Bellicisme occidental : la nef des fous

Il est clair que les dirigeants de l’Europe carolingienne veulent la guerre. La guerre contre la Russie. Elles ont conduit leur pays dans une impasse et sont incapables de faire marche arrière. A l’échelon occidental, l’objectif est de s’opposer à tout ce qui peut menacer – et menace de plus en plus – l’hégémonie occidentale, à savoir celle des Etats-Unis et leurs satellites, principalement et bientôt exclusivement européens. Les raisons sont multiples et peuvent s’interpénétrer.

Certaines relèvent d’une longue histoire, nous pourrions presque dire un tropisme historico géopolitique, comme dans le cas de l’opposition entre les Anglo-saxons et la Russie. D’autres dépendent des mécanismes profonds du fonctionnement du système « Prix-salaires-profits » (PSP) que l’on désigne dans le langage populaire comme le système capitaliste. D’autres encore se trouvent dans la volonté hégémonique occidentale proprement dite, qui est à la fois d’ordre spirituel et messianique d’une part et d’ordre politique d’autre part, alors que cet Occident est en décadence.

Passons-les en revue et faisons le point sur ce bellicisme enragé. 

 

Le tropisme anti russe des Anglo-saxons

Nous pouvons être étonnés de la haine que le monde occidental nourrit à l’encontre de la Russie et la volonté de la voir découpée en plusieurs entités, sinon de la coloniser, sous l’impulsion des Anglo-saxons. Pourtant, ce n’est pas chose nouvelle. C’est une lubie séculaire. 

Le tsar Ivan IV avait accueilli favorablement les étrangers, parmi lesquels les Anglais, recherchant leur alliance politique et nouant avec eux des relations économiques solides. Durant plusieurs décennies, l’Angleterre a bénéficié du droit exclusif de commercer avec une Russie riche en ressources. Les Anglais y ont progressivement développé leurs réseaux commerciaux, utilisant la Russie en tant que voie de transit vers l’Asie occidentale. Toutefois, après 1580, elle a dû composer avec des marchands hollandais et français autorisés à s’installer aussi.

Cependant, des agents de la Compagnie de Moscou, société anglaise par actions créée en 1555, opérant en Russie, ont servi d’informateurs au gouvernement de Londres dans le domaine du renseignement militaire et économique : ils approchaient des marchands et des fonctionnaires russes, les soudoyaient et les faisaient chanter, si l’on en croit les historiens soviétiques tel Viktor Virguinski.

Utilisant la situation favorable du « Temps de troubles » (1606-1613), un projet développé par la Compagnie de Moscou stipulait que dans le Nord du pays non touché par la guerre, « le peuple désire et est même contraint par nécessité de placer son destin entre les mains d’un souverain capable de le protéger, et désire se soumettre à la domination d’un étranger, étant donné qu’aucun de leurs propres souverains ne subsistent ».

Les auteurs du projet assuraient au roi Jacques l^er qu’il avait « des fondements suffisants afin de prendre en main la protection de ce peuple et un protectorat sur ce dernier selon des conditions susceptibles d’assurer et de préserver la liberté du commerce, que nous menons déjà et que nous entreprendrons à l’avenir. » Ils sollicitaient l’envoi d’un représentant de Londres dans le Nord afin de négocier avec la population locale la conclusion d’un accord portant sur les conditions de souveraineté ou de protectorat. A cet effet, ils proposaient l’envoi de troupes anglaises censées être soutenues par la population russe. Evidemment, les marchands anglais y trouvaient largement leur compte. L’entreprise tourna court lorsque, après l’expulsion des envahisseurs polonais qui la soutenaient (l’épisode du « faux Dimitri »), monta sur le trône Michel Romanov.

Puis, en 1649, le tsar Alexis l^er limita les droits de la Compagnie de Moscou à faire du commerce en Russie. Elle perdit ses derniers privilèges liés à son statut de monopole en 1698 lors des réformes de Pierre l^er.

