JUSQU’OÙ IRONT-ILS dans la démesure et la folie ? Après qu’un enfant de dix ans ( !) eut été entendu pendant trois heures par la gendarmerie de Canet-en-Roussillon pour apologie de terrorisme parce qu’il aurait verbalement perturbé la maçonnique « minute de silence » organisée par l’Education nationale après l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard à Arras, huit mineurs de 11 à 17 ans qui avaient chanté fin octobre dans le métro parisien un chant improvisé pro-palestinien et jugé antisémite ont été placés en garde à vue pendant 48 heures et déférés au tribunal de Bobigny le 15 novembre pour des faits qualifiés « d’apologie de crime contre l’humanité et injures publiques en raison de la religion ». Pour une simple chanson potache qui n’était évidemment pas à prendre au premier degré (on les entend rire pendant qu’ils entonnent cette chansonnette) de la part d’enfants et d’adolescents qui sont simplement dans le jeu et la provocation, on sort l’artillerie lourde : garde à vue de 48 heures, défèrement devant l’autorité judiciaire pour apologie publique de terrorisme. Le Parquet a requis une mesure éducative judiciaire, dont on ignore la nature et la durée, et le plus âgé des huit sera jugé le 2 janvier 2024 pour « apologie de crime contre l’humanité et injure publique à raison de la religion ». On ne badine pas quand il s’agit de l’entité sioniste et du respect religieux qui lui est dû dans un pays devenu chaque jour davantage une colonie israélienne. En revanche, des rappeurs peuvent insulter la France et les Français dans les termes les plus violents qui soient, appeler à la destruction et au meurtre de “souchiens” et là rien ne se passