L’héritier d’Ibn ben Séoud s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi après avoir été hospitalisé, à l’âge de 90 ans. Son règne, commencé officiellement en 2005, a été marqué par des réformes, notamment sous la pression de la rue lors du « printemps arabe », comme le droit de vote pour les femmes et a lancé l’ouverture de cette importante puissance régionale dans divers domaines, s’appuyant sur d’importantes ressources énergétiques pour étouffer toute contestation.
À l’international, il a poursuivi durant dix ans la politique pro-américaine de ses prédécesseurs. Officiellement opposé à l’invasion de l’Irak, l’Arabie séoudite avait en réalité apporté son assistance aux troupes américaines. Le royaume ces derniers mois, a engagé la lutte contre les islamistes virulents, multipliant les arrestations, les procès suivis d’exécutions, ou les raids aériens, tout en facilitant par ailleurs l’aide aux rebelles en Syrie. Sous son régime comme durant les décennies précédentes, l’Arabie séoudite a pourtant longtemps été un important lieu de diffusion du takfirisme et du financement de groupes terroristes.
Sous son règne, l’Arabie séoudite est demeurée très fortement hostile à l’Iran, l’autre grande force régionale du golfe Persique. Comme l’État criminel d’Israël, il a multiplié les appels aux États-Unis pour attaquer l’Iran, l’Arabie séoudite dénonçant le programme nucléaire de son ennemi chiite. Par ailleurs, le régime a su engager de bonnes relations avec de nombreux pays au monde, sur la base « sacrée » de l’économie, depuis les États-Unis jusqu’à la Chine, en passant bien entendu par la France. Le prince Salmane, qui vient de succéder au roi Abdallah, était à ce sujet en visite en France il y a quelques mois, où il a rencontré Manuel Valls, rappelant qu’au-delà des postures sur la liberté d’expression, de religion, les droits de l’homme ou le terrorisme, seul comptait l’argent.