Quelques 450 hommes armés sont arrivés en Ukraine en provenance du gouvernorat d’Idleb (nord-ouest de la Syrie), pour combattre les forces russes dans ce pays.
Selon l’agence russe Sputnik, des proches lui ont fait part que des chefs de l’organisation Hayat Tahrir al-Cham (HTC) [1] qui est la vitrine actuelle du Front al-Nosra, (jihâdistes d’al-Qaeda en Syrie dont Laurent Fabius, alors ministre des Affaires Etrangères, félicitait le travail en ces termes : « sur le terrain, ils font un bon boulot » [2]) ont organisé au début de la semaine passée une série de réunions avec des chefs de plusieurs milices dont le Parti islamique du Turkestan, Ansar al-Tawhid et Hourras Eddine. Il leur a été permis d’autoriser à certains spécimens de leurs miliciens de se rendre en Ukraine en passant par le territoire turc.
La plupart de ces miliciens sont dans les groupes auxquels ils appartiennent des cadres qui ont des antécédents de problèmes avec les dirigeants de HTC. Ils avaient récemment fait l’objet de graves harcèlements, allant jusqu’à l’emprisonnement et des menaces de châtiment, avant que cette opportunité ne se présente comme un règlement qui convient aux deux parties.
Car cette occasion permet à HTC et Cie de se débarrasser d’eux en les envoyant combattre en Ukraine. En même temps, ils pourraient avoir une nouvelle chance et percevoir des émoluments pour leur contribution. Les salaires pourraient atteindre les 1200 à 1500 dollars par mois, selon certaines sources.
Des sources ont indiqué à Sputnic arabic que 150 des 450 miliciens sont « d’origine » française, belge, chinoise, marocaine, tunisienne, tchétchène et britannique. Alors que les 300 autres sont des Syriens originaires des deux gouvernorats d’Idleb et d’Alep.
La plupart de ces deniers combattent dans les rangs de HTC et d’Ansar al-Tawhid, mais un petit nombre appartiennent au Faylaq al-Cham et au Front national de libération pro turcs.
Ils seraient donc arrivés en Ukraine, dans la nuit du dimanche 6 mars, indique Sputnik, c’est-à-dire trois jours après leur départ le jeudi 4 mars de Syrie.
Les miliciens avaient été acheminés ce jour-là dans la région syrienne frontalière de Kherbet Joz puis vers les territoires turcs où ils ont été rassemblés sous la supervision de personnes influentes qui selon Sputnik semblent faire partie des renseignements turcs.
Depuis qu’ils sont arrivés en Ukraine, les contacts avec eux ont été rompus et personne ne sait vers quelles régions ils vont être expédiés, ont conclu les sources.
[1] Les jihâdistes de Hayat Tahrir al-Cham, formés par Al Qaeda, s’étaient emparés en totalité de la province d’Idlib en Syrie, conquise sur l’opposition à Bachar el-Assad qui la tenait en partie jusqu’en janvier 2019.
[2] in « Pression militaire et succès diplomatiques pour les rebelles syriens », Le Monde, 14/12/2012