Dimitar Spisarevski (en bulgare : Димитър Списаревски) était un pilote de chasse bulgare connu pour avoir abattu un bombardier américain par « éperonnage » pendant un bombardement de Sofia, capitale bulgare, durant la Seconde guerre mondiale.
Né à Dobrich le 19 Juin 1916, Spisarevski déménage avec sa famille après la Première guerre mondiale à cause du Traité de Neuilly qui entérine l’annexion de sa ville natale par la Roumanie, vivant ensuite à Lom, Belogradtchik et Sofia.
Spisarevski entre à l’École militaire royale dont il est finalement exclu pour aller servir à Yambol. Mais en raison de son excellente conduite, il est accepté à nouveau comme cadet à l’École. A l’annonce de l’ouverture d’un concours de pilote de chasse, il est parmi les premiers volontaires à faire acte de candidature. Plus tard, il continue sa formation dans l’Allemagne du IIIe Reich et sort diplômé de l’École de pilote de chasse de Werneuchen en 1938. À l’été 1943, il est envoyé en France, dans la Manche, avec un autre pilote bulgare, pour observer les pilotes allemands et parfaire sa maîtrise tactique du combat aérien.
Le 20 décembre 1943, un groupe de 200 bombardiers américains « B-24 Liberator » et des avions de combat se dirigent sur Sofia afin de déchaîner à nouveau le feu sur la capitale. 36 avions bulgares décollent pour tenter d’intercepter les bombardiers avant qu’ils aient atteint le ciel de Sofia. Spisarevski est l’un des deux pilotes sur « Messerschmitt Bf-109 » en service sur la base de Bozhurishte (à l’Ouest de Sofia) qui sont envoyés pour intercepter les bombardiers.
Selon le journal de combat de l’escadre de chasse dont Spisarevski faisait partie, les bombardiers américains B-24 volaient vers Sofia en formation de trois appareils en V sur une longue colonne. Les appareils bulgares devaient former une ligne de bataille par escadrons de quatre appareils en colonne à 6000 mètres d’altitude. Les ailiers avaient la mission d’engager les appareils ennemis « P-38 Lightning » pendant que les autres frapperaient les bombardiers et les forceraient à lâcher leurs bombes à l’extérieur de la ville.
L’appareil attitré de l’officier Spisarevski connut alors des problèmes de démarrage, l’empêchant de décoller et le contraignant à s’élancer sur la « doublure », l’appareil de réserve, avec un certain retard dans ce qui sera son premier, unique et ultime engagement aérien.
Quand il a atteint les bombardiers, la bataille a déjà commencé. Spisarevski échappe à deux chasseurs américains et réussit à se diriger vers un groupe de 16 bombardiers et, sans cesser de tirer, il éperonne avec son appareil, le « B-24 Liberator » de tête, porteur de l’avionique radar, empêchant la désignation des cibles aux autres bombardiers de la formation. Le bombardier se brise en l’air et seul le mitrailleur de queue survivra. L’appareil de Spisarevski s’écrase sur les hauteurs près du village de Pasarel à proximité de Sofia. Son corps est retrouvé parmi les débris. Le bombardier américain frappé s’est écrasé de l’autre côté du village et le bombardement des populations civiles de Sofia est évité.
Pour la destruction d’un bombardier quadrimoteur, Dimitar Spisarevski a été crédité à titre posthume de trois victoires aériennes et élevé au grade de capitaine. Il est enterré au cimetière central de Sofia, dans l’Allée des pilotes.
Chaque année, sur les hauteurs de Pasarel, là où son appareil s’est écrasé, les nationalistes bulgares rendent hommage au héros qui a librement sacrifié sa vie pour épargner aux populations civiles de Sofia un déluge de feu apporté par les criminels de guerre alliés.
Spisarevski, le lion volant : Documentaire consacré à la personnalité du Capitaine Dimitar Spisarevski et un hommage à son abnégation. Vous pouvez y voir des images de la commémoration annuelle, que l’Union Nationale Bulgare organise à la mémoire du héros (photos ci-dessous). Le film est l’œuvre de XPLR Video Production et la preuve de la façon dont plusieurs jeunes Bulgares, presque sans argent, mais avec beaucoup d’enthousiasme et de volonté, peuvent créer un contenu vidéo qui a un effet éducatif positif, pas comme les séries vulgaires et insipides qui inondent quotidiennement nos écrans.