Par la suite, les Britanniques s’efforcèrent de limiter les ambitions russes, notamment dans les Balkans et dans  la lutte des tsars pour rendre Constantinople, « Tsargrad », à la chrétienté et cela jusqu’à la guerre de 1914. Ils soutinrent le Japon contre la Russie en 1905, conjointement aux généreux financements accordés au Japon sous l’égide du célèbre banquier Jacob Schiff, avant que ce dernier ne finance la révolution bolchevique… 

Après la fin de la Guerre froide, le projet de démantèlement de la Russie est réapparu avec Brezinsky lequel, dans son « Grand échiquier » paru en 1997 écrit explicitement qu’il faut affaiblir la Russie et lui enlever l’Ukraine pour qu’elle perde son statut d’empire, de grande puissance.

Présentement, le conflit en Ukraine est l’expression de cette volonté anglo-saxonne et des cercles mondialistes d’atteindre cet objectif.

Par ailleurs, les multiples projets de découpage de la Russie en huit, dix ou plus entités témoignent de cette rage de vouloir détruire la Russie, trop riche en ressources pour qu’elles échappent à la rapacité des affairistes occidentaux et par trop récalcitrante à vouloir se plier à l’ordre mondial unipolaire auquel les cercles dirigeants du monde occidental n’ont pas renoncé, pour des raisons messianiques d’inspiration talmudique sur lesquelles nous reviendrons.

En outre, il leur est insupportable de voir la Russie se développer à nouveau rapidement, comme cela avait été le cas après 1905, au point que les prévisions d’alors faisaient de la Russie la première puissance économique mondiale d’ici 1950.

Le mur de la baisse tendancielle du taux de profit

Par ailleurs, le système Prix Salaires Profits (PSP) est confronté, dans son évolution sur la longue durée à un phénomène qui tend à l’asphyxier, à savoir la baisse tendancielle du taux de profit. Marx a été le premier à la mettre en évidence mais a été peu suivi par la gent économiste. On peut pourtant démontrer statistiquement qu’en moyenne, pour la seule période récente, le taux de profit a diminué au cours des 40 dernières années. Tout est donc entrepris pour contrer cette tendance par les acteurs économiques et financiers ; alors, on baisse les salaires, on rationalise la production, notamment en accédant à des minéraux et ressources moins chères, comme cela se fait en Afrique, comme cela a été entrepris en Russie après 1991 (rappelons cette expression méprisante qualifiant la Russie de « station-service » de l’Occident) ou en ouvrant de nouveaux marchés solvables. Pour cela, à défaut d’innovations techniques et scientifiques suffisamment fortes pour développer de nouveaux secteurs d’activité, on crée des activités inutiles mais lucratives : c’est tout l’objet du fameux « Great Reset » vanté par Klaus Schwab en 2022 et de toutes les filières écologistes liées à la fable du réchauffisme d’origine anthropique, par exemple.

Pour synthétiser le phénomène au cours du siècle écoulé, retenons qu’il y a eu une période faste, celle d’une rentabilité élevée et même en hausse du capital, de 1950 à 1966 ; puis une importante chute entre 1966 et 1982 ; une légère reprise avec les politiques néo libérales de Thatcher et Reagan ; mais après le sommet de 1997, s’est engagée une période de dépression générale du taux de profit. Il y a bien sûr des disparités entre pays émergents et pays anciennement développés : le taux de profit est en moyenne plus élevé pour les premiers que pour les seconds mais il suit les mêmes fluctuations avec les mêmes périodes précitées.

Ainsi, l’évolution en cours montre que l’activité économique ne dispose plus, tant dans l’immédiat que dans un avenir prévisible, des ressorts qui permettent au système PSP de se bien porter et de fonctionner avec un rendement satisfaisant. Il n’est pas étonnant que l’oligarchie de l’axe City New York, face à une telle situation qu’elle subit comme nous subissons les aléas climatiques et dont elle ne sait pas s’extraire à son avantage, soit capable de provoquer les pires catastrophes, l’impuissance provoquant parfois la démence.

Lorsque ces voies visant à faire remonter le taux de profit, telle la prédation des ressources naturelles et des peuples sont bouchées par un adversaire comme la Russie, il ne reste qu’une solution pour stabiliser et voire faire remonter le taux de profit : la guerre ; la guerre détruit et permet la réinitialisation du capital une fois de plus, tout en permettant – si elle est victorieuse pour ses initiateurs – de mettre au pas les récalcitrants.

