Longtemps le plus grand vaisseau de la Royal Navy et doté d’un armement surpuissant constitué de 8 canons de 381 mm, le croiseur de bataille Hood était parfait pour parader un peu partout, durant l’entre-deux-guerres, toute la puissance maritime britannique, parfait également pour couler une flotte au mouillage comme la flotte française à Mers El Kébir.
Du 3 au 6 juillet 1940, le Hood participe à l’attaque anglaise sur Mers El Kébir qui fera 1295 morts chez les marins Français, dont 997 rien que sur cuirassé Bretagne. Le cuirassé Provence et le croiseur de bataille Dunkerque devront s’échouer pour ne pas couler, seul le croiseur de bataille Strasbourg parviendra à s’échapper vers Toulon avec 6 contre-torpilleurs. Le Hood poursuivra cette escadre, le Mogador, l’un des contre-torpilleurs sera coulé, mais le reste ralliera Toulon, de même que deux jours plus tard, le porte-hydravion Commandant Teste.
Pour les Anglais, spécialement les marins du Hood, la partie était facile, les navires français embossés «cul à quai» ne peuvent manœuvrer et riposter à la flotte britannique qui tire abritée derrière le relief, surtout, les Français n’avaient aucune consigne de se battre, surtout pas contre des navires en principe alliés.
Le 24 mai 1941, changement de décors, cette fois, le Hood, qui est un croiseur de bataille mais pas un cuirassé, c’est-à-dire que le blindage de son pont n’est pas suffisant pour le protéger d’un tir en cloche d’un obus lourd, doit se mesurer au Bismarck, disposant d’un armement aussi puissant que le Hood, mais qui lui dispose d’un blindage suffisant pour être classé comme cuirassé.
Le Hood court à sa perte, son équipage et ses officiers doivent prier pour qu’aucune salve du Bismarck ne fasse mouche, mais la distance entre les navires se réduit de plus en plus, elle n’est plus que de dix-huit kilomètres, la cinquième salve du Bismarck est la bonne, un obus traverse le mince blindage supérieur et va se ficher dans la soute à munitions, provoquant une explosion catastrophique, le navire sombre en quelques minutes, des plus de 1 400 hommes d’équipage, il n’y aura que trois survivants, le bilan est donc plus lourd pour les Anglais que pour les Français de Mers El Kébir.
Toutefois, les marins Anglais savaient qu’ils partaient à la bataille contre un monstre, qu’ils risquaient gros, mais ils avaient une mission, ouvrir le passage à de très importants convois de navires marchands, de ce point de vue, leur mission a quand même été un succès.
Les marins Français, eux, n’ont eu aucune chance de se battre, ils n’avaient d’ailleurs aucune mission, les dirigeants du pays étant incapables de choisir un camp, au fond, la marine française se montrait à Mers El Kébir tout aussi dépassée que l’armée de terre deux mois plus tôt., même pas capable de prendre la décision d’évacuer des navires dont on n’avait pourtant pas l’intention de se servir.
Mais deux jours plus tard, le 26 mai, le Bismarck est gravement endommagé par l’aviation embarquée britannique, puis, le lendemain, il est obligé de se saborder, seuls 114 marins des 2 200 membres d’équipage survécurent.
En réalité, on ne peut pas dire que le Bismarck ait vengé Mers el-Kébir en coulant le Hood, la mort des marins Français est désolante, la mort des marins Anglais du Hood est désolante, la mort des marins Allemands du Bismarck est désolante, tout ceci est une effroyable tragédie fratricide dont on mesure bien les conséquences aujourd’hui.
Non, l’Amiral Platon n’était pas fou, a t-il été fusillé ou écartelé?
Comme ses supérieurs, Platon est un anglophobe obstiné. La présentation par la presse anglaise du désastre de Mers El Kébir, le 3 juillet 1940, comme une grande victoire navale, rend les marins français furieux et le contre-amiral entre dans une rage dangereuse pour son équilibre psychique. L’Armistice est signé. Dès l’entrée en fonction du Maréchal, Platon, lui le protestant strict et austère, change brutalement. Guidé par une sorte de paranoïa, il se croit la victime personnelle des événements.
Le maréchal Pétain l’appelle au secrétariat d’État aux Colonies. Rapidement, l’amiral de la Flotte Darlan, de Laborde et Platon considèrent que l’ennemi c’est l’Angleterre. De là, l’adhésion au « pangermanisme » et la reconnaissance à l’Allemagne d’un rôle messianique, favoriseront une collaboration déterminée, totale. Vichy lui a confié la lutte contre la franc-maçonnerie responsable, selon le gouvernement, de la guerre et de l’armistice !
