Quand Maréchal-Le Pen débauche Bettati et Kandel
Le Front national n’en finit plus de se républicaniser. Dans le sud de la France, le recyclage des politiciens faillis de l’UMP tourne à plein régime. Marion Maréchal-Le Pen vient d’annoncer la nomination d’Olivier Bettati comme tête de liste du néo-FN dans les Alpes-Maritimes. Après avoir été rejeté par la clique d’Estrosi, Olivier Bettati s’était empressé de fonder un groupe avec des politiciens du PS et du centre, notamment Marc Concas, il y a quelques mois. Le gaulliste, après avoir servi et idolâtré Jacques Chirac puis Christian Estrosi, après s’être allié à d’anciens PS et d’autres membres du Mouvement démocrate, vire à l’extrême droite. Tout cela en moins de deux ans, puisque son éviction de l’UMP date de fin 2013.
« J’ai été emballé par cette jeune femme d’avenir. À 25 ans, avoir une telle justesse dans l’analyse ! Elle représente l’avenir de la droite en France. Je me suis retrouvé comme au RPR il y a 25 ans. »
Ceux qui rêvent d’une France délivrée de ses erreurs passées sont donc informés. Pour la tête de liste du FN dans les Alpes-Maritimes, le FN actuel, c’est le RPR de 1990, celui des marchés publics truqués d’Île-de-France, des emplois fictifs de la mairie de Paris et de la trahison de la France avec Maastricht. Marion Maréchal-Le Pen est la nouvelle Jacques Chirac. Voilà qui permet de mieux comprendre comment Olivier Bettati peut trouver le sens de l’analyse de Marion Maréchal-Le Pen aussi « juste ».
L’ex-UMP a cependant tenu à se distancier de « l’extrême droite » incarnée par le Front national : il n’en prendra pas la carte.
Il y a seulement quelques mois, détestant le FN, Olivier Bettati avait fondé avec des centristes et des gauchistes « Mon parti, c’est Nice » (MPN) pour lequel il avait été élu lors des dernières élections municipales, avec notamment Benoît Kandel, ancien premier adjoint au maire de Nice. Ce dernier a également rejoint Marion Maréchal-Le Pen, bien qu’il soit mis en examen pour divers délits politico-financiers présumés. Mains propres, tête haute ?
Tout cela n’est pas nouveau, mais s’est avec les élections municipales de 2014 et des ralliements très intéressés. Ce fut le cas à Fréjus et Cogolin avec l’arrivée d’individus pour le moins trouble issus du système Balkany.
Jean-Marc Smadja de Levallois-Perret à la Côte
Le nom de Smadja associé à Levallois-Perret dans un contexte d’affaires immobilières ne peut manquer de faire réagir. Avec raison : Jean-Marc Smadja1, l’homme des grands projets de la mairie FN de Cogolin est un cousin de la corrompue Isabelle Smadja et donc par alliance de l’époux de cette dernière, le multicorrompu Patrick Balkany.
Non seulement Jean-Marc Smadja est en famille avec la famille des caciques juifs corrompus de Levallois-Perret, mais il est membre du « clan » (sic) Balkany, comme le rappelait Marianne2. Ce membre de la tribu Balkany a en effet dirigé la société d’économie mixte de la ville (la SEMARELP) qui a eu en charge le bétonnage massif de la commune francilienne, jusqu’à transformer cette commune en ville la plus dense d’Europe avec 26 000 habitants au km², avec les conséquences prévisibles et désastreuses sur la qualité de vie des – rares – Français qui y vivent.
