Il y a 80 ans, dans la nuit du 29 au 30 novembre 1938, Corneliu Zelea Codreanu était assassiné par une escouade de gendarmes roumains, avec treize de ses camarades. Le chef de la Garde de Fer avait été arrêté au printemps précédent et condamné à 10 ans de travaux forcés après un jugement expéditif. Le gouvernement d’Armand Călinescu, incapable de gouverner et de redresser le pays, décidé à offrir le pouvoir aux nationalistes, ordonna à ses laquais de commettre ce terrible crime.
À l’âge de 16 ans, en 1916, Corneliu Codreanu veut s’engager dans l’armée roumaine qui se lançait dans la Première Guerre mondiale. Il assiste impuissant à l’effondrement de l’armée roumaine. Il est dès lors confronté aux maux qui guideront son action politique jusqu’à sa mort : le sac de nombreux villages et villes roumains par l’armée russe déjà gagnée au bolchevisme, mue par la haine ; il perçoit l’horreur de la dictature communiste avec l’arrivée au pouvoir dans la Hongrie voisine du juif Béla Kun qui met à bas les structures sociales du pays qui bascule dans le chaos tandis que s’installe une tyrannie meurtrière.
Entré à l’université, il constate l’action néfaste des démocrates, francs-maçons et d’une minorité juive particulièrement active et déplore, face à ces parasites, la faible réaction de la population roumaine, méprisée, manipulée par la presse du régime, maintenue loin de l’éducation et de la culture par l’élite corrompue du pays. Codreanu participe aux mouvements étudiants de protestation contre la déchristianisation de l’université, contre l’atmosphère anti-nationale qui y règne, réclamant des droits pour les étudiants roumains : des bourses pour les plus pauvres, des logements sociaux pour les fils de paysans qui doivent quitter leur terre pour étudier ou encore l’instauration du numerus clausus pour rétablir une certaine égalité envers les Roumains asservis. Le pouvoir parlementaire, qui s’instaure sous l’égide du roi, exerce contre les étudiants de violentes campagnes de répression ; les policiers n’hésitent pas à torturer les jeunes roumains, parfois à mort. Si la répression policière réjouit l’extrême gauche et la bourgeoisie, elle écœure de nombreux roumains, de plus en plus favorables aux étudiants.
Dans ce contexte, en 1923, Corneliu Codreanu fonde la Ligue de défense nationale chrétienne (LANC, Liga Apărării Național Creștine) avec le professeur Alexandru Cuza qui en prend la tête. Parallèlement, Codreanu lance des chantiers sociaux, incite les étudiants à aider les paysans pour les récoltes ou la réfection de routes et de ponts. Il est à l’origine du lancement d’un chantier pour la construction de bâtiments pour l’hébergement d’étudiants. En butte à l’hostilité du pouvoir en place, cette dernière initiative conduit particulièrement un préfet à utilise la police, également envoyée pour interdire des réunions politiques, pour mettre fin par la force à ces actions sociales. Constantin Manciu, le préfet criminel – au moins un étudiant décède sous les coups de la police – est tué par Codreanu en personne le 24 octobre 1924, dans un tribunal. Après plusieurs semaines d’une détention extrêmement difficile, Codreanu est relâché, la justice ayant reconnu la légitime défense !
Corneliu Codreanu part ensuite étudier en France, à l’université de Grenoble, où il obtiendra une thèse de droit. Il revient en Roumanie, rappelé par ses camarades alors que la LANC est en proie à une grave crise. Il fonde en 1927 avec ses plus proches amis la Légion de l’archange Michel (Legiunea Arhanghelului Mihail). Elle est la base du mouvement nationaliste qui a régénéré la Roumanie durant les années trente et portait un grand espoir pour l’Europe. De ce petit groupe naît la plus vaste opposition roumaine au pouvoir, mouvement radicalement opposé au système. Le combat du Mouvement légionnaire (Mișcarea Legionară), autre nom de la Légion, n’est pas seulement en opposition au système, il lui est radicalement étranger.
Pour Codreanu, le problème n’est pas que la Roumanie manque de programmes politiques, mais qu’elle manque d’Hommes. La mission que s’assigne la Légion est de créer un homme nouveau, qui ne soit pas l’électeur d’un parti défendant des intérêts classistes, politiques ou communautaires, mais un individu conduit par les plus nobles aspirations, désintéressé, courageux, honnête, travailleur, profondément spirituel, et prêt à tous les sacrifices pour son peuple et sa nation. Un homme à l’opposé du consommateur motivé par d’uniques besoins matériels, détaché de sa famille, de sa communauté, de sa nation, arraché au divin, dont rêve le système, mais aussi opposé aux profiteurs, aux lâches et serviles partisans du régime.
« Légionnaires
Les orateurs des vieux partis parcourent de nouveau les villages, en vous demandant votre concours pour pouvoir se refaire. Sous leur domination, le Roumain de partout s’est appauvri et agenouillé devant l’étranger. Les grands intérêts de la Patrie sont abandonnés. Notre monde politisé ne voit plus rien d’autre que les intérêts du parti, pour la victoire duquel il sacrifie, chaque jour et chaque heure, notre avenir même de peuple.
