La scène se passe le samedi 11 avril 2015, dans le 7e arrondissement de Lyon.
Dans le quartier de la rue Mazagran, quartier autrefois populaire (dans le sens littéral du terme, c’est-à-dire qui appartient au peuple et aux honnêtes gens), aujourd’hui en proie à la racaille et la vermine d’origine souvent exotique, s’est tenu un rassemblement organisé par un collectif d’habitants de la Guillotière.
Là, une centaine de bobos-anarchos-gauchistes a participé à un « référendum populaire » dans le but d’indiquer, à propos des « noms de baptême, ce que leur inspire » la place Mazagran (nom donné à une place sans nom de la rue éponyme). Vous me direz, jusque-là, pourquoi pas ?
Mais voilà. Qu’est-ce qui justifie la tenue d’une telle assemblée réunissant crasseux et saltimbanques ? Mazagran est en effet le nom d’une bataille victorieuse de l’armée française. Nous devrions donc, en tant que bons Français, fiers de leur pays, nous réjouir d’un nom de rue qui célèbre la gloire de notre armée ; oui, mais… Mazagran, ville de la région d’Oran, célèbre la victoire de « l’armée coloniale française sur celle du peuple algérien, en 1840 » (dixit Le Progrès de Lyon).
Cette bataille opposa cent vingt-un sous-officiers et soldats du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique et deux sapeurs du 1er régiment du génie, sous les ordres de deux officiers commandés par le capitaine Lelièvre contre plusieurs milliers de combattants algériens, conduits par un lieutenant de l’émir Abd el-Kader, Mustapha ben-Tami, qui ne réussit pas à prendre la redoute établie par les Français.
Insupportable pour la population locale occupant ce quartier autrefois laborieux, mais dans lequel il faisait bon vivre.
Une centaine de propositions a été remise à la mairie du 7e (ces gens-là ont vraiment une imagination débordante) et dévoilée par un… crieur public le jour même. Le nom de l’émir Abd el-Kader a été proposé ; pas de chance, une place des environs porte déjà son nom…
La chasse aux sorcières est donc lancée ; la ville de Lyon ne s’était pas honorée en débaptisant la rue du professeur Alexis Carrel en 2006, prix Nobel de physiologie et de médecine en 1912 ; une poignée d’anciens combattants (si, je vous l’assure, il y en avait…) avaient également souhaité que l’aéroport lyonnais ne portât pas le nom de l’aviateur et écrivain lyonnais Antoine de Saint-Exupéry, trop tiède à leurs yeux. Et les Lyonnais non reniés attendent toujours que la rue Ferrandière devienne la rue Henri Béraud…