C’est ce qui se passe avec l’affaire ukrainienne. L’Occident a voulu forcer Kiev à rejoindre le camp occidental capitaliste avec l’expansion de l’Otan par le coup d’Etat de Maïdan et en massacrant des gens, comme à Odessa. On a réarmé Kiev et organisé une guerre civile qui a été à l’origine de l’Opération spéciale russe laquelle, mise en œuvre conformément à l’article 51 de la Charte de l’ONU, vise à protéger de massacres des populations en danger de mort. Ce faisant, les Occidentaux visaient – et visent toujours – à affaiblir la Russie, renverser le régime d’essence nationaliste de Vladimir Poutine et mettre son territoire en coupe réglée mais le projet est en échec patent, ce qui est difficilement admissible de leur part.  Ainsi, conjointement à des objectifs géopolitiques de domination, la baisse du taux de profit pousse à la guerre.

Un autre élément intervient dans le processus actuel : l’ère de la numérisation et le développement du capitalisme numérique. En temps de guerre, les Etats deviennent les premiers investisseurs en capital risque pour les entreprises du numérique ; on peut constater qu’avec Starlink d’Elon Musk, ses satellites surveillent toute la ligne de front en Ukraine sur 1 400 km et ce n’est pas gratuit. Musk gagne des milliards de dollars entièrement payés par l’Etat américain. Grâce à ce capital risque, Musk se place ne position de force et n’a aucun intérêt à mettre fin à la guerre ; les gens meurent et les bourses augmentent.

Pour transformer le capitalisme néo libéral en capitalisme numérique, la guerre est nécessaire. 

D’ailleurs, dans la compétition avec la Chine et la volonté des Etats-Unis de – finalement, c’est de cela qu’il s’agit – mettre au pas cette Chine elle aussi récalcitrante qui refuse de se limiter au rôle qui lui a été dévolu par les mondialistes voici un demi-siècle d’être un immense atelier au service de leurs intérêts, la maîtrise du numérique et la volonté d’imposer au monde les entreprises numériques américaines est considérée par Trump comme un élément essentiel pour vaincre.

Les micros processeurs et l’intelligence artificielle sont essentiels pour rendre l’Amérique à nouveau forte, tant sur les plans militaire qu’économique. A ceci près que la Chine est en train de mettre au point des puces de 2 nm, réussite qui était encore impensable voici une paire d’années, annulant l’avantage dont bénéficiaient jusqu’alors les Occidentaux en ce domaine. De plus, la Chine est en train de mettre en place son propre écosystème numérique, totalement indépendant de celui des occidentaux et tout aussi performant, sinon plus, ce qui va aboutir à une marginalisation relative des sociétés comme Google, Microsoft et autre Meta.

Comprenons que cela est insupportable pour les cercles dirigeants de l’Occident et qu’ils sont prêts à tout, au point d’en devenir déments, pour empêcher que cela ne se réalise. Et ces cercles dirigeants s’organisent, s’activent autour de l’axe City-New York, la City ayant phagocyté les Etats-Unis au cours des 150 ans écoulés. Ces gens ne sont ni Britanniques, ni Américains, mais fondamentalement apatrides, ou, si l’on veut « citoyens » d’un empire occidental à vocation hégémonique planétaire, qu’il s’agisse des protestants, héritiers de la Round Table et de gens comme Alfred Milner, ou des Juifs, groupe Rothschild en tête, l’ensemble étant nourri d’une manière de penser d’essence talmudique.

Facteur aggravant, les tendances économiques mondiales qui font apparaître l’émergence d’un monde multipolaire, remettent en cause la suprématie du dollar, renforcée depuis le choc pétrolier de 1973 à travers le monopole du dollar en tant que monnaie de paiement des échanges pétroliers et économiques mondiaux, autrement dit, remettent en cause la puissance des Etats-Unis et de ses cercles dirigeants qui se veulent maîtres du monde par décret divin. Là encore, cela est inacceptable, pire, inenvisageable par les Etats-Unis et cela ne peut que conduire à une exacerbation des tensions internationales.

