Le combat militant face à la République est bien souvent synonyme de répression judiciaire et il est donc préférable d’avoir un bon avocat pour faire face aux procès politiques. Aujourd’hui des figures se sont imposées dans le milieu comme Maîtres Pierre-Marie Bonneau, Jérôme Triomphe ou Mathieu Sassi. Des associations comme le CLAN (Comité de liaison et d’aide nationaliste) ou l’ASLA (Association de soutien aux lanceurs d’alerte) coordonnent ce nécessaire soutien juridique face à la répression. Aujourd’hui c’est un de ses avocats de la cause nationale qui sera mis à l’honneur : Jean-Louis Tixier-Vignancour.
Née le 12 octobre 1907 à Paris et morte le 29 septembre 1989 dans la même ville.
Fils de Léon Tixier, un médecin dont les travaux portent sur la pédiatrie, et d’Andrée Vignancour. Son frère est Raymond Noël Tixier, un aviateur également gardien de France de l’équipe de hockey-sur-gazon, qui participa aux Jeux olympiques de Berlin en 1936. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il meurt après que son avion soit abattu le 10 mai 1940 par 5 avions allemands.
Son grand-père maternel est Louis Vigancour, qui fut député et sénateur à Orthez dans les Basses Pyrénées, qui s’est notamment opposé à Mac Mahon et à son gouvernement royaliste.
C’est après ses études au lycée Louis-le-Grand qu’il commence à militer, d’abord chez les Camelots du Roi puis chez les Volontaires nationaux liés aux Croix de Feu (Parti social français) de Henri Delarocque et pour finir au Parti populaire français de Jacques Doriot. Mais les guerres partisanes entre différents groupes ne l’intéressaient guère, comme avec les tensions entre l’Action française et le Parti social français.
Il se présente dans la circonscription d’Orthez (Basses-Pyrénées) où avait été son grand-père.
Une fois élu, il rejoint l’Alliance démocratique qui est du centre droit et pilier de la plupart des gouvernements. Son élection est d’abord invalidée pour suspicion de fraude. Puis il sort de nouveau vainqueur de l’élection.
En juin 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain et participe au régime de Vichy où il est nommé responsable du cinéma et de la radio, chargé de la censure contre les productions incitant à la haine à l’Allemagne avec notamment les films « L’Équipage d’Anatole Litvak » ou « La Grande Illusion » de Jean Renoir.
Après la proclamation du régime de Vichy, il participe à l’effort de la Révolution nationale en étant secrétaire général de 1940 à 1941 et il reçoit la francisque nᵒ 75 avec comme parrains le docteur Bernard Ménetrel et Henri du Moulin de Labarthète.
Il démissionnera de ce poste et rejoindra l’équipe de propagande du Maréchal, malgré cela il ne restera pas en raison d’une non-affinité avec les Allemands. Sa lettre de démission sera lue sur la BBC par Maurice Schumann, ce qui lui vaudra une arrestation des Allemands le 25 juillet 1941 et un internement à Vals-les-Bains qu’il quittera en septembre de la même année.
Par la suite il s’installera en Tunisie et s’inscrira au barreau de Tunis, mais avec le débarquement anglo-américain les Allemands vont de nouveau l’incarcérer et il sera libéré par les troupes alliées, puis ce sera le Comité français de la Libération nationale qui le fera incarcérer à Alger. Par la suite son unité et lui-même durent revenir en France où il est une énième fois arrêtés, mis en incarcération à Tunis et transférés à Fresnes.
Pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain, il est condamné à l’inéligibilité pour 10 ans le 4 décembre 1945.
Il prit la défense d’autres anciens collaborateurs comme Louis-Ferdinand Céline, dont il devint l’avocat en 1948 et à qui il obtint le 20 avril 1951 l’amnistie au titre de grand invalide de guerre sous son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches.

Durant sa période d’inéligibilité, il rejoindra le mouvement Jeune Nation peu de temps après sa création en 1949 et aidera Maurice Bardèche à créer le journal « Défense de l’Occident ».
En 1953, il bénéficia d’un non-lieu par le tribunal militaire de Paris et retrouva son éligibilité. S’opposant aux actions de violences de rue de Jeune Nation, il crée en 1954 son propre parti aux côtés de Maurice Bardèche et de Jean Montigny, le Rassemblement national français.
