2021, Pardés, 292 pages, 22 €
En août 1943, Robert Brasillach quittait « Je suis partout ». Il continuera néanmoins à rédiger des articles politiques dans un certain nombre de journaux de la Collaboration, tels « Révolution nationale », « L’Écho de la France », « La Gerbe », « Le Petit Parisien » et « La Chronique de Paris« . Comme dans ses contributions données à « Je suis partout », les articles de « Révolution nationale » et de « L’Écho de la France » épinglent les «dissidents», la Résistance, les gaullistes, la démocratie, l’anglophilie et le parlementarisme. En revanche, ses articles pour « La Chronique de Paris » traitent de romans et de théâtre.
Brasillach avait un talent indéniable pour peindre « la couleur du temps ». Sur les aspects sociaux de cette « couleur », il ne se trompait pas, d’habitude, alors que, dans le domaine de la politique, il donne souvent l’impression de s’égarer.
Ce fut peut-être un certain fanatisme – ou, au moins, une obstination – idéologique qui le maintint dans une voie qui s’avéra vite dépassée par l’évolution des événements de la Deuxième Guerre mondiale. Voilà, peut-être, ce qui donne à certains articles ce ton légèrement excédé, frustré, voire aigri, ainsi que des contradictions dans ses propos, et des ambiguïtés, relevées par le commissaire du gouvernement Marcel Reboul, en 1945, lors de son procès pour intelligence avec l’ennemi.
En rédigeant son bilan de l’année théâtrale dans un de ses derniers articles de La Chronique de Paris, Brasillach ne savait peut-être pas qu’il s’agissait de son adieu à la critique. En tout cas, ce bilan, ainsi que les circonstances dans lesquelles il fut établi, ne font que rendre cette belle fin de saison de 1943-1944 encore plus poignante.
Articles de Révolution nationale (1943-1944):
Naissance d’un sentiment • Je reviens d’Alger • Église et démagogie? • Le vert, couleur du désespoir… • Les leçons de novembre • Peut-on agir sur le malaise dissident ? • Dissidents, désabusés et « rapprochistes » • Devant les sections d’assaut du national-capitalisme • Pour une poésie impure • Jacobins et thermidoriens • Roman et Révolution • Ce qui reste acquis. • Lettre à quelques jeunes gens • Traduction des poètes • On n’oublie pas « Commentaire » • Le temps du dégoût • Petits prophètes • La Révolution, la Révolution seule • Rêveries anglaises • France, France seul… • Petits conseils sur les grands mots • La véritable Andromaque • … Vous étiez si impatients • T’as l’bonjour… du Brésil • Les alibis de l’historien
Articles de L’Écho de la France (1944):
Le sang de la patrie • La Gorgée • Le Mystère de la concorde • Le « fait nation » • Ceux qui nous bombardent • Un héros de la dissidence : le général Perrichon • Pour un «Livre blanc » des bom bardements • La nuit de quatre années • Offrande à l’imagination • L’arbre de Guernica • Histoires de fous • Propagande et simonie • Pour la libération du French Cancan • Méditation pour le Deux-Août • Vraie et fausse culture • Ramon Fernandez
Articles de La Chronique de Paris (1943-1944):
Prologue • Jean Giraudoux: Sodome et Gomorrhe – Pierre Corneille: Suréna – H.-G. Clouzot : Le Corbeau • Paul Claudel : Le Soulier de satin – Jean Delannoy et Jean Cocteau: L’Éternel Retour – Claude Autant-Lara : Douce • Henry de Montherlant : Fils de personne – André Roubaud : Les Eaux basses – Georges Neveux : Le Voyage de Thésée • Adieu à Jean Giraudoux – Les Visiteurs du soir, Les Anges du péché et Le ciel est à vous • Jean Anouilh : Antigone, Le Voyageur sans bagage – Josef von Báky : Les Aventures du baron Münchhausen • Molière: Le Bourgeois gentilhomme • Michel Aucouturier: Un Don Juan – Léo Joannon: Le Carrefour des enfants perdus • Calderón: La vie est un songe – Robert Garnier: Antigone 1580 – Racine : Andromaque • Devant l’Apocalypse • Henri Ghéon : fin de saison • Les premiers livres de Jean Giraudoux
Robert Brasillach (1909-1945): Romancier (La Conquérante, Comme le temps passe), critique littéraire (Por traits), spectateur infatigable (Histoire du cinéma, Animateurs de théâtre), chroniqueur de son temps (Histoire de la guerre d’Espagne, Journal d’un homme occupé), journaliste engagé (Je suis partout), dramaturge (Domrémy, La Reine de Césarée), poète (Poèmes de Fresnes), Brasillach s’est essayé dans tous les genres avec une égale réussite. Il appartient au paysage littéraire français du XXe siècle. L’ensemble de son oeuvre constitue un véritable monument de la littérature française et il est impossible aujourd’hui de l’ignorer.
« J’ai pu me tromper sur des circonstances, ou des faits, ou sur des personnes, mais je n’ai rien à regretter de l’intention qui m’a fait agir. »
(Robert Brasillach à son procès.)
Disponible sur la Boutique nationaliste