Le phénomène est d’autant plus dangereux que, répétons-le, la tournure d’esprit talmudique propre aux cercles juifs qui participent à la direction du magistère occidental et aux protestants qui sont nourris du même esprit, fait que le seul moyen de discussion envisageable in fine est la confrontation, la volonté d’écraser le concurrent, bien vite transformé en ennemi. Cela est contreproductif et accélère le phénomène de défiance du reste du monde envers l’Occident qui, de modèle est devenu un repoussoir nourrissant le phénomène de dédollarisation et la mise en place d’un système de paiement international séparé du dollar. Mais il semble que leur aveuglement suprématiste et messianique leur enlève toute lucidité.

La marche à la guerre

Présentement, la volonté démente des Occidentaux de vouloir récupérer une suprématie à jamais perdue, vient de revêtir sa plus claire expression avec la création d’une banque, la Defence, Security and Resilience Bank (DSRB), présentée comme une sorte de « banque de l’OTAN » qui répète un schéma dont est coutumière la City de Londres ses agents. Cette DSRB ne signifie rien d’autre que la création des conditions de lancement d’un conflit à long terme et sans quartier de la part de ses concepteurs.

Le 8 septembre 2025, le DSRB a réuni en plein cœur de la City – au Mansion House – un groupe de banquiers, de représentants de l’industrie de défense et de responsables politiques des pays membres de l’OTAN. Lors de cette rencontre, les Britanniques, à l’origine de cette institution financière multilatérale, ont exposé les principes de fonctionnement du DSRB en lien avec les budgets militaires de l’Alliance atlantique. La banque aura pour mission de centraliser le capital provenant des États participants. Ceux-ci pourront emprunter auprès du DSRB pour financer leurs budgets de défense, en particulier dans un contexte de hausse du coût de l’endettement sur les marchés ouverts. L’institution fournira également des garanties aux banques commerciales, réduisant ainsi les risques liés aux prêts accordés aux entreprises du complexe militaro-industriel et facilitant leur accès au financement.

En d’autres termes, cette « banque de l’OTAN » sera basée dans la City, l’antre du projet mondialiste : le financement des budgets militaires des membres de l’Alliance sera recentré sur elle, et la mise en œuvre de leurs programmes de défense dépendra directement du DSRB. Les Britanniques la présentent comme une sorte de « Banque mondiale, mais uniquement pour la guerre ».  Elle a de beaux jours devant elle : déjà, l’U.E. a lancé l’objectif de quintupler les dépenses militaires et d’armement des Etats membres dans les années à venir …

Cette création rappelle ce qui s’est passé avec la création de la Réserve fédérale américaine en 1914 et qui a donné aux cercles mondialistes l’outil nécessaire à financer le conflit mondial qui était imaginé par eux pour établir leur pouvoir et qui s’est déclenché  dans l’année. Les références sont multiples et, si celles-ci doivent être étudiées avec un esprit critique, des ouvrages comme ceux d’Eustace Mullins, de Docherty et Mac Gregor, entre autres, éclairent la question, de même que ceux de Pierre Hillard pour la période contemporaine.

Une marche de somnambules

Dans l’immédiat, la « marche à la guerre », comme des « somnambules » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Christopher Clark à propos de l’été 1914, paru en 2015, est des plus inquiétantes.

Cette marche a commencé en 2014 avec le coup d’Etat de Maïdan mais s’est accélérée lorsque Boris Johnson a empêché qu’un accord entre Kiev et Moscou soit conclu au printemps 2022 à Ankara. Depuis lors, l’escalade conflictuelle ne s’est pas arrêtée et nous observons un processus hallucinant dans lequel les Occidentaux agissent en autistes, refusant de comprendre les légitimes demandes sécuritaires de la Russie, faisant des « propositions de paix » qui ne sont rien d‘autre que des injonctions faites à la Russie de se rendre à une sorte de Canossa mondialiste, de faire amende honorable, de s’excuser d’avoir osé défier l’ordre mondial « fondé sur des règles »…  mais surtout pas sur le droit et la justice. 

Fait nouveau et inquiétant, il y a cette hystérie anti russe, caractérisée par des décisions absurdes comme interdire la venue d’artistes russes dans les Etats occidentaux, Valery Gergiev en tête, bannir des librairies Dostoïevski et Tolstoï, des salles de concert, Tchaïkovski … Lorsque quelque chose se passe mal, « c’est la faute à Poutine ». Lorsqu’un objet volant imprévu survole un territoire, comme au Danemark, c’est évidemment un « drone russe », même s’il n’a pas les moyens techniques d’y arriver et si, en bonne logique de surveillance aérienne, il aurait dû être repéré bien avant.

