« Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide. […] Le système occidental va vers son état ultime d’épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l’humanisme rationaliste, l’abolition de la vie intérieure… Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. […] Aujourd’hui les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest.. »
Alexandre Soljenitsyne
Tout est dit. Cet extrait est tiré de sa conférence « le déclin du courage », en 1978 à Harvard. L’auditoire s’attendait à un éloge de son pays d’adoption; c’est l’inverse qui s’est produit :
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1680
Il s’avère hélas que l’éclipse d’intelligence ne touche pas que l’occident. Ce que met en évidence l’attitude de la Pologne, de la Hongrie, mais surtout actuellement de l’Ukraine. Lesquelles n’ont pas compris l’immense Soljenitsyne lorsqu’il leur rappelait que, loin de les dresser les uns contre les autres, la fin de l’époque soviétique aurait dû les rapprocher, pour avoir connu ensemble la même sanglante dictature et en tirer les mêmes enseignements.
La faute de raisonnement consistant à attribuer la responsabilité de cette dictature aux Russes, qui en ont au contraire été les principales victimes, est lourde de conséquences.
Et pourtant… Victimes de qui ?
– Iossif Djougachvili, dit Staline, n’était pas Russe mais Georgien.
– Son complice le plus sanglant, qui ne fut pas réhabilité et reste accusé de crimes contre l’humanité par la Fédération de Russie, Laurenti Béria, sinistre chef du NKVD, organisateur des massacres de Katyn, était également Géorgien.
– Davidovitch Bronstein, dit Trotski, épurateur sanglant de l’armée rouge, quant à lui… était Ukrainien !
Alors comment justifier cette haine des Russes, victimes du même système totalitaire ? Comment, sinon par un réflexe primaire dénué de tout fondement moral s’appuyant sur des faits historiques ?
Je pense que, s’il y a eu une faute du gouvernement de la Fédération de Russie, c’est de n’a voir pas su communiquer sur ce point capital.
Des milliers d’hommes vont en payer le prix. Immense gâchis !
Evoquant Djougachvili (Staline), Beria et Bronstein (Trotski), vous questionnez : « comment justifier cette haine de Russes' » ? – oubliant qu’avant d’être géorgiens pour les deux premiers et ukrainien pour le troisième, ils étaient avant tout, juifs sionistes. Fait irréconciliable.
Ce que je m’efforce surtout de faire comprendre, chère Michelle Favard-Jirard, c’est ce qu’il y a de tristement irrationnel dans l’attitude qui consiste à attribuer aux seul Russes les ravages sanglants du Marxisme, puis du Stalinisme, alors qu’ils en furent de très loin les principales victimes, d’une part, et que, d’autre part, ceux qui ont imposé cette sanglante dictature n’étaient même pas Russes.
Prenons un exemple : Si les Russes n’on jamais été assez stupides pour reprocher aux Ukrainiens les purges sanglantes de Trotski décapitant l’armée Russe pour en faire l’Armée Rouge, comment les Ukrainiens, compatriotes de ce Trotski peuvent-ils reprocher aux Russes ces massacres organisés en réalité par l’un d’entre eux, ainsi que ceux organisés à l’échelle de tout l’Empire soviétique par les Géorgiens Staline et Béria ?
Quant à l’origine de la plupart de généraux et commissaires politiques imposés par Bronstein, dit Troski, vous savez comme moi que ceux qui combattaient dans l’armée du Reich sur le front de l’Est estimaient combattre « les judéo-marxistes ». Ce qui n’est pas nouveau.
Ce qui serait nouveau serait d’avoir le droit de le dire…