ON LE PRESSENTAIT à entendre ces dernières semaines les conversations passionnées des Français qui, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, parlaient tout à coup abondamment de politique et d’élections à la terrasse des cafés et des brasseries, au restaurant ou dans les transports en commun — beaucoup plus que de sports et de loisirs, et ce en plein championnat d’Europe de football (l’équipe dite de France s’est qualifiée ce 1er juillet pour les quarts de finale en battant 1 à zéro la Belgique, un joueur belge marquant contre son camp dans les dernières minutes du match !) et à l’approche des Jeux Olympiques à Paris, ce qui est suffisamment rare pour être souligné —, la participation au premier tour des législatives a été particulièrement élevée, les deux tiers des inscrits (66,71 % très exactement) se rendant aux urnes. Comme quoi il convient de relativiser quelque peu les discours et les analyses sur la dépolitisation totale du peuple et sur sa profonde lassitude du jeu électoral. Les démocraties sont certes en crise, les différents partis politiques n’ont plus guère de militants — au point bien souvent de ne pas être capables de désigner des assesseurs en nombre suffisant pour le contrôle des opérations électorales et pour le dépouillement des bulletins —, mais quand un scrutin est médiatisé et que les enjeux sont dramatisés, la foule est presque toujours au rendez-vous quand il s’agit d’urner, preuve d’une part que le vote continue à attirer puissamment, un peu à l’image d’un jeu télévisé ou d’un match, et d’autre part le fait de se rendre dans l’isoloir reste encore, qu’on le veuille ou non, dans une société laïcisée et sécularisée, quelque chose de sacré, un ersatz de religion aux yeux d’un grand nombre de nos contemporains. Signe du climat actuel, il y a quelques jours, avant même que nous ayons le temps de nous asseoir, un restaurateur extatique et très excité, auquel nous n’avions rien demandé et dont nous nous ne serions bien passé de ses platitudes verbales, nous confiait ainsi sa joie de pouvoir voter quatre fois (il avait en effet bénéficié de trois procurations de proches !) en faveur du Rassemblement national qui, selon lui, allait gagner, faire le ménage et redresser le pays. On le sait, les illusions aident à vivre. Ce sont les mêmes qui votaient avec enthousiasme pour Sarkozy en 2007, l’homme du Kärcher. On a vu ce qu’il en est advenu. On ne le dira jamais assez, la démocratie moderne repose sur les leurres permanents et sur la manipulation constante des masses heureuses d’urner. Il n’y a d’ailleurs qu’une lettre d’écart avec le verbe uriner. Et quand on y réfléchit les deux actions sont finalement assez proches : il s’agit dans les deux cas de se cacher, de prendre du papier, de déposer une matière dans un bocal, de faire du bruit en tirant la chasse ou en glissant son bulletin dans l’urne.
Un électeur sur trois inscrit sur les listes électorales ne s’est pas déplacé le dimanche 30 juin. Il serait donc plus pertinent de parler de quatre blocs et non de trois : celui des abstentionnistes, celui du Rassemblement national et de ses alliés, celui de gauche radicale et celui du camp présidentiel. Rappelons qu’au début de la Ve République et jusqu’au milieu des années 1980, la participation aux législatives se situait généralement autour de 80 %. Il n’empêche, dans le contexte actuel, et après tant de déceptions et de désillusions après le passage calamiteux des différents partis et coalitions au pouvoir, que deux tiers des Français en âge de voter et inscrits sur les listes aillent urner, et même souvent fassent longuement la queue, pour pouvoir déposer minutieusement leur petite enveloppe dans l’urne, dans la boîte magique, n’est pas quelque chose d’anodin. Il faut remonter aux législatives de 1997, elles-mêmes décorrélées de l’élection présidentielle, pour retrouver une participation aussi forte. L’instauration du quinquennat en 2000 a eu en effet pour conséquence de réduire l’intérêt du corps électoral pour des législatives qui suivaient immédiatement la présidentielle comme ce fut le cas en 2002, 2007, 2012, 2017 et 2022. Les électeurs considéraient en effet que le jeu était fait avec l’élection (ou la réélection) du président de la République et ne se mobilisaient pas pour le scrutin subséquent consistant à élire des députés.