Les media occidentaux, particulièrement en France, réagissent comme si les chars russes allaient arriver sur la côte atlantique dans les années à venir, comme si Vladimir Poutine voulait se baigner à l’île de Ré, feignant d’ignorer que la Russie a déjà assez à faire avec son immense territoire sous peuplé. Mais Macron ne nous a-t-il pas présenté le président russe comme un « ogre » à l’appétit insatiable ? Arrêtons-nous là, car il y a de quoi remplir un livre entier de toutes ces âneries souvent crapuleuses.  

Mais il y a aussi la volonté de plus en plus accusée de vouloir pousser la Russie à « la faute », c’est-à-dire à la menacer plus encore dans sa sécurité et sa souveraineté pour la contraindre à réagir, comme elle l’a fait, après avoir usé de beaucoup de patience, en 2022 dans le Donbass. Présentement, relevons la tentative d’enfermer la Russie au fond du golfe de Finlande en lui coupant tout accès à la mer Baltique puis à l’océan atlantique. L’affaire, montée de toutes pièces, du « viol » de l’espace aérien estonien en est un exemple. Résumons-là. Le golfe de Finlande est si étroit en un point donné, que la simple prise en compte des eaux territoriales de la Finlande et de l’Estonie suffit à empêcher tout trafic international en direction de Saint Petersbourg. Un couloir international a donc été aménagé mais il est facile aux caniches de l’Otan de créer des incidents allant jusqu’à des actes de piraterie, comme l’arraisonnement de navires russes, provoquant inévitablement l’intervention des forces russes, aériennes notamment, pour défendre leurs navires, ce qui, on s’en doute, multiplie les risques d’incidents.

Notons ici que la piraterie est une vieille pratique anglo-saxonne, depuis au moins Francis Drake, et la France, en arraisonnant un navire désigné comme appartenant à la « flotte fantôme russe » en pleines eaux internationales le 3 octobre n’honore pas son drapeau. Une  précision : la « flotte fantôme russe » est ainsi dénommée tout simplement parce que ces navires ne sont pas assurés auprès des assureurs traditionnels occidentaux et principalement anglo-saxons, comme les Lloyds et tout se passe comme si ne pas s’assurer auprès de ces compagnies relève de l’illégalité, illégalité décidée évidemment unilatéralement, de par le droit auto proclamé des Occidentaux à gouverner le monde. En fait, les Russes ont été en quelque sorte contraints de créer leurs propres assurances navales puisse que les Européens et les Britanniques ont décidé en 2022 de les bannir de leurs compagnies d’assurance !

Ajoutons que, dans la Baltique, se trouve aussi la région de Kaliningrad, ex Königsberg, avec la base navale de Baltiisk (ex Pillau), qui ne peut être reliée à la Russie que par le corridor de Suwałki à travers la Lituanie et par voie aérienne et maritime en suivant les couloirs internationaux en mer Baltique.

Il y a là un point chaud, qui risque d’être porté à blanc par les Occidentaux. Un corridor, ça finit souvent mal (pensons à celui de Danzig), et en juillet 2025, un général américain, Donahue, à l’évidence mentalement inquiétant, a parlé d’envahir l’oblast au motif que ce serait facile, acte qui inévitablement mettrait le feu aux poudres, pas nécessairement à l’avantage de l’Otan !  

Semer le trouble sur les cinq continents

Par ailleurs, les Occidentaux multiplient les points de friction possibles avec la Russie, lesquels peuvent aussi menacer la Chine, lorsqu’ils se situent en Asie centrale. En Europe, il y a l’instrumentalisation de la Moldavie avec la Young Leader Sandu cornaquée par Soros, aux élections manipulées, conjointement à des fraudes massives et grossières, de telle manière qu’elle devienne une sorte de plateforme d’agression contre la Russie, utilisant la Transnistrie comme boutefeu. Cela, tandis que la Roumanie sert d’arrière-pays avec la base de l’OTAN de Kogalniceanu et est elle aussi l’objet de manipulations électorales allant jusqu’au coup d’Etat qu’a été l’annulation des élections présidentielles en décembre 2024 parce que le candidat arrivé en tête, Câlin Georgescu, n’acceptait pas les desseins otanesques. Aujourd’hui ce même Georgescu est menacé de 20 ans de prison pour tentative de coup d’Etat et de trahison !