Platon oublie, alors, sa rigueur morale, sa droiture intellectuelle, sa foi chrétienne. Le 27 novembre 1942, le sabordage de 61 navires français, à Toulon, le fait basculer dans un état de fureur aiguë qui fera dire au Maréchal, plus tard : « Mais il est fou ! ». Laval le contraint de se retirer à Pujols, le 26 mars 1943.
Que vient faire l’amiral Platon dans cette affaire ? J’ai du mal à comprendre. Ce commentaire est hos sujet nonobstant son érudition.
Tout d’abord le commandant de l’escadre désarmée à mers El kebir était l’amiral Gensoul qui exécutant les mesures de désarmement des bâtiments présents sur la base conformément aux dispositions de l’armistice. Il avait des ordres et s’y tenait. De fait il n’était plus en mesure de combattre.
Les conditions imposées par l’amiral Somerville (francophile, ironie du sort) n’étaient pas acceptables. Quels ordres à t’il reçu ? Je ne sais mais je pense que ni lui ni l’amiral Somerville ne surent trouver un arrangement comme le firent les amiraux Godefroy et Cunningham à Alexandrie qui surent faire preuve d’adresse maintenant un status quo acceptable. Ce fait prouve que c’était possible.
Il est certain que le gouvernement de l’état français ne voulut pas choisir son camp et les conséquences sont visibles à présent. Les amiraux Darlan et Platon avaient compris qu’il fallait un renversement d’alliance, comme bien d’autres qui n’avaient pas hélas de pouvoir de décision. L’équipe qui vint au pouvoir était composée des moins mauvais des politiciens de la 3ème république qui fera tout pour torpiller les bonnes mesures prises…..Pierre Laval en tête. Ce que l’on sait le concernant ne laisse aucun doute. Reinhardt Heydrich par exemple en était conscient.
Le fait que Pierre Laval ait assigné à résidence le dit amiral Platon en pleine zone de maquis, le condamnant a mort le montre aussi car le dit amiral prenait la lutte anti maçonnique fort au sérieux.
Si le rôle de l’état français fut bénéfique à très court terme, ses alternoiements furent désastreux à plus long terme mais cela n’est pas notre sujet.
Tant le Hood que le Bismarck furent mal employés ce qui causa leurs perte.
Je désire simplement savoir comment est mort l’amiral: fusillé ou écartelé?
Platon est mort écartelé. Son fils transporté à la clinique de Saint Thomas de Villeneuve à Aix y a été supprimé médicalement. Sa belle fille s’est enfuit dans le Vaucluse amenant avec elle ses enfants qui pour ne pas laisser de traces ne durent pas scolarisés.
Voilà ce qui attend ceux qui s’attaquent à la Franc -maçonnerie.
Baudouin
Bonjour.
Deux erreurs dans le texte :
– le Commandant Teste n’a pas été coulé à Kébir. Après son sabordage, en 1942, il est renfloué par les italiens en 1943. Il était encore en réserve à Toulon en février 1961, servant d’entrepôt amarré au quai de l’artillerie dans l’arsenal Il a été vendu pour ferraillage en 1963.
– Le Mogador est à Mers el Kébir lors de l’attaque britannique. Il est touché par un obus de 380 mm détruisant sa plage arrière et provoquant l’explosion de ses grenades anti-sous-marine. Ne pouvant manœuvrer, il est remorqué à Oran pour réparation. Mis en cale sèche le 17 juillet, réparé sommairement, il est remorqué jusqu’à Toulon où il arrive le 1er décembre. il y reste amarré en attendant d’être remis en état. Les travaux sont effectués par le chantier naval Forges et Chantiers de la Méditerranée de La Seyne-sur-Mer. Ils ne débutent qu’en février 1942, à cause du manque de matériel. En octobre, la fin de la reconstruction du Mogador est estimée pour juillet 1943. Le 27 novembre 1942, il est sabordé à La Seyne-sur-Mer. Il est renfloué par les Italiens en avril 1943, sans être réparé. Fin 1944, le Mogador est coulé par les bombardements alliés sur Toulon. Il est démoli en 1949.
Le Strasbourg s’est échappé de Mers el Khébir en faisant le vide autour de lui, semant la terreur chez les anglais. Aussi quand il s’est sabordé au large de Toulon, les anglais sont allé sous l’eau canonner son épave. Ils sont comme cela les anglais !
Baudouin
Le Hood a eu ce qu’il méritait !