques, dénoncer l’esclavage qui a été pratiqué en effet, quoique interdit formellement en Angleterre dès la fin du XVIIIème siècle, inconnu en Allemagne, sauf dans quelques villes républiques du Nord, et un bref temps, mais jamais l’on ne vous enseigne au lycée et à l’université que pendant le Premier Conflit Mondial, l’Iran a été vidé de la moitié de sa population, comme l’ouvrage d’un professeur irano-américain de l’université de Cornwell l’a démontré avec une solide érudition, paru en 1992 et réédité en 2013 : « The Great Famine and Genocide in Iran 1917-1919 » (University Press of America).
Ceci fait apparaître l’Angleterre comme la first lady des sorcières génocidaires, et nous pouvons en célébrer dans les trois ans qui viennent le centenaire !
Il va de soi que cette vérité du massacre systématique, comparable en qualité à celui des Boers d’Afrique du Sud à la fin du XIXème siècle, est cachée, d’autant plus que la Trumperie actuelle désigne, avec l’approbation de notre parti socialiste toujours colonial et syriophage, ce pays de quatre vingt millions d’habitants comme un foyer de terrorisme, non pas qu’il envoie des mercenaires en Europe pour y commettre des assassinats ou bombarde les civils yéménites et envoie des forces répressives à Bahrein, mais à cause de son soutien au Hezbollah et à la légitimité syrienne! L’Iran est affiché, étiqueté ainsi, et les nigauds y croient comme aux vertus du Coca Cola, ou à la présence bimillénaire d’un peuple élu en Palestine ! C’est dans la Bible, répondent-ils, qui leur est communiquée en abrégé, comme dans les bulletins de BFMTV ! Or si nous considérons, avec l’auteur iranien, que par exemple Téhéran comptait en 1908, 280 000 habitants, en 1914, 500 000 âmes et qu’il a fallu attendre 1940 pour retrouver le même chiffre, en sachant que la capitale nordiste avait été réduite à 250 000 personnes après la guerre, selon une estimation du Conseiller financier étatsunien que l’Angleterre fera expulser en 1927, l’on peut se demander ce qui fait que les démographes officiels vous sortent que l’Iran depuis 1859 est resté autour du chiffre de 9 à 10 millions d’habitants. Cette stagnation démographique cache le fait de cette organisation de la famine pour punir le pays d’avoir voulu maintenir sa neutralité durant ce conflit, neutralité violée par les Britanniques immédiatement début septembre 1914 et par l’intrusion russe à laquelle répliquèrent Turcs et Allemands: le pays et sa gendarmerie formée et encadrée par des Suédois étaient germanophiles et toute la partie turcomane qui fait une grande partie de l’Iran moderne – le Guide Suprême, tout comme les dernières dynasties le sont – soutenait l’intégrité de l’Empire ottoman.
Les efforts intellectuels anglais pour couvrir ce crime sont méprisables : si le développement durant un demi-siècle avait été près de zéro, comment pourrait-on expliquer le taux élevé d’émigration, particulièrement en Russie du Sud entre 1890 et 1914 ? L’auteur iranien note qu’une famine accompagnée de choléra avait ôté la vie de 15 % de la population en 1870/71. Soit, et un auteur réputé, l’américain W. Morgan Schuster, Trésorier général de la Perse à la demande du Majilis ou Assemblée nationale, et qui ne put tenir que quelques mois en 1911 à cause des pressions conjointes anglo-russes, homme fort compétent et estimable, écrit dans son livre paru en 1912 intitulé « The Strangling of Persia » (« L’étranglement de la Perse ») : « La population de la Perse a été singulièrement mal restituée ; un recensement d’il y a soixante ans semble être la base des bas chiffres donnés dans des livres et généralement acceptés par les gens de l’extérieur. Ce qui est certain est qu’aucun recensement n’a été entrepris depuis lors, mais les Européens qui connaissent la situation estiment la population de 13 à 15 000 000 habitants ». Le ministre des États-Unis à Téhéran Charles Wells Russell écrit dans un rapport cité dans ce livre de l’auteur irano-américain, du 11 mai 1910 (dépêche 9,891.5011) que le recensement, tenu compte de la volonté de ne point répondre de ceux craignant que ce soit un impôt déguisé, monte le chiffre à 17 millions pour, au seuil du Conflit, le 11 mars 1914 écrire : « La Perse est un aussi vaste pays que l’Autriche, la France et l’Allemagne combiné avec une population de 20 millions d’habitants ». Une autre confirmation (p.77) est donnée par le même diplomate U.S. à propos des élections au troisième Majilis ou Parlement, en traitant de « l’importance du présent combat révolutionnaire de 20.0000.000 d’Aryans en Perse ».
C’est la confiscation des récoltes par les Britanniques qui causa cette famine terrible jointe au Choléra : et le chargé d’affaires Wallace S. Murray peut écrire le 17 juin 1925 (dépêche 115,891.5018), à l’occasion d’une menace de famine, en rappelant cette fin de guerre, que le Pays perdit alors , selon une estimation générale, « le tiers de sa population », ce qui ferait 5 millions, que l’auteur iranien porte à 8, selon un taux de croissance de 2% par an et de conclure que 8-10 millions de personnes périrent en Iran de faim et de maladie durant ce premier conflit terminé par, ceci dit pour que nul n’en ignore, par le mandat anglais de Palestine !
Le chiffre fut ainsi admis de 10 millions d’âmes au lendemain de la guerre. Et c’est ainsi, pour reprendre une fin de vers de Voltaire, qu’on écrit l’histoire.
Mais pour la conscience britannique, tout ceci ressemblait aux petits et grands massacres d’Iraniens du livre d’Esther. La Bible pouvait être posée sur la conscience !
Il faut commander et lire ce livre anglais de Mohammad Gholi Majd, qui est un homme de science et un patriote. On peut l’avoir rapidement par le dépositaire anglais !
Pierre Dortiguier
Les anglais comme leurs frères américains n’en sont pas à un indigène près quel que soit le pays. Derrière un style très bcbg leur classe dirigeante n’est que de la merde dans un bas de soie conduisant un peuple souvent sordide. Dire que la diplomatie du Vatican s’est aplatie devant ça !!!