SANS SURPRISE le Rassemblement national et ses alliés ciottistes et marionistes sont arrivés en tête du scrutin, avec 33,15 % des suffrages exprimés. Plus de dix millions d’électeurs ont fait ce choix, c’est considérable. Rappelons qu’aux européennes du dimanche 9 juin, la liste conduite par Jordan Bardella était arrivée en tête dans 93 % des communes françaises. Manifestement, des millions de Français utilisent le bulletin RN comme un moyen d’exprimer leur colère, leur mécontentement, leur rejet du pouvoir en place. C’est une forme de révolte des gilets jaunes, non plus cette fois dans les rues et les carrefours, mais dans les urnes. Le paradoxe, c’est que ces Français votent pour un parti qui n’a certes jamais encore été au pouvoir (cette virginité est sa principale force, même si elle est aussi, par d’autres côtés, une faiblesse) mais qui n’a de cesse par ailleurs de se normaliser, d’aseptiser son discours et ses propositions et qui brûle d’entrer de plain-pied dans le Système (dont il fait déjà partie à bien des égards). Peu importe que ce parti, avant même d’accéder au pouvoir, renonce à l’essentiel de ses propositions, comme par exemple sur la suppression de la binationalité, la baisse de la TVA, l’abrogation de l’actuelle réforme des retraites (demander un audit, comme le fait Bardella, est également un moyen commode et couramment utilisé qui permet d’abandonner toute réforme audacieuse en arguant que la situation des comptes publics est tellement catastrophique qu’on ne peut pratiquement rien faire), les électeurs le voient comme un outil puissant, un instrument efficace pour manifester leur courroux, leurs craintes, leurs préoccupations mais aussi souvent leurs espoirs.
La progression du Rassemblement national est très significative si on la compare aux dernières législatives, celles de juin 2022, où il avait atteint 18,68 % des suffrages. Il double pratiquement son score en deux ans, ce qui est impressionnant. Il triple quasiment son nombre de voix compte tenu de l’importante participation. Et il a écrasé toute concurrence, le mouvement Reconquête qui présentait 330 candidats réalisant un microscopique 0,75 % des suffrages exprimés, ce qui va réduire très fortement son financement public annuel, alors que c’est le jackpot sur ce point pour le RN. Zemmour se mégrétise et on peut légitimement se demander s’il n’est pas mort politiquement, moins de trois ans après avoir abandonné son métier de journaliste et de polémiste pour entrer dans l’arène électorale. Ceux qui lui avaient déconseillé de faire de la politique, de monter son parti et de concourir à la présidentielle avaient eu raison. Zemmour a brûlé ses vaisseaux et s’est brûlé les ailes. Il a beaucoup perdu dans l’affaire. Et il ne peut revenir en arrière. On ne rattrape pas le passé. Le RN prend également sa revanche de manière cruelle sur le couple Ménard à Béziers, Emmanuelle Ménard, quatrième épouse de l’édile biterrois, affichant dans sa circonscription héraultaise quatorze points de retard sur le RN : 27 % contre 41 %. Et également sur le couple Bompard dans le Nord Vaucluse, Marie-Claude Bompard, seconde épouse de l’ex-maire d’Orange, Jacques Bompard, mordant la poussière (avec 3,51 %, elle se présentait sous l’étiquette, il est vrai, peu porteuse actuellement, de Reconquête !) face à la candidate du RN, Marie-France Lorho, une ancienne de la “bompardienne” et localiste Ligue du Sud (ce qui est encore plus douloureux) qui frôle la réélection dès le premier tour avec 49,89 % des voix.
LE RASSEMBLEMENT NATIONAL, quant à lui, domine quasiment partout dans le pays, à l’exception toutefois des grandes villes où il pâtit d’une part du poids de l’immigration de masse, c’est-à-dire concrètement du vote de nombreux Français récemment naturalisés (c’est très frappant par exemple à Paris et dans la petite couronne) que d’aucuns appellent des « Français de papier » et d’autre part du vote des bobos, encore fortement rétifs à son discours et à son programme. Toutefois, si sa victoire au premier tour ne souffre pas de discussion, elle est moins forte que ce qu’annonçaient les instituts de sondage qui lui prédisaient les derniers jours avant le scrutin un score national situé autour de 36 voire de 37 %. Or, à l’arrivée, il plafonne à 33 % avec ses alliés. Ce n’est pas la même chose, surtout dans la perspective de décrocher une majorité absolue au second tour. Ses chances d’y parvenir eussent été plus grandes si son score s’était situé autour de 37 %. Quatre points de moins, ce n’est pas négligeable et cela peut tout changer.
Il semble que la gauche se soit massivement mobilisée pour freiner, réduire le succès du RN. Elle ne l’a certes pas empêché puisqu’il arrive premier avec cinq points d’avance sur le Nouveau Front populaire qui est à 28 %, mais, à n’en pas douter, elle a contribué à en diminuer l’ampleur. La victoire du RN est mathématiquement incontestable mais ce n’est toutefois pas le raz-de-marée annoncé par certains instituts. Deux tiers des électeurs n’ont pas voté pour lui dans un contexte qui lui était pourtant extrêmement favorable. Si bien qu’au second tour, dimanche prochain, il pourrait connaître non pas une défaite (sauf énorme surprise, la majorité relative des sièges lui est acquise), mais une absence de victoire si la majorité absolue lui échappe, ce qui semble en l’état une hypothèse fort probable.