En 1956, il sera avocat dans « l’affaire des fuites » concernant des politiciens accusés d’espionnage au profit des communistes.
Il interrogera Pierre Mendès France en l’appelant Pierre Mendès et lorsque le juge lui dit : « Maître, vous devez appeler le Président du Conseil par son nom, Mendès-France. », il répondit : « Mendès, France ? Mais je dois donner son nom, pas son adresse ! »
Cette même année, il fut élu sur la liste « républicaine d’action sociale et paysanne, présentée par le Groupement pour la réforme de l’État et la défense des libertés électorales ».
En 1960, il participera à la formation du Front national pour l’Algérie française aux côtés notamment de Jean-Marie Le Pen.
La période de combat pour l’Algérie française sera une période importante dans sa carrière d’avocat.
- Défense de l’ancien député poujadiste Jean-Maurice Demarquet pour l’affaire des Barricades.
- Procès de Raoul Salan, où sa défense fut excellente et jugée comme ayant sauvé le général Raoul Salan de la peine de mort.
- Défense de Jean-Marie Bastien Thiry dans le procès de l’attentat du Petit Clamart.
L’année suivante il assurera avec René Floriot la défense des kidnappeurs d’Éric Peugeot.
Il poursuivit sa carrière politique en créant le 20 avril 1964 les « Comités Tixier-Vignancour » (Comités TV) en vue des élections présidentielles de 1965 et dont le directeur de campagne sera Jean-Marie Le Pen.
Ce dernier a poussé Jean-Louis Tixier-Vignancour à être candidat et il donnera du cœur à l’ouvrage. En effet, Jean-Marie Le Pen se fera remarquer comme un excellent directeur de campagne, notamment avec l’initiative de la Caravane TV qui mobilisera les foules. Dans une entrevue pour cette élection, Jean-Louis Tixier-Vignancour s’exprimera notamment sur l’Algérie française et déclarera qu’il n’avait pas de problèmes à ce que quelqu’un soit pour l’indépendance de l’Algérie, mais il était critique de Charles De Gaulle qui avait eu un discours pro contre l’indépendance avant de l’accorder.
Malgré cela, il n’aura guère un score satisfaisant aux yeux de certains, dont ceux de Jean-Marie Le Pen, qui expliquera par la suite regretter de ne pas être candidat à la place de Jean-Louis Tixier-Vignancour.
Jean-Louis Tixier-Vignancour échoua à accéder au second tour et appellera à voter François Mitterrand. Ce choix lui vaudra une large réprobation de son camp, dont Jean-Marie Le Pen, qui se sépara et qui, sous l’influence de cette déception, fondera quelques années plus tard le Front national. Chaque événement peut donc avoir des conséquences immenses.
Pour des raisons personnelles, Jean-Louis Tixier-Vignancour ne voulait guère rejoindre le Front national. En revanche, il adhéra très vite au PFN (Parti des Forces nouvelles), dont il devint le porte-parole en 1978, et il participera à une alliance électorale pour les élections européennes l’année suivante en 1979.
Cette alliance, nommée « Eurodroite », comprendra le PFN (Parti des forces nouvelles, France), le MSI (Mouvement social italien) de Giorgio Almirante, Fuerza Nueva de Blas Piñar.
Néanmoins le succès électoral du Front national advenant dans les années 80, le PFN perdit vite de la vitesse et le MSI s’allia par la suite avec le FN.
Un de ses faits d’armes est d’avoir été le cerveau de la tentative de transfert des cendres du Maréchal à Douaumont en 1973 aux côtés de Hubert Massol. Une manière selon certains de combattre le personnage Charles De Gaulle.
Sur sa vie privée, il fut en premières noces marié à Jeannine Auriol, fille de l’avocat Henri Auriol, le 19 janvier 1938 et en secondes noces avec Jacqueline Lecronier le 2 mars 1988.
Il est le parrain de Marie-Caroline Le Pen, fille aînée de Jean-Marie Le Pen.
Un militant qui dans ses moments de « robe noire » ou de « porte parole » fut un exemple. Un ami nationaliste de haute valeur.
Salut à toi Jean-Louis Tixier-Vignancour.
Ton honneur s’appelait fidélité.
Qui Vive ? France !