Après la rencontre à l’hôtel Crillon avec le chef de la DGSE qui voulait faire pression sur le fondateur de Telegram afin qu’il censure « les comptes conservateurs » en amont de la présidentielle en Roumanie, voilà que l’on apprend qu’il en va de même pour les elections en… https://t.co/MI3HSFiK6R

— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) September 28, 2025

Dans le Caucase, des manifestations « colorées » se multiplient pour tenter de renverser le gouvernement d’Irakli Kobakhidze en Géorgie qui s’efforce d’apaiser les relations avec la Russie. Cela, sans oublier cette bombe à retardement qu’est la question de projet de corridor (encore un !) de circulation reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan (et en fait à la Turquie) à travers la province arménienne du Zenguezour, géré par une société états-unienne pour un bail de 99 ans et créant une continuité de circulation d’Istanbul à la frontière chinoise à disposition des Occidentaux.

Notons aussi les manœuvres britanniques, israéliennes et américaines en Azerbaïdjan et le fait que le Kazakhstan est pénétré par l’influence britannique. L’USAID a participé, avec le concours d’ONG occidentales aux manifestations colorées de 2022 visant à renverser le régime du président Tokaiev. Les Occidentaux n’ont pas renoncé à attaquer la Russie par ce « ventre mou ». De plus, en déstabilisant l’Iran, et en espérant provoquer un changement de régime, les Occidentaux caressent le rêve d’y disposer d’une excellente base d’action.

C’est ici que l’hubris israélienne rencontre l’hubris des Occidentaux puisque les Israéliens rêvent aussi de renverser le régime de la République islamique iranienne, soutenus par le gouvernement Trump dont l’ambassadeur à Tel Aviv, le pasteur baptiste Mike Huckabee, est plus sioniste que les juifs eux-mêmes. Le journaliste américain Tucker Carlson a révélé que durant la guerre des douze jours de l’été 2025, des officiers israéliens intervenaient au Pentagone dans les réunions et les prises de décision comme s’ils étaient chez eux.

Tucker Carlson balance : durant le conflit avec l’Iran, des officiers israéliens ont envahi le Pentagone, donné des ordres directs aux militaires US… et tout le monde l’a bouclé.
« Plus on tolère ce comportement malsain, plus il s’impose. »
Le Pentagone n’est même plus maître… pic.twitter.com/thS3BgfdIi

— Paul-Éric Blanrue (@PBlanrue) October 3, 2025

Les Etats-Unis sont sous l’emprise des groupes de pression sionistes et des chrétiens sionistes et le risque d’une guerre généralisée au Proche Orient est de plus en plus élevé. Les Etats-Unis ne cessent de transférer du matériel militaire dans cette région. Ignorent-ils que l’Iran dispose, plus encore qu’en juin, des moyens de détruire leurs bases dans la région ? Là encore, le feu couve sous la poudre. 

Et le Venezuela ? Tout se passe comme si nous étions revenus un siècle en arrière, avec cette volonté affichée de renverser Maduro, présenté comme chef de narcotrafiquants. En fait, la cause de cet aventurisme serait surtout de nature pétrolière. Le pétrole états-unien extrait du gaz de schiste étant léger, il ne convient pas aux avions, en particulier. Or le Venezuela regorge de ce pétrole lourd nécessaire à la fabrication du kérosène…

Les Européistes à la dérive

Présentement, les  principaux fauteurs de guerre dans le monde sont les Occidentaux. Et plus ils se conduisent en reitres et en brigands, plus ils accélèrent leur perte d’influence, phénomène qui semble échapper à leur compréhension. Et s’ils continuent de vouloir confisquer les avoirs russes placés en Occident, ils ruineront les derniers éléments de confiance qui peuvent leur rester car la force financière des banquiers européens et occidentaux a reposé largement sur le respect des contrats ; là, ça en sera fini. 

