Éditions Ars Magna, Nantes, 2021, pp.31, 15 €
Encore une fois Christian Bouchet nous émerveille avec ce nouvel ouvrage édité par sa maison « Ars Magna ». Nous étions des fans de Yukio Mishima (1925-1970) depuis la lecture de son roman « Confessions d’un masque » (1949) traduit en grec. Cette fois Bouchet a sélectionné le texte qui a été lu par l’auteur lui-même avant son seppuku, qui est le suicide avec des sous-entendus nationalistes. Ce texte était inédit en français et cette édition vient combler la bibliographie française de l’auteur.
Avec une introduction très détaillée écrite par Georges Feltin-Tracol sur les étapes politiques et artistiques du créateur de la Société du Bouclier en 1968, nous découvrons une allocution impressionnante et très suggestive (avec beaucoup de sous-entendus) qui a été abandonnée pendant cinquante ans « au bureau du général de la division de l’Est de la Force terrestre d’auto-défense du Japon à la base militaire d’Ichigaya, à Tokyo.
Encore une fois il n’y a pas le nom du traducteur mentionné au début et ainsi nous sommes sûrs que Bouchet a fait cette traduction mais de l’anglais (pas du japonais). Pourtant le résultat est fort, même si nous sommes parfois obligés à recourir sur internet pour les termes japonais laissés sans traduction. « Au Japon, l’armée est castrée et manipulée par des politiciens perfides et capricieux ». Mishima nous avance à la fin la phrase équivoque et ambiguë que cette date de son seppuku est celle qui sonne « l’ère Showa » (terme laissé sans traduction). Nous avions hésité à comprendre la signification mais finalement nous avons compris pourquoi Bouchet a laissé ce terme sans traduction : il voulait que ses lecteurs fassent le lien avec un terme hébreu (cette fois) : la Shoah ! Avec une nouvelle Shoah nous allons couvrir les blessures de la défaite en 1945 !
Dionysos ANDRONIS
Disponible sur : Ars Magna
100 F pour 31 pages, désolé, je ne peux pas…
Lire Mishima en grec (moderne ?…), ça doit pas être de la tarte !
« nous sommes sûrs que Bouchet a fait cette traduction mais de l’anglais (pas du japonais) » : Christian Bouchet ne le sait peut-être pas, ou le sait trop bien, mais Mishima a ordonné dans son testament que la version originale de son œuvre était l’anglaise, pas la japonaise ; il a donc obéi au droit moral de l’auteur sur son œuvre (dans un autre domaine, merdique celui-là : François Mitran-la-Francisque a de même interdit la réédition de certains de ses livres, les premiers, ceux de quand il était “observatoirien”, dont il avait trop honte…) ; mais je m’interroge sur l’avenir du droit moral de l’auteur quand l’œuvre tombe dans le domaine public (pour Mishima, il y a encore de la marge !).