La « violence des origines » est une expression qui désigne le chaos qui régnait au commencement, mais aussi la violence de ceux qui cherchent à remonter le cours du temps, elle est par exemple couramment opposée aux nationaux-socialistes qui chercheraient à retourner à un état de pureté raciale et, d’une manière générale, aux nationalistes qui veulent conserver le pays de leurs ancêtres.
Pour autant qu’on doive prendre au sérieux cette doctrine, d’ailleurs essentiellement freudienne et biblique, c’est-à-dire judaïsante, on peut s’étonner de ce qu’elle ne soit jamais évoquée dans un cas où elle semble pourtant s’appliquer à merveille tant on y retrouve le couple origine / violence à l’état pur : le projet sioniste.
Car enfin les sionistes, ce sont bien ces gens qui justifient l’auto-proclamation d’indépendance de l’État d’Israël et la captation sous leur domination exclusive de la Palestine par le fait de rétablir ainsi une situation vieille de 2000 ans, ce retour aux origines ayant produit depuis un siècle une succession de violences ininterrompues et qui vont s’aggravant, à tel point qu’on peut se demander si cette tentative de remonter à la Genèse ne va pas plutôt nous conduire à l’Apocalypse.
Pour se familiariser avec cette théorie des origines et de la violence, voici deux sources qu’on peut trouver facilement sur le net.
1 – Le Chaos des Origines d’Anton Parks
RÉSUMÉ :
« ‘’Êtres de l´En bas enfermés dans votre sommeil, réveillez vous ! Parmi vous, certains ont converti l´Obscurité en Lumière et l´Amertume en Douceur avant de se retrouver ici’’ (Extrait du Zohar, 4a). Si cette œuvre portait un message, ce serait celui ci. Anton Parks nous offre, par une fidèle retranscription de l´intégralité des textes de la Création, une porte de sortie et une clé essentielle pour comprendre les versions de la Genèse rendues incohérentes au fil de leurs réécritures et altérations. Pour la première fois, vous découvrirez successivement dans ces pages toutes les versions rabbinique, gnostique, apocryphe et intertestamentaire ainsi que les descriptions restituées de figures mythiques telles que Lilith et son jumeau Samaël, Lucifer, l’Adam primordial et les multiples Eve, le Serpent et ses Anges Veilleurs… Vous ne manquerez pas non plus de constater la présence de la Déesse Mère auprès des Elohim insupportable déni des Bibles officielles. Tout cela dans un climat de conflit perpétuel entre un YHVH, guerrier destructeur, et les ELOHIM. Un seul livre pour une seule grande Histoire celle de la Création. »
2 – Violence de l’origine, origines de la violence dans Troubles à l’adolescence dans un monde en changement (2013) ( chapitre 7, pages 105 à 117) de François Marty
« La violence fait partie de la vie, l’étymologie du mot nous le rappelle (bios, la vie), elle est présente dès les commencements. L’origine du monde se figure aujourd’hui par un Big Bang cosmique, une explosion primordiale d’où aurait jailli la vie, toute la vie, dans un univers qui continuerait ainsi son expansion jusqu’au plus profond de nous-mêmes, poussières d’étoiles. La violence est également au cœur de toute relation. Dès les premiers récits de la création, avec Abel et Caïn, une sorte de Big Bang humain, le fratricide (meurtre de l’autre semblable) précède la fraternité (le surmontement de la rivalité fraternelle) et l’inscription du sujet dans la filiation. Le sacrifice d’Abraham met en scène la mort du fils par le père, et avec l’histoire de Laïos et d’Œdipe, le meurtre du fils (l’infanticide) précède celui du père (le parricide). Dans Totem et Tabou, Freud évoque le meurtre du père de la Horde primitive par les frères comme étant à l’origine du sentiment de culpabilité, à l’origine de la mémoire et du culte des ancêtres, à l’origine de la civilisation et de l’organisation symbolique des places, de la filiation et de la culture. Des histoires mythiques, certes, mais qui nous parlent de la violence originaire, de notre propre violence, indissociablement liée à la vie, individuelle et collective. »
En fait,
en revenant en Palestine, les Juifs veulent revenir à avant Jésus,
refermer une parenthèse de 2000 ans de civilisation chrétienne et occidentale.
Bien vu. Le projet des quatre-lettres repose sur le désir de revanche : se venger de l’Occident incarné par les Romains qui occupèrent la Palestine avant de la saccager et de les en faire fuir, se venger du christianisme qui s’est développé essentiellement à partir du socle romain pour devenir le socle de la civilisation occidentale, se venger de l’humiliation que leur a value ce christianisme issu de l’un des leurs.
La première étape du projet, c’est ce retour en Palestine au motif irrecevable que cette terre serait « la leur » ; la seconde, c’est comme vous le dites de faire de 2000 de civilisation chrétienne et occidentale une parenthèse, qu’ils parviendraient à refermer au moyen de cette « shoah » qu’ils transforment en créance morale qu’ils auraient sur nous, et dont ils se servent pour faire du chantage.
On a encore un grand intellectuel qui nous trousse des étymologie populaires, c.a.d qui tient une ressemblance lexicale entre deux termes pour une correspondance phonétique et en déduit une étymologie commune. C’est trop facile.
Violence n’a aucun lien avec la vie.
En revanche, il a raison « vie < lat. vita" et "bios" en grec ont la même étymologie, ces deux termes procèdent de la racine indo-européenne commune *gweya désignant la vie.
Quant à violent, c'est un terme savant venant du latin violentus, de même origine que le verbe violer < lat. violare. Et violentus est issu du substantif latin vis signifiant la force, la vigueur. Vis est un vieux mot indo-européen, on a une correspondance en grec homérique avec *Wis. Mais attention le substantif vir, i (homme au sens noble du terme, ça a donné viril en français) vient d'une autre racine.