D’AUTANT QUE, à l’heure où nous rédigeons ces lignes, largement plus d’une centaine de candidats macronistes et du Nouveau Front populaire qui sont arrivés troisième et qui pouvaient arithmétiquement se maintenir au second tour ont déjà décidé de se retirer et de se désister en faveur du candidat le mieux placé opposé à celui du RN qui est arrivé en tête. Et il pourrait y en avoir bien davantage encore d’ici mardi 2 juillet à 18 heures, date limite pour retirer ou maintenir sa candidature au second tour. Cette valse de retraits et de désistements, tant de la part de candidats du Nouveau Front populaire que du camp présidentiel (les Républicains, eux, ne donnent pas jusque-là de consignes de vote et se maintiennent quand ils le peuvent) devrait mécaniquement réduire de plusieurs dizaines le nombre de candidats RN susceptibles d’être élus dimanche 7 juillet au soir. Ce qui pourrait politiquement tout changer et empêcher Jordan Bardella d’accéder à Matignon. En effet, ce dernier a d’ores et déjà affirmé qu’il refuserait de devenir le chef du gouvernement si le RN et ses alliés ne disposaient pas au Palais-Bourbon d’une majorité absolue. Sébastien Chenu, porte-parole du RN, a quelque peu atténué ce propos ce lundi 1er juillet en expliquant que le RN pourrait également gouverner le pays en cas de majorité relative, à condition toutefois qu’il puisse parvenir à s’entendre avec suffisamment de députés d’autres groupes, comme par exemple les LR et les divers droite ou quelques élus non-inscrits ou ultra-marins.
Mais cela suppose que le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen approche de très peu dimanche prochain la majorité absolue qui est située à 289 élus. S’il lui manque une dizaine ou au maximum une vingtaines de députés, c’est jouable, au moins sur le papier. S’il en manque davantage, s’il en a par exemple entre 230 et 250, c’est a priori mission impossible. Mais même si Bardella devenait in extremis Premier ministre, le contexte serait très difficile pour lui avec une majorité sans doute relative et non absolue, l’opposition voire l’obstruction du Sénat, de la présidence de la République, du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel, d’une grande partie de l’administration et très probablement de la gauche politique, syndicale, associative, enseignante, culturelle voire sportive qui n’hésiterait pas à jouer la rue contre le Parlement et le gouvernement.
CE QUI FRAPPE actuellement, c’est l’attitude du camp macroniste qui décide de jouer la carte du Front républicain. Après avoir expliqué pendant toute la campagne des législatives que le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national étaient, l’un et l’autre, l’un autant que l’autre, un danger absolu pour le pays, tant pour des raisons politiques qu’économiques et morales, voici que la Macronie appelle tout à coup à faire barrage partout « à l’extrême droite » et retire ses candidats arrivés en troisième position, même quand il s’agit de se désister en faveur d’un candidat de la France insoumise, comme c’est le cas par exemple dans la première circonscription de la Somme où la candidate macroniste non seulement se retire mais appelle explicitement à voter pour l’Insoumis (certes dissident) François Ruffin. Et il ne s’agit pas là d’un cas unique, tant s’en faut. De même le Nouveau Front populaire appelle-t-il ouvertement à voter pour des candidats macronistes quand ils sont opposés à un postulant RN arrivé en tête et que lui-même n’occupe que la troisième position. C’est ainsi par exemple que la gauche se désiste dans la première circonscription du Calvados en faveur de l’ex-Premier ministre de Macron, Elisabeth Borne, dont pourtant le Nouveau Front populaire a fortement et vertement critiqué la politique jugée anti-sociale, opposée aux classes populaires et laborieuses. Plus fort encore, la candidate du Nouveau Front populaire, Leslie Mortreux, se désiste en faveur du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans la 10e circonscription du Nord, alors même que ce dernier est arrivé assez nettement en tête devant le candidat du RN et que la possibilité de l’élection d’un député mariniste à Tourcoing était donc extrêmement faible. Eh bien, qu’à cela ne tienne, la gauche, qui pouvait se maintenir au second tour, appelle à voter pour un macroniste qui a dissous certes surtout des organisations dites d’extrême droite mais aussi des mouvements d’ultra-gauche ou/et pro-palestiniens. Cette politique liberticide du locataire de la place Beauvau n’empêche manifestement pas le Nouveau Front populaire de le soutenir explicitement au second tour.
