Il a été la « vedette » meurtrière et décisive du conflit du Haut-Karabakh. Le Harop , ce drone kamikaze israélien capable d’exploser sur sa cible avec une précision chirurgicale, a largement contribué à la victoire militaire des forces azéries sur celles de l’Arménie. Plutôt que d’emporter une charge offensive, ce drone est en fait la munition principale. Ce tueur-chasseur est conçu pour évoluer au-dessus du champ de bataille et détruire les cibles en plongeant sur elles. Cette arme redoutable est produite par l’entreprise publique Israël Aerospace Industries (IAI).
Le Harop a été conçu à partir de 2001 et a effectué son vol inaugural à l’automne 2003 au-dessus du désert du Néguev. Il est plus grand que son prédécesseur. Il est généralement lancé à partir d’un conteneur situé au sol ou sur un navire, mais peut être adapté pour être lancé à partir d’un vecteur aérien. Contrairement au Harpy entièrement autonome, le Harop peut être contrôlé à partir du sol, via son capteur électro-optique. Ses cibles sont plus particulièrement les systèmes de défense sol-air, missiles ou radars.
Son détecteur de radars lui permet aussi d’aller automatiquement contre sa cible. Le mode de guidage par opérateur permet de cibler des radars venant d’éteindre leurs émissions. Le Harop mesure 2 mètres de long et 3 mètres d’envergure. Il dispose d’une charge offensive de 23 kg pour 135 kg à pleine charge, mais pour l’essentiel il reste la principale munition. Sa distance franchissable est de 1000 km. Sa configuration double delta-canards le rend assez différent des drones habituels. Il dispose d’un FLIR et d’une caméra vidéo avec une couverture de 360°, lui permettant de traquer automatiquement les cibles, et de les attaquer avec efficacité. Un deuxième Harop peut être utilisé pour contrôler les dégâts.
Outre des missions SEAD, il peut aussi servir en combat urbain, et dans la guerre contre le terrorisme, notamment en éliminant des cachettes. L’armée turque serait le client de lancement du Harop, avec un contrat signé en 2005 portant sur l’acquisition de 48 systèmes. Le Harop fut proposé au Royaume-Uni en octobre 2005 par MBDA, sous le nom de White Hawk, mais fut rejeté en faveur d’un appareil proposé par un groupe britannique.
Le Harop fut dévoilé au public lors du salon Aero India de février 2009. La force aérienne indienne signa un contrat pour l’acquisition de 10 systèmes en septembre la même année (pour 100 millions de dollars). Ceux-ci furent livrés à partir de 2011 et devaient entrer en service en 2013. Ils devraient servir contre d’éventuels insurgés, et sans doute des groupes terroristes basés au Pakistan ou en Afghanistan.
L’Allemagne a également acquis, le même mois, un nombre non révélé de Harop. La version allemande est développée en coopération avec Rheinmetall Defence afin de répondre aux spécifications propres à l’Armée allemande. Enfin, la force aérienne israélienne a acquis des Harop, en particulier pour viser les S-300 iraniens. Il a connu le baptême du feu lors du conflit au Haut-Karabagh en 2016.