Les forêts des montagnes tombées dans les mains des étrangers s’effondrent.
Le cœur gémit chez les Motzes et les Maramourechois oubliés par tout le monde.
Les ouvriers roumains délaissés grossissent les rangs des communistes juifs.
Le commerce roumain dépourvu de protection est humilié en une lutte inégale avec l’étranger.
Le germe dissolvant et corrupteur de consciences pénètre toujours plus haut et plus profondément, dans les cadres de notre glorieuse armée.
Et des heures difficiles sont à prévoir. Si jamais nous étions appelés au grand examen international, qui défendrait encore notre sol et la gloire de notre pays, et la gloire de notre Drapeau ?
Le paysan roumain vend ses produits à un prix inférieur au prix de production. Les intermédiaires se sont multipliés et nous inondent.
Les cafés regorgent de courtiers et d’usuriers qui s’enrichissent aux dépens de ceux qui travaillent. Le peuple est spolié, le Roumain accablé de dettes est devenu l’esclave contemporain du banquier juif.
Le pays, partagé en partis qui s’entre-déchirent se détruit sous nos yeux.
Les dirigeants des vieux partis n’ont pas de poigne et pas la moindre perspective nationaliste, ne soutenant et n’encourageant en rien le Roumain qui porte le pays entier sur ses épaules.
Légionnaires,
Face à une telle situation et avant que l’esprit politicard n’ait pu se refaire, j’ai brandi l’épée et j’ai déployé le nouvel étendard du temps.
On sent dans l’air, de plus en plus fort, le besoin d’autres principes de vie politique et morale. Dépolitiser le pays est une nécessité du temps.
À la place des vieux partis on sent qu’un renouveau s’impose. À la place des partis dévoués à l’étranger, il faut une politique d’indépendance et d’encouragement au roumanisme.
Dites à tous ceux qui viennent de nouveau vous prendre la main que leur temps est révolu. Tous ces orateurs peuvent périr.
Dorénavant, vous ne devrez obéir qu’à une seule voix, mystérieuse et impénétrable comme Dieu lui-même, l’appel de la Patrie. Que tout votre être entende cette voix, que vous vous soumettiez à elle d’une seule âme.
Roumains,
La Roumanie ressuscitera lorsque votre voix et votre volonté proclameront la victoire. Nos enfants y resplendiront comme des fleurs, l’étranger la respectera, l’ennemi la craindra.
Soldats de la Légion de Saint-Michel Archange !
Alors que vous êtes destinés par Dieu à forger cette Roumanie nouvelle, alors que la Nation du Dniester à la Tisza vous attend pour vous acclamer sans fin sur la scène de l’histoire, que de vos poitrines d’acier retentisse notre cri de combat et de victoire : Vive la Roumanie roumaine ! Vive la Légion ! »
proclame Codreanu en 1935 lors d’une campagne électorale. La Garde de fer – autre nom utilisé par la Légion de l’archange Michel après plusieurs interdictions gouvernementales – subit la répression, comme aux temps des premiers engagements de son chef. Ses militants comme ses chefs sont attaqués, emprisonnés, battus, parfois tués. Mais l’esprit nationaliste a soufflé sur la Roumanie et les Roumains toujours plus nombreux rejoignent la Légion lui apportent un important soutien humain, financier, intellectuel – le Mouvement légionnaire est rejoint par de nombreux jeunes intellectuels roumains et participe plus qu’aucun autre mouvement à l’activité morale et spirituelle de la Roumanie.
Face à ces progrès que le pouvoir sait décisifs, le roi instaure la dictature et suspend le régime ‘démocratique’ ; il se décide en 1938 à agir d’une irrémédiable façon. Une nouvelle vague de répression s’abat sur la Légion, qui conduit à l’assassinat de Codreanu dans la nuit du 29 au 30 novembre 1938.
Mort en martyr, Corneliu Zelea Codreanu a montré aux nationalistes l’authentique voie du nationalisme, celle d’un combat radical centré sur l’Homme, fidèle aux valeurs de l’Ordre naturel.
TLC !
Traiasca Legiunea şi Capitanul !
On trouvera sur la boutique de Jeune Nation Pro Patria, le livre de Lucien Rebatet Codreanu et la garde de Fer, Choses vues et entendues en Roumanie.
Les éditions Akribeia ont publié le livre de Michel Bertrand Codreanu et la Garde de fer, une vaste synthèse sur l’histoire du Mouvement légionnaire, globalement intéressante malgré des prises de positions a-scientifiques et indéfendables concernant l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et surtout développant des considérations insanes sur la moralité du mouvement nationaliste.
Excellent.
Je relève cependant: « est exécuté par Codreanu en personne le 24 octobre 1924, dans un tribunal. Après plusieurs semaines d’une détention extrêmement difficile, Codreanu est relâché, la justice ayant reconnu la légitime défense. »
S’il y a légitime défense, c’est qu’il n’y a pas eu « exécution ». On exécute quand on dispose de la force, quand on est maître de la situation. Sans quoi on tue, on tue accidentellement; on élimine, on assassine, on occis, se disent aussi en situation où l’on n’est as censé être maître des choses.