Voilà qui devrait donner à réfléchir à tous ceux qui pensent naïvement que la gauche et l’extrême gauche défendent réellement les intérêts du monde du travail, les pauvres, les déclassés, les catégories populaires et les classes moyennes. En réalité, rien n’est plus faux. Dès qu’un mouvement populiste, fût-il totalement aseptisé et normalisé, est à même de remporter une élection, qu’elle soit locale ou nationale, qu’elle soit partielle ou générale, ou, à tout le moins, de réaliser un score très important, la gauche et l’extrême gauche, de manière unanime et systématique, font bloc et appellent sans hésitation et sans état d’âme à voter pour des partis et des candidats notoirement proches des milieux financiers et patronaux, de l’hyperclasse mondiale et qui conduisent une politique contraire aux intérêts et aux aspirations du peuple. La gauche et l’extrême gauche sont capables de battre le pavé un jour contre la réforme des retraites voulue et promulguée par Macron et le lendemain d’appeler à voter en faveur de ce même Macron (et de ses candidats) pour faire barrage à la prétendue « extrême droite ». Elles le font désormais couramment. C’est même devenu une solide habitude depuis plusieurs décennies. La gauche et l’extrême gauche (à l’exception notable de Lutte ouvrière) ont ainsi voté et fait voter pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen en 2002, par deux fois pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen en 2017, et de nouveau en 2022. Et voici que le Nouveau Front populaire appelle à voter dans de nombreuses circonscriptions, le dimanche 7 juillet, pour des candidats macronistes, ce qui peut en sauver plusieurs dizaines, afin de barrer la route à un imaginaire “fascisme”.
QUE VA-T-IL SE PASSER maintenant ? Tous les scénarios sont envisageables et il convient de rester prudent car le second tour des législatives souvent confirme mais parfois nuance assez fortement les dynamiques observées au premier tour. Les Français accorderont-ils une majorité absolue au Rassemblement national et à ses alliés le 7 juillet au soir ? Ce n’est pas exclu mais ce n’est pas actuellement l’hypothèse la plus probable, au vu des résultats du 30 juin et surtout en tenant compte des retraits et désistements massifs à gauche et dans le camp présidentiel pour contrer le RN. D’autant que le parti à la flamme peut a priori difficilement compter sur l’aide précieuse et massive d’abstentionnistes du premier tour, la participation ayant déjà été très élevée dimanche dernier.
Le scénario le plus vraisemblable, même s’il n’est pas certain, est celui d’une Assemblée et d’un pays totalement ingouvernables au soir du second tour. Le RN disposera très probablement d’une majorité relative, constituera, et de loin, le groupe parlementaire le plus nombreux et le plus puissant au Palais-Bourbon, mais il pourrait ne pas être en capacité de gouverner le pays si les principaux partis, comme cela est le cas actuellement, se coalisent pour lui barrer la route. Macron pourrait alors essayer de construire un gouvernement très marqué à gauche pour obtenir le soutien, ou à tout le moins, la neutralité bienveillante, de cette partie de l’hémicycle. N’oublions pas que Macron et les principaux fondateurs du mouvement En marche sont tous issus du Parti socialiste, et plus précisément de son courant strauss-kahnien. Le mouvement macroniste est une scission, une dissidence du Parti socialiste. Rien d’autre. En menant une politique très à gauche, les macronistes et leurs alliés opéreraient en quelque sorte un retour aux sources. On peut donc s’attendre à une politique de matraquage fiscal, conformément au programme délirant du Nouveau Front populaire, d’immigrationnisme décomplexé, de LGBTisme renforcé, d’antiracisme unilatéral aggravé, de lutte acharnée contre les prétendues discriminations. Si ce scénario se confirmait, la dissolution de l’Assemblée aurait alors conduit à une aggravation de la situation politique précipitant le chaos et l’effondrement du pays. Preuve supplémentaire que, plus l’on vote, plus l’on organise des élections, plus tout va mal. Plus les choses empirent et s’aggravent. Et plus le pays en proie au vertige plonge dans le chaos et l’abîme. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Il me semble que la victoire du « front républicain » – Macron et le NFP, les deux faces de la médaille – est assurée. Tout continuera comme avant. Ceux qui détiennent le pouvoir mondial sont tous ce que vous voulez, sauf del imbéciles.
« La démocratie c’est le mal, la démocratie c’est la mort ». Charles Maurras ⚜️⚜️⚜️
M.Bourbon semble oublier que nos gouvernants sont de plus en plus réduits au rôle de potiches n’ayant pratiquement plus aucun pouvoir, que tout découle de Bruxelles, elle-même vassale de Washington, avec des intérêts supranationaux que se soit en matière migratoire, agricole, industrielle, monétaire etc. Plus de 80% du programme du R.N et du N.F.P est inapplicable du fait des traités européens rédhibitoires!
Bon ,ben en parlant de Bourbon , je vais m’en prendre un ptit verre consolatoire …