La SEMARELP est au cœur de l’une des nombreuses affaires politico-judiciaires mettant en cause les corrompus de Levallois-Perret. Les juges van Ruymbeke et Simon soupçonnent l’existence d’un vaste mécanisme de marchés publics truqués et de pots de vin. La cour des comptes avait déjà alerté les autorités sur le fonctionnement de ces différents organismes (mairie de Levallois-Perret, SEMARELP ainsi que de la SCRIM) en 20103. C’est cet individu, âgé de 67 ans (né en 1947), que Jean-Étienne Lansade, qui s’est octroyé une très avantageuse hausse de « salaire » et s’est accordé de très fortes indemnités de représentation, a nommé conseiller pour les grands projets d’urbanisme à Cogolin.
« J’ai besoin de quelqu’un qui sait faire du pognon ! »,
s’est-il justifié, sans mentionner au service et au bénéfice de qui, ni au détriment de qui non plus. En attendant, l’opération a déjà délesté le contribuable d’environ 10 000 euros. Pas de quoi alarmer Jean-Étienne Lansade qui continuera sans doute à se promener en Porsche l’esprit tranquille.
Les deux individus se connaissent bien. Le parachuté Jean-Étienne Lansade, reconverti subitement des affaires immobilières à la politique via le marinisme triomphant, a en effet longtemps vécu à… Levallois-Perret. Où tous deux, le monde est petit, faisaient des affaires dans l’immobilier.
L’étrange irruption de David Rachline
Mais le maire Cogolin, s’il veut « faire de l’argent » – la préoccupation première normale de tout maire –, n’entend pas engager le sien, ni même uniquement celui de la commune. Pour son immense projet de bétonnage, il a tenté de trouver des partenaires dans le département pour son principal projet, l’aménagement de 13 hectares qu’il souhaite transformer en commerces, logements, hôtels ou tout autre bâtiment pouvant créer de fortes plus-values.
Un seul a répondu présent : le maire de Fréjus David Rachline, qui partage avec l’un l’étiquette FN, et avec l’autre les origines ethnico-religieuses. Les autres, dans un département marqué par des décennies d’affaires mêlant la mafia aux politiciens de gauche et libéraux, ont poliment décliné, visiblement peu pressés de suivre ce beau monde sur un chemin que d’aucuns supposent devoir s’achever un jour devant les tribunaux.
Comme le petit monde des républicains exemplaires – dont quelques républicains avantgardistes – est décidément bien petit, c’est très précisément Philippe Lottiaux qu’a recruté comme directeur de cabinet le sénateur-maire de Fréjus David Rachline. Auparavant, Philippe Lottiaux4, autre parachuté en Provence – malheureux celui-là à Avignon – , a servi Patrick Balkany comme directeur général des services à la mairie de Levallois-Perret entre 2001 et 2011, après avoir été le bras droit de Bernard Bled, homme symbole des années Chirac-Tiberi-Sárközy à la mairie de Paris puis dans Hauts-de-Seine. La balkanysation du néo-FN varois avance à grands pas.
La rigueur du choix de ses candidats par le Front national – avec quelques ratés comme tel candidat pédocriminel, tels autres condamnés dans des affaires de drogues voire de trafics internationaux, comme ces nombreux autres, au choix, racistes, antisémites, homophobes, pétainistes, nationalistes, patriotes virés sans ménagement depuis – empêche de penser que la « politique » n’a été ici qu’un prétexte pour Jean-Étienne Lansade et quelques autres de réaliser de très juteuses affaires immobilières sur le dos de la commune de Cogolin et contre les intérêts des Provençaux.
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1 À ne pas confondre avec son homonyme, le pédocriminel juif Jean-Marc Smadja.
2 « Cogolin : le maire FN embauche un ex du clan Balkany pour “faire du pognon” », Marianne, 5 janvier 2015. Voir aussi la version papiers du 8 janvier suivant.
3 « Enquête sur la bétonneuse des Balkany », Marianne, 30 octobre 2014.
4 Philippe Blacart de son nom de scène. Il n’est pas précisé s’il est un spécialiste de l’imitation de Patrick Balkany, de Serge ‘Dassault’ Bloch, de Jacques Chirac ou de Benoît Kandel.
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