« Ma position est donc la suivante, si l’Europe ne peut maîtriser ses frontières extérieures et ne détermine déjà pas là quel réfugié a droit à notre protection, il faut des frontières intérieures. À l’heure actuelle, ce sont les traités de Schengen et le règlement Dublin II qui sont en jeu.
Je ne suis pas fan du président hongrois Viktor Orban. Viktor Orban est au mieux un semi-démocrate, il mène trop une “démocratie guidée” à la Poutine. Cependant, la Hongrie a l’obligation de surveiller ses frontières extérieures. Aujourd’hui, 30 à 40 % des demandeurs d’asile viennent des Balkans. Ce sont donc des migrants économiques. Je comprends ces gens : à leur place, j’essaierais aussi d’atteindre l’UE. Mais ils ne peuvent pas venir et rester ici. […] Orban fait ce que l’Europe aurait dû faire. Cette barrière hongroise le long de la frontière avec la Serbie, la Slovénie et la Croatie n’aurait pas été nécessaire si l’UE avait mieux surveillé les frontières extérieures avec Frontex et ses propres gardes de côte et de frontière »,
a déclaré l’ancien secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) Jaap de Hoop Scheffer.
Des « coups de feu »
« Avant qu’on le sache , il y aura des coups de feu. Avant qu’on le sache, les sociétés européennes ne pourront plus gérer la problématique des réfugiés. Ce sont surtout les populistes qui en font leur beurre. Aux Pays-Bas, Geert Wilders parle des réfugiés dans les pires termes, mais dans les sondages son parti, le PVV progresse. […]
L’Europe ne sait simplement pas comment gérer cette crise de réfugiés. […] Les pays occidentaux n’ont pas de stratégie commune [sur la Syrie], donc le flux de réfugiés se poursuit et pèse sur notre modèle européen. La société ne peut pas accueillir des gens sans restriction, et certainement pas ceux qui n’ont droit à notre protection parce qu’ils ne sont pas réfugiés »,
a précisé Jaap de Hoop Scheffer.