Aujourd’hui âgée de 56 ans, la terroriste Marie-Emmanuelle Verhoeven a été arrêtée en février par les autorités indiennes dans une zone frontalière avec le Népal. La justice indienne doit se prononcer sur l’extradition de la tueuse, notamment concernant la validité de mesures tirées d’un traité datant de 1897, avant le 16 novembre.
Originaire de la région nantaise, sa vie est peu connue. Certaines sources affirment que cette militante de gauche est une proche de Jean-Marc Ayrault, qui dirigeait Saint-Herblain d’où elle est issue, et de Jacques Floch, le maire PS de Rézé, où elle aurait travaillé. Après avoir rencontré un Chilien, elle est partie vivre en Amérique du Sud durant les années 1980, se rapprochant des milieux sandinistes, nouant ensuite des contacts avec les groupes terroristes marxistes chiliens. Elle a alors intégré le Front patriotique Manuel Rodriguez (FPMR, Frente Patriotico Manuel Rodriguez).
La justice chilienne l’accuse d’avoir été le cerveau d’un crime commis en 1991, l’assassinat d’un éminent professeur de droit chilien, Jaime Guzman Errazuriz. Il s’agit du fondateur du Mouvement grémialiste, devenu l’un des principaux mouvements chiliens (disposant actuellement de 29 députés sur 120 et 8 sénateurs sur 38) sous le nom l’Union démocratique indépendante (UDI, Unión Demócrata Independiente). Militant du mouvement Patrie et Liberté (Patria y Libertad), Jaime Guzman avait rallié la contre-révolution du général Pinochet après la tentative de dictature soviétique de Salvador Allende.
Le sénateur avait été tué par le FPMR après le rétablissement de la démocratie, telle que l’avaient voulue les grémialistes. Auteur de plusieurs centaines d’attaques en tout genre, le groupe participa notamment en 1986 à un attentat contre le général Pinochet qui montait dans sa voiture avec son petit-fils âgé de 10 ans. L’attaque fit cinq morts et onze blessés. La plupart des membres du FPMR ont échappé à la justice ; quatre condamnés avaient participé à une spectaculaire évasion d’une prison de haute sécurité en 1996. L’un des assassins du groupe, Patricio Ortiz, avait alors rejoint la Suisse, où il bénéficie depuis d’une protection constante, avec le soutien de l’Union européenne (UE).
Après le meurtre de Jaime Guzman, Marie-Emmanuelle Verhoeven, « Comandante Ana », aurait trahi pour travailler avec un organisme gouvernemental spécialisé dans la traque des groupes terroristes. Elle aurait ainsi négocié son départ du Chili avec ses deux enfants, alors que le père de son fils chilien en réclamait la garde. Depuis, elle vivait notamment en France, bénéficiant de la protection des différents gouvernements – certains l’ont accusée d’avoir travaillé pour les services secrets. Elle aurait, possiblement grâce à la complicité des politiciens PS de la région, travaillait ces dernières années dans la région de Nantes.
Elle avait été arrêtée en 2014 en Allemagne avant d’être relâchée après plusieurs semaines de détention, sans avoir été extradée. L’Inde, touchée par le terrorisme marxiste – comme le fut l’Allemagne d’ailleurs – pourrait être plus sensible à la volonté de justice chilienne.