En France, le début d’année a été marqué par un remue-ménage ministériel : exit Borne(stein), jugée usée par l’usage, certes légal mais immodéré, du calibre 49-3 de la Constitution. Et voici Attal qui coche toutes le bonnes cases en matière d’ethnicité, d’orientation sexuelle et de politique puisqu’il a été adoubé comme Young leader puis au Bilderberg.
Mais tout cela relève de l’écume du politique, lequel est mené par l’oligarchie mondialiste occidentale, organisée en cercles hiérarchisés, qui orchestre la politique des Etats occidentaux, met en place des factotums très jeunes, inexpérimentés mais formatés et surtout bien encadrés. Les têtes d’affiche changent mais la partition est écrite et seule l’interprétation apporte des tonalités variées.
Arrêtons là sur cet épisode politique insignifiant L’essentiel est ailleurs. Pour connaître les lignes directrices de la politique menée, inévitablement contraire à nos peuples, nuisible in fine à l’humanité toute entière, il vaut mieux s’intéresser à ce qui se dit par exemple à Davos, à se renseigner sur les « visiteurs du soir » à l’Elysée que de lire et écouter la presse écrite et parlée, sachant que ce que l’on y apprend relève de la mise en condition de l’opinion publique, de sa fabrication.
Retenons ce propos d’Edward Bernays, neveu de Freud et maître ès propaganda : « la manipulation consciente, intelligente des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans la société démocratique. Ceux qui manipulent, ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. »
Le réel véritable importe peu ; ce qui compte, c’est, pour le magistère qui inspire le pouvoir, de maitriser l’opinion et d’éviter autant que possible quelque débordement fâcheux.
Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente, la trique n’étant à utiliser qu’en dernier recours, lorsque quelque chose a dérapé. Voyez les Gilets Jaunes : la matraque régimiste est intervenue sans ménagement, éborgnements de manifestants à l’appui et a calmé l’émeute, d’autant plus qu’elle n’a jamais voulu s’organiser autour d’une matrice révolutionnaire.
En principe, il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées : quid de la malbouffe, des « vaxxins » ? Ensuite, on poursuit le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la réduire à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste : leur république s’y emploie. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Et puis, noyer l’homogénéité culturelle d’un peuple par l’immigration de masse pour brouiller ses repères.
Günther Anders (L’obsolescence de l’homme, 1956) résumait ainsi le sujet : « L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.»
Mais justement, un mouvement comme les Gilets jaunes est un accroc inquiétant pour les castes oligarchiques. Le Grand guignol covidesque est venu à point en France pour cautériser cette « plaie ». Mais momentanément, car les problèmes demeurent en France comme en Europe.
Et, présentement, la crise ukrainienne a accéléré le décrochage économique des pays de l’U.E., devenus plus que jamais le paillasson de Washington. Le mouvement qui touche actuellement l’Allemagne, avec pour figure de proue les agriculteurs en est un signe.
D’ailleurs, ce déclassement des Etats de l’Europe carolingienne pose une question : que l’oligarchie mondialiste, anti chrétienne, sataniste, veuille nous détruire, est un fait. Mais quel est son intérêt à accélérer le mouvement au point de susciter une probabilité croissante de révoltes ? La question n’est pas incongrue car elle en amène une autre : l’oligarchie occidentale a-t-elle encore le sens du réel ?
La manière dont la crise ukrainienne a été menée par les Occidentaux ne peut que susciter cette interrogation car il était évident que la Russie se donnait les moyens de résister et riposter victorieusement : dès l’été 2014, il était visible que Vladimir Poutine avait pris le taureau par les cornes et que, face aux sanctions imposées part l’Occident à la Russie en matière agricole à la suite du recouvrement de la Crimée, la Russie avait lancé un programme d’autosuffisance agricole, réalisé avec succès au point que la Russie exporte aujourd’hui des produits agricoles qu’elle importait voici encore dix ans, qu’elle préparait à se séparer de l’internet occidental duquel elle dépendait, etc.. Comment, en 2022, ne pas avoir compris que la Russie avait les moyens de mettre en échec toute offensive militaire otanienne, même menée avec la peau des populations de l’actuelle Ukraine ? Comment, plus encore, continuer en 2024 à miser sur un écrasement de la Russie, dont la puissance industrielle semble comme dopée par les sanctions qui n’affaiblissent que ses promoteurs, à commencer par l’U.E. ?
Tout est à l’avenant. Cela s’explique parce que les castes oligarchiques au pouvoir sont aveuglées par leurs propres certitudes, reposant non pas sur la réalité, mais sur leur vision idéologique des choses et du monde. Infatuées, nourries de messianisme vétérotestamentaire et talmudique, déplus en plus incultes — on ne peut impunément vouloir abrutir les peuples et ne pas en subir soi-même les conséquences — déconnectées du réel, dégénérées mentalement et spirituellement dans un satanisme ahurissant, elles ont du mal à voir le gouffre qui s’ouvre sous leurs pas.