Tant qu'on est dans les Indo-Européens, l'auteur pour corroborer sa thèse de la violence systématique à l'origine des civilisations recourt à des exemples uniquement bibliques. Je pense que c'est universel, le meurtre de Remus par son frère Romulus à l'origine de Rome correspond au meurtre d'Abel par Caïn.
Dans la mythologie comparée indo-européenne, comme l'avait bien démontré Georges Dumézil, on a aussi deux récits concordants avec ce que l'on a appelé les guerres de fondation. Dans la Rome légendaire d'abord avec la guerre sabine et dans la mythologie germanique avec la guerre des Ases et des Vanes. À chaque fois les vaincus, de 3ème fonction représentant la richesse et la fécondité (Sabins et Vanes), mais peu ou prou étrangers sont intégrés dans la société des vainqueurs rassemblant la première et la deuxième fonction indo-européenne (dieux Ases et la Rome d'origine de Romulus).
Le fait que le passage soit vrai ou faux n’a en l’occurrence aucune importance, l’important c’est qu’il montre que la théorie du chaos des origines est judéo-centrée, développée par Freud qui appelle le fait de s’éloigner de l’origine de »mouvement de civilisation », et que pourtant, cette théorie n’est jamais évoquée au sujet de ce qui se passe en Palestine aujourd’hui, sans parler du fait que les 2000 ans de christianisme occidental ne sont jamais considérés par eux comme un mouvement civilisationnel.
Merci quand même pour les remarques.
Je constate, dans ces analyses ou commentaires, l’absence de références sérieuses à nos origines culturelles Gréco-Romaines.
Pourtant, les philosophes, historiens ou sociologues qui se sont penchés sur les archétypes exprimant cette « structure naturelle inconsciente des sociétés humaines », déjà citée par Platon et conceptualisée par Jung puis par Lévi-Strauss, ont abouti aux mêmes conclusions :
Tirant les enseignements des « Prométhée » d’Hésiode et d’Eschyle, puis des « Faust » de Marlowe, de Goethe ou de Thomas Mann, ils soulignent que l’intuition aiguë des dangers inhérents aux exaltations scientistes fut de tout temps exprimée par les mythes les plus représentatifs de l’inconscient collectif occidental.
D’Adam et Eve, châtiés pour avoir goûté au « fruit de la connaissance », à Prométhée, banni et enchaîné pour avoir, avec le feu, donné les premiers éléments de la technique aux hommes, jusqu’à Faust l’alchimiste, précipité dans les flammes dont il attendait renommée et puissance ; tous ceux qui, dans l’imaginaire collectif, se sont faits les champions d’une « science sans conscience », prétendant plier la nature à ses concepts, ont été confrontés à la vindicte des titans ou des dieux symbolisant l’ordre naturel.
Quelles que soient les religions concernées, païennes ou monothéistes…
La justesse de ces intuitions archaïques portant en devenir, au tréfonds de nos âmes, les cataclysmes écologiques de demain, implique-t-elle de renoncer à nos ambitions, voire à nos acquis technologiques ?
Il n’en est évidemment pas question.
Mais chacun ressent la nécessité de revoir l’utilisation de ces acquis en fonction de nouvelles valeurs resituant l’être humain dans le cadre du respect d’équilibres naturels avec lesquels il doit apprendre à composer désormais ; les notions de rentabilité, de croissance, de profit reprenant la place secondaire dont elles se sont peu à peu émancipées.
C’est là une révolution qui murmure et parfois gronde au tréfonds des subconscients où s’affrontent, depuis des millénaires, l’orgueil originel de l’homo faber confronté à la prescience diffuse de dangers naguère inconnus mais qui se révèlent aujourd’hui.
Révolution que l’homme du XXIème siècle ne parviendra à matérialiser dans son mode de vie qu’à la suite d’une radicale introspection faisant ré émerger ces conflits archaïques dans les pensées contemporaines, afin d’en tirer les enseignements et d’en assurer la maîtrise au plus profond des âmes.
Tant il est vrai qu’il n’est d’évolution sociologique majeure que précédée d’une évolution d’égale importance dans l’esprit des maîtres à penser puis des multitudes à leur écoute.
A moins que ces multitudes, de plus en plus effrayées par la proximité de l’abîme, ne soient amenées à improviser par elles-mêmes ces évolutions, dans la fièvre et dans l’urgence.
Fièvre et urgence aux effets aussi peu prévisibles que souhaitables, comme l’histoire des sociétés humaines l’a amplement démontré…
Vous allez évidemment me demander : » Non mais… Quel rapport avec la VIOLENCE DES ORIGINES » objet de cet article ?
Je me demande quant à moi : Quel rapport entre cet article et les prétendues « valeurs » imposées à notre monde en perdition par le peuple d’Israël ?
Que ce peuple d’Israël soit banquier à la City londonienne ou à Wall Street…
Puisque nous faisons aujourd’hui dans le « culturel », donnons la Parole au chef de file de « l’école des Parnassiens », Leconte de Lisle :
Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde,
Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
De toute passion vigoureuse et profonde.
Votre cervelle est vide, ainsi que votre sein,
Et vous avez souillé ce misérable monde
D’un sang si corrompu, d’un souffle si malsain,
Que la mort germe seule en cette boue immonde.
Hommes tueurs de dieux, les temps ne sont pas loin
Où, sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin,
Ayant rongé le sol nourricier jusqu’aux roches,
Ne sachant faire rien, ni des jours, ni des nuits,
Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,
Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches !
TOUT EST DIT… NON ?