La dernière réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai à Tianjin, en septembre 2025 a vu le rapprochement de l’Inde et de la Chine, encore assez improbable voici peu de temps, en réponse aux intimidations proférées par Trump à l’égard de l’Inde. Conjointement, de nombreux Etats ont compris qu’ils avaient intérêt à se rapprocher des BRICS pour échapper aux menaces de sanctions américaines, notamment par l’intermédiaire de la « militarisation » du dollar. La méthode de la Chine et de la Russie est en effet plus convaincante car ne consiste pas à menacer mais à concilier les divergences par le dialogue, à acheter des partenariats bénéfiques aux contractants. 

Pour le moment, les Européens sont trop endettés et ne voient d’issue que dans la fuite en avant. Ils sont en plein déclin, parce que largement désindustrialisés et subissant une accélération du phénomène, fruit amer et prévisible du contre coup des sanctions imposées à une Russie qui a coupé les amarres avec cette Europe occidentale pour son plus grand bien. Une remarque toutefois : la banque centrale de Russie reste encore prisonnière des « recettes » apprises dans les business schools occidentales comme le montrent les très préjudiciables taux élevés imposés par celle-ci à l’économie russe et qui ont provoqué un ralentissement de sa croissance au cours des mois écoulés. Néanmoins, cela n’a rien de commun avec l’effondrement de l’économie européenne, avec l’Allemagne en premier à cause des augmentations du coût de l’énergie provoqué par ce suicide économique que constitue le refus de s’approvisionner en gaz russe et d’acheter quatre fois plus cher des hydrocarbures à l’Oncle Sam. 

Un autre facteur peut aussi expliquer le comportement irrationnel des dirigeants européens que l’on devrait plus justement qualifier d’européistes. En 2002 en Allemagne, Schröder a exonéré les plus-values fiscales, ce qui signifie que les prêteurs pouvaient vendre des actions d’entreprise sans payer d’impôts. Et ils l’ont fait en investissant dans la spéculation sur les marchés boursiers. Cela a eu deux conséquences. Les actions ont été achetées par des investisseurs financiers américains et les entreprises allemandes sont tombées aux mains de l’industrie financière américaine ; l’économie allemande est devenue vulnérable aux crises financières. 

La crise de 2008 a eu aussi deux conséquences : l’Etat a renfloué les prêteurs avec l’argent du contribuable et de nouvelles dettes et ces dettes bancaires ont été transformées en dettes nationales refinancées par émission d’obligations d’Etat ; mais comme, dans le même temps, l’Etat a imposé une réglementation plus stricte concernant le système bancaire, ces obligations sont passées dans le secteur bancaire parallèle non réglementé. Le résultat  a été que le refinancement de l’Etat allemand, comme des Etats européens, a été financé par des investisseurs financiers sur un marché non réglementé et ces investisseurs réalisent leurs profits en investissant dans les mines et autres minerais ukrainiens et dans le secteur militaro industriel. Ces investisseurs gagnent autant d’agent en temps de paix qu’en temps de guerre et ils sont capables de faire chanter tous les Etats qui voudraient s’écarter du chemin de la guerre. Des mesures similaires ayant été prises dans d’autres Etats d’Europe, les mêmes causes ont produit les mêmes effets ! 

Dans un tel contexte, les Etats-Unis ont réussi cette prouesse, inimaginable dans un monde où les esprits réfléchis et sains domineraient, de lancer leur désengagement de l’affaire ukrainienne qui leur coûte plus qu’elle ne leur rapporte sachant que la guerre est perdue  – signe des temps, l’avisé Larry Fink (PDG de Blackrock) a vendu tout ce qu’il avait investi en Ukraine – et de céder le dossier aux Européens qui pourront continuer la guerre à condition de se ruiner en achetant des armes aux Etats-Unis, armes que ceux-ci ne produisent même pas en quantité suffisante, surtout qu’ils doivent fournir l’entité juive de Palestine et qu’ils poursuivent leur politique de préparation à la guerre face à la Chine, la question de Taïwan étant un détonateur majeur.

