ALORS QUE L’EXÉCUTIF a imposé un troisième confinement depuis le vendredi 19 mars à minuit à seize départements français, dont la totalité de l’Ile-de-France et des Hauts de France, et qu’il menace de l’étendre à d’autres régions, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, et qu’il poursuit une communication particulièrement erratique, exigeant une attestation de déplacement dans les régions confinées, puis la retirant tout à coup, suspendant temporairement la vaccination avec AstraZeneca à cause des risques encourus, puis la reprenant sur-le-champ, le Premier ministre se faisant même vacciner avec ce produit très controversé pour inciter les Français à en faire de même, les trahisons du pouvoir politique ne connaissent aucune trêve. Tandis que nous commémorons ces jours-ci deux très tristes événements, aux conséquences funestes, la forfaiture d’Evian le 19 mars 1962 et la dramatique fusillade de la rue d’Isly une semaine plus tard, le 26 mars, une double tragédie dont le pouvoir gaulliste est le seul et unique responsable, le gouvernement actuel, poursuivant une même œuvre anti-nationale que ses prédécesseurs depuis plus de soixante ans, entend aggraver encore la trahison de notre pays, la falsification du passé et les repentances en tous genres pour les fautes et les crimes prétendument commis par la France en Algérie de 1830 à 1962.
Rappelons qu’Emmanuel Macron avait déclaré, de manière aussi provocatrice que significative, pendant la dernière campagne présidentielle, le 15 février 2017, que la colonisation en Algérie avait été « un crime contre l’humanité ». Et ce qui est encore plus grave, c’est que le candidat à l’Elysée avait prononcé ses propos contre son pays lors d’un voyage en Algérie, en accordant une interview à la télévision algérienne. Quand on sait que les crimes contre l’humanité sont jugés imprescriptibles et qu’ils donnent droit pour leurs victimes supposées à des demandes permanentes de dommages et intérêts en espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi au rappel incessant à l’école et dans les grands médias des monstruosités attribuées à leurs auteurs et complices, il était évident qu’Emmanuel Macron par sa déclaration évidemment calculée mettait le doigt dans un engrenage infernal où la France serait sans cesse humiliée, tenue de rendre des comptes, de faire repentance, de réparer matériellement et moralement pour ses prétendus « crimes contre l’humanité ».
LE RAPPORT que Benjamin Stora, historien pro-FLN, a remis tout récemment au chef de l’Etat va dans le même sens puisqu’il recommande la mise en place d’une commission « Mémoire et Vérité chargée d’impulser des initiatives mémorielles communes entre la France et l’Algérie » et qui est en réalité une machine de guerre contre notre pays, son être historique, son œuvre colonisatrice et civilisationnelle. Stora propose que cette commission soit composée de « différentes personnalités engagées dans le dialogue franco-algérien », comme Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie de l’Assemblée nationale, Karim Amellal, ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée, des intellectuels, médecins, chercheurs, chefs d’entreprise, animateurs d’associations, tous notoirement hostiles à la colonisation française en Algérie. La commission a pour objet de formuler des recommandations sur 22 points. Nous ne pouvons tous les citer, faute de place, mais il importe de noter les plus pernicieux. Le rapport Stora appelle ainsi à « poursuivre les commémorations, comme celle du 19 mars 1962 demandée par plusieurs associations d’anciens combattants à propos des accords d’Evian, premier pas vers la fin de la guerre d’Algérie. D’autres initiatives de commémorations importantes pourraient être organisées comme celle du 17 octobre 1961, à propos de la répression des travailleurs algériens en France. A tous ces moments de commémoration pourraient être invités les représentants des groupes de mémoires concernés par cette histoire. » Or, on sait que les associations de Pieds-Noirs et d’harkis contestent vigoureusement et à juste titre que la fin de la guerre d’Algérie soit fixée au 19 mars. Il y eut en effet encore des combats, des morts, des assassinats, des personnes portées disparues, et en grand nombre, bien après cette date. C’est falsifier l’histoire et insulter la vérité que de faire finir la guerre d’Algérie avec les accords dits d’Evian.
Dans la même veine, le rapport prévoit également d’organiser en 2021 un colloque international dédié au refus de la guerre d’Algérie, ou plutôt du maintien de la France en Algérie, par certaines personnalités françaises comme François Mauriac, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre et Paul Ricœur. Il entend par ailleurs préparer, toujours en 2021, au Musée national de l’histoire de l’immigration voulu par le désastreux Chirac une exposition ou un colloque sur les indépendances africaines. Enfin, Stora réclame l’entrée au Panthéon de la militante activiste et gauchiste pro-FLN, anti-française, abortive et féministe Gisèle Halimi, preuve qu’il ne s’agit nullement de réconcilier des camps opposés mais de rouvrir des plaies laissées béantes.
MALGRÉ toutes leurs repentances indignes et leurs trahisons insupportables, les dirigeants français n’en font jamais assez aux yeux d’Alger. Trois semaines seulement après la remise du rapport Stora sur les relations entre la France et son ancienne colonie, Alger a réagi vivement et dit regretter l’absence d’excuses explicites et de reconnaissance. Loin d’apaiser les relations, cela semble les crisper, relève la presse algérienne. Le rapport de l’historien Benjamin Stora, commandé par Emmanuel Macron, visait officiellement à apaiser les relations franco-algériennes. Pour l’heure, il n’a fait qu’accentuer les crispations. Comme c’était prévisible.
La réaction de l’Exécutif algérien le confirme. Le porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer, a ainsi déclaré regretter le refus de la France de reconnaître ses « crimes coloniaux ». Selon lui, l’épais dossier de 150 pages de Benjamin Stora vient camoufler la vérité historique de la colonisation et de la guerre d’Algérie, rapporte sévèrement le journal algérien TSA : « Le criminel (sic !) fait tout pour éviter de reconnaître ses crimes. Mais cette fuite en avant ne pourra pas durer. » A l’évidence, l’Algérie exige une reconnaissance explicite de culpabilité de la France pour pouvoir demander des réparations morales et financières considérables et incessantes. Imitant en cela le comportement des dirigeants d’une petite communauté très habiles à sans cesse tendre la sébile. Comme quoi les coteries et lobbys dans notre pays, même quand leurs intérêts ou leurs sensibilités divergent parfois, savent additionner leur malfaisance et utiliser les mêmes méthodes détestables mais ô combien efficaces quand il s’agit de salir notre pays et de le traiter plus bas que terre.
Jérôme BOURBON, RIVAROL
Je ne sais pas s’il y a de la part du gouvernement Macron une volonté de repentance tous azimuts. Je ne vois et subis dans mon quotidien depuis des décennies que la repentance des repentances qui entend bien ne pas se laisser damer le pion ( je n’ai pas dit le fion). Je pense que le gouvernement Macron, en dépit de ses belles annonces, est sur cette même ligne. Je pense qu’à propos de l’Algérie, vous vous faites du souci pour rien. Le peuple français n’a bien sûr rien à se repentir à propos de la colonisation de l’Algérie et de la guerre d’Algérie, mais on ne peut nier que certaines familles et des milieux financiers ont tiré profit de la colonisation et de la guerre d’Algérie.