LA RÉPRESSION contre les personnalités et mouvements dissidents devient désormais complètement folle et traverse les frontières. On sait que les autorités françaises ont réussi à faire extrader Vincent Reynouard depuis Edimbourg alors même qu’il n’existe pas de loi antirévisionniste au Royaume-Uni et qu’elles demandent désormais à l’Ecosse ce que l’on appelle juridiquement « une extension de remise » pour que l’auteur de deux livres historiquement incorrects sur Oradour puisse être embastillé pour les peines prononcées à son encontre en France pendant qu’il était en exil en Grande-Bretagne, entre 2015 et 2022. Et voici qu’Alain Soral, bien qu’il soit de nationalités à la fois suisse et française, a été arrêté le mercredi 29 mai à son domicile près de Lausanne et mis en garde à vue pendant quatre heures par des policiers suisses du canton de Vaud dans le cadre d’une procédure pénale ouverte à la suite d’une dénonciation de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), l’équivalent de la LICRA dans la Confédération helvétique. Mais le plus frappant et le plus inquiétant peut-être dans cette affaire, c’est que le parquet vaudois a agi à la demande explicite et formelle des autorités françaises qui ont demandé une « délégation de poursuite relative à des propos tenus par l’intéressé ».
Une fois de plus, on constate qu’il ne suffit plus de s’exiler, de quitter le territoire français pour être à l’abri d’une arrestation, d’une garde à vue, d’une perquisition voire d’une peine de prison ferme. C’est somme toute logique : les groupes de pression qui agissent en France pour empêcher (ou tenter d’empêcher) des hommes publics, des publications, des journalistes, des essayistes de s’exprimer librement existent également au-delà de nos frontières et ne sont pas forcément moins puissants et influents à l’étranger. Même en Suisse qui se veut neutraliste (mais qui l’est en réalité de moins en moins) et qui n’est pas un Etat membre de l’Union européenne, la liberté est vraiment très surveillée et strictement encadrée. Preuve que les pouvoirs publics ne plaisantent pas et n’ont rien à refuser au Lobby, le domicile d’Alain Soral a été perquisitionné, passé au peigne fin, son ordinateur et son téléphone portable saisis. Ces atteintes à l’intimité, à la vie privée, pour des raisons strictement idéologiques, sont insupportables et s’apparentent à une véritable persécution. Les dissidents à l’Ouest sont traités de plus en plus comme l’étaient les dissidents à l’Est avant la chute du mur de Berlin et la dislocation de l’URSS. Pis, ils sont traités en Palestiniens. Pas encore avec la même sauvagerie inhumaine et criminelle que celle dont les Gazouis sont victimes à jets continus par ce que Meyer Habib ose appeler « l’armée la plus morale au monde », mais cela y ressemble de plus en plus.
IL EST REPROCHÉ au président d’Egalité et Réconciliation des publications sur le site Internet de son mouvement, sur ses comptes Twitter (aujourd’hui X) et sur Telegram entre 2019 et janvier 2024 et qui sont considérées comme de l’incitation à la haine raciale. En clair l’indomptable essayiste est accusé d’antisémitisme, le crime des crimes, celui pour lequel il n’est ni pardon ni oubli. Et ce au moment même où l’entité sioniste commet un génocide, bombardant, persécutant et affamant une population civile innocente au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Lorsque les bombes de Tsahal éventrent, déchiquettent, décapitent, mutilent des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, elles luttent contre l’antisémitisme !
C’est cela, le stade ultime de la lutte contre l’antisémitisme : au nom d’un génocide qu’on n’a pas le droit d’examiner de près et de contester (l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad disait avec justesse, avec un remarquable sens de la formule : « En Occident, on n’a pas le droit de se pencher sur la boîte noire de l’Holocauste pour voir ce qu’il y a à l’intérieur »), l’entité sioniste commet un génocide qu’on n’a pas le droit de nommer et de dénoncer. Voilà le monde affreux dans lequel il nous est donné de vivre.
ALORS MÊME que le président Macron s’apprête à célébrer avec faste les 80 ans du Débarquement des Alliés en Normandie, qui eut lieu à l’aube du 6 juin 1944, jamais la liberté de recherche et de publication sur la Seconde Guerre mondiale n’a été à ce point étouffée, entravée, annihilée. Plus on s’éloigne chronologiquement de la guerre, plus logiquement la liberté de recherche, d’expression et d’opinion sur les événements ayant eu lieu entre 1939 et 1945 devrait être grande, les passions humaines s’apaisant. C’est ce qui se produit aujourd’hui à propos de la Première Guerre mondiale. Aucun historien, aucun manuel n’oserait écrire aujourd’hui que l’Allemagne de Guillaume II est la seule et unique responsable de ce conflit qui fit déjà des millions de morts, qui fut une immense boucherie dont l’Europe, et la France en particulier, ne s’est jamais vraiment remise. On sait et on dit aujourd’hui que les responsabilités étaient mélangées, que les causes du conflit sont complexes et multiples et que prétendre, comme le firent les Alliés, que la guerre de 1914 s’est faite pour sauver et venger le droit n’est pas conforme à la vérité historique, est loin de rendre compte avec le souci d’objectivité et d’exhaustivité nécessaire des causes, des manifestations et des conséquences de cette tragique guerre civile européenne. En revanche, 80 ans après la fin du second conflit mondial, alors que les armes se sont tues sur le Vieux Continent, le discours sur le sujet est toujours plus manichéen et ont même été votées dans de nombreux pays européens depuis une trentaine d’années des législations scélérates et liberticides qui veulent empêcher les libres chercheurs d’effectuer leurs travaux en toute liberté et de rendre compte sereinement de leurs conclusions. C’est inouï. Et pourtant c’est bien la dramatique réalité que nous vivons. Cela vaut pour la question dite des chambres à gaz homicides mais cela vaut aussi pour Oradour. Combien d’avanies a dû subir Vincent Reynouard simplement parce que ses travaux et ses conclusions ne coïncident pas avec l’histoire officielle enseignée dans les écoles et imposée à tout un chacun !
Il y aurait pourtant un moyen simple et efficace d’y voir plus clair, de faire avancer la vérité qui, seule, rend libre. Ce serait d’organiser des débats contradictoires, à armes égales, entre les tenants des différentes thèses, des différentes positions. Si les révisionnistes sont, comme on nous le répète, des menteurs, des fous ou des gens haineux, n’ayant aucun argument solide à présenter et à faire valoir, alors il sera facile dans un libre débat de le démontrer. Mais au lieu de débattre, on diabolise, on punit, on ruine, on emprisonne. Est-ce ainsi qu’agissent des gens et des forces qui défendent la vérité historique ? En réalité, le rabâchage de la version officielle et obligatoire de ces événements sert à consolider l’idéologie antifasciste, antiraciste et cosmopolite (ce que l’ami Hannibal appelle « la révolution arc-en-ciel »), au pouvoir depuis des décennies, et qui détruit à grande vitesse notre pays et il bénéficie puissamment aussi au sionisme international en général et à l’Etat d’Israël en particulier dont le culte holocaustique est le garant de l’impunité et le gardien de l’immunité. Mais à l’exception de la liste des Nationalistes conduite par le valeureux Pierre-Marie Bonneau, il ne faut pas compter sur les autres listes déposées en France pour les européennes du dimanche 9 juin (il y en a en tout 38, encore un record pour un scrutin national dans notre pays, qui dit mieux ?) — des élections qui, comme d’habitude, ne changeront rien ! —, pour dénoncer ces injustices criantes et clamer des vérités politiques, morales et historiques pourtant plus que jamais indispensables à défendre. […]
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Source : Éditorial de Rivarol