Bien sûr, les Européens pourraient réagir en se découplant de Washington. Mais atteint d’un syndrome suicidaire, d’un aveuglement de détraqués mentaux, ils s’enferrent dans leur dépendance, l’accord signé en août entre von der Leyen et Trump dépassant l’entendement, car, voulant toujours écraser la Russie – les Bruno Lemaire semblent proliférer – ils savent qu’ils ne peuvent poursuivre leur chimère destructrice sans le soutien américain. Nous sommes sur la Nef des fous, si bien représentée par Jérôme Bosch !

Il n’y a pas de paix envisageable à vue d’homme ; si celle-ci avait lieu rapidement sans que la Russie n’ait été entendue dans ses légitimes demandes, ce ne pourrait être qu’une pause dans un conflit prêt à reprendre. La guerre va continuer, jusqu’à l’anéantissement d’une des deux parties, en l’occurrence l’UE en premier lieu, d’autant plus qu’il s’agit d’un conflit entre le messianisme dominateur d’un Occident où le magistère chrétien a disparu et est remplacé par un magistère d’essence satanique et le reste du monde qui, globalement continue à se référer à la morale naturelle, et pour la Russie au christianisme. Seul, l’effondrement de cet Occident en putréfaction pourra laisser espérer l’avènement d’un monde dans lequel les rapports de force n’auront certes pas disparus mais où l’hubris haineuse aura fortement diminué. 

Nous sommes confrontés à une auto intoxication des pseudos élites occidentales mégalomanes, déconnectées du réel, surtout en Europe. Il est à craindre que ces gens sont auto persuadés qu’ils ont raison. Les dirigeants européens sont atteints de cécité : penser pouvoir vaincre la Russie relève de l’absurde. Ces dirigeants ne sont plus français, allemand, anglais mais acquis à l’esprit apatride de ceux qui les ont aidés à prendre les postes qu’ils occupent. Faut-il rappeler que Merz est un ancien cadre de Blackrock, ce même Blackrock dont le président, Larry Fink, a remis au sieur Macron le 24 septembre 2023 un prix récompensant ses bons et loyaux services en faveur du mondialisme, l’Atlantic Council Global Citizen Awards, évènement impensable à propos d’un chef d’Etat d’un pays réellement souverain et indépendant.

Présentement, la Russie est l’un des seuls Etats d’Europe à rester fidèle à la tradition plurimillénaire qui a permis de fonder la civilisation européenne, avec le socle commun gréco-romain christianisé. Le patriarche de Russie Kirill a bien exprimé la nature de l’actuel conflit en déclarant, le 6 mars 2022 dans la cathédrale Saint Sauveur de Moscou : « Nous sommes engagés dans une lutte qui n’a pas une signification physique, mais métaphysique ». Non pas que la société russe ne soit pas infectée à des degrés divers par tous les miasmes qui pourrissent l’Europe occidentale. Non pas que l’Eglise orthodoxe ne souffre pas de faiblesses. Mais, en défendant et promouvant les valeurs traditionnelles qui fondent une société saine, le pouvoir russe, qui contrairement à la France a conservé sa pleine souveraineté, mène actuellement le combat contre l’anti civilisation promue par l’oligarchie occidentale au sein de laquelle le judaïsme politique joue un rôle d’importance car libre d’agir à sa guise – ce qui n’est pas le cas en Russie, du moins pour le moment car son influence qui a tant fait de mal à ce pays (pensons ne serait-ce qu’à la révolution bolchevique) est seulement contenue mais non éradiquée. De ce point de vue, nous ne pouvons que souhaiter sa réussite.

Mais n’oublions jamais que nous ne devons compter que sur nous-mêmes, Français, Allemands Italiens, Espagnols, Anglais. Et nous, Français, notre rôle est majeur dans le renouveau à venir. Car c’est par la France que le virus de l’anti-civilisation s’est propagé en Europe à partir de 1789. Et c’est par la France que celui-ci sera éradiqué car, en dépit de leur avachissement, les Français sont encore les plus actifs à contester et rejeter l’ordre mortifère et satanique qui ronge notre Europe carolingienne.

La volonté de rétablir la civilisation européenne et la France doit primer sur tout : là où il y a une volonté il y a un chemin. Et les énergies existent. Nous devons les réveiller, les activer. Et la crise à venir, accélérée par les décisions ineptes prises à l’encontre de la Russie, avec à la clé, une crise énergétique, va les solliciter.