Et si leurs membres les plus lucides commencent à l’entrevoir, leur réaction n’est pas celle de l’humilité et de l’adaptation pragmatique de leur politique au nouveau rapport de forces qui se met en place – à la fois parce que d’autres peuples reprennent leur place dans le monde comme la Chine et par leurs propres erreurs telles l’extraterritorialité du dollar et la confiscation d’avoirs comme c’est le cas pour ceux de la Russie – notamment en acceptant pragmatiquement le monde multipolaire, mais de se raidir. Se raidir au point de menacer la planète d’un nouveau conflit mondial armé, celui-là pouvant être apocalyptique dans la mesure où l’usage de l’arme nucléaire devient chose banale dans leur intelligence malade.
En Europe, en France, nous sommes peu nombreux à comprendre que le navire Occident — lequel est une contrefaçon de l’Occident helléno-chrétien, l’original, l’authentique — est en train de sombrer et qu’il est irréformable. Nous sommes évidemment à l’intérieur mais nous devons avoir des réflexes de survie. Tout d’abord, le quitter mentalement (l’exil, sauf urgence, est de la désertion) : cela signifie que nous devons avoir pour réflexe de ne croire a priori aucun des propos que les castes oligarchiques de nos pays peuvent tenir, sauf lorsqu’ils annoncent la mise en place de législations visant à nous contrôler, à nous emprisonner, même à ciel ouvert.
Sans provocations inutiles et contreproductives, nous devons tenir imperturbablement un discours nationaliste, c’est-à-dire un discours réaliste, enraciné dans notre tradition nationale, développer nos moyens de communication et de diffusion, tout d’abord autour de nous, dans notre quotidien, puis à travers les réseaux sociaux, déjouant les censures diverses qui ne vont que se multiplier, des réunions informelles par des canaux discrets, constituant des réseaux irriguant toute la société.
Et par-dessus tout nous former ; former des cadres nationalistes en une masse critique. Cela nous fait défaut. Comment en effet espérer conquérir l’Etat si nous ne disposons pas de « cerveaux » formés intellectuellement, à l’action et dénués de tout scrupule inutile ? Or les erreurs de nos ennemis nous préparent le terrain bien plus sûrement que nous l’imaginons alors que nous nous enfonçons dans une nuit fuligineuse à vue d’homme.
Que certaines de nos publications s’arrêtent de paraître peut nous attrister mais ne doit pas nous inquiéter : le flux de la vie, à l’instar de celui de l’eau, finit par passer toujours, par quelque interstice, par-dessus les barrages édifiés pour l’arrêter. Là où il y aune volonté, il y a toujours un chemin. Ne comptons que sur nos propres forces, sans état d’âme, comme si notre succès allait se produire demain.
MILITANT
Éditorial du dernier numéro de MILITANT (n°766 – Janvier 2024) après 56 années d’existence de la revue nationaliste pour la défense de l’identité française et européenne, fondée par Pierre Bousquet, Pierre Pauty et Jean Castrillo en 1967, animée par son rédacteur en chef André Gandillon, cadre nationaliste et écrivain.
Sommaire :
- Œuvrons comme si la victoire avait lieu demain (MILITANT)
- La route maritime du Nord, nouveau front ? (Nicolas OUGAROV)
- Quelle destinée manifeste ? (André GANDILLON)
- La gauchisation de la Pologne (Albert FOEHR)
- Rendre l’agriculture aux peuples (Maurice GUFFROY)
- La paupérisation va prospérer en 2024 (Emile MALLIEN)
- Le Poil à gratter
Cher abonné et lecteur,
Ce numéro 766 de janvier 2024 est le dernier numéro que vous recevez. Je suis en effet au regret de suspendre la parution de notre revue, après 56 années d’existence.
Les raisons en sont les augmentations successives des coûts d’impression et de diffusion, mais aussi et surtout la diminution accélérée du nombre de nos abonnés, souvent âgés, qui a atteint un niveau en dessous duquel nous ne pouvons continuer notre travail.
En outre, certains de nos auteurs ont exprimé leur souhait d’arrêter leur collaboration pour des raisons personnelles et la relève n’est pas là.
Je tiens à remercier le Rédacteur en chef André Gandillon pour l’immense travail qu’il a accompli en compagnie de Jean Castrillo depuis près de 25 ans et seul depuis 2011, après le décès de notre camarade et ami.
Toutefois, nous pensons continuer notre activité militante d’information et d’analyse de l’actualité au prisme de la doctrine nationaliste par d’autres canaux, entre autres l’enregistrement périodique de vidéos diffusées sur ‘Internet. L’important est de diffuser nos analyses par tout moyen approprié. Je vous en tiendrai informés.
Soyez remerciés de votre fidélité et de la confiance que vous nous avez accordée au cours de ces années.
Jean-François SIMON, directeur de publication
Merci pour votre combat patriote ….on sent un frémissement dans les profondeur s de l’ âme collective , le réveil sera douloureux pour beaucoup …Que Dieu nous préserve d’ une hécatombe !
Je reste attentive à vos futures vidéos sur internet …..
Pourquoi des structures sans presse ne diffusaient pas Militant en autre
Hélas une époque se termine
J ai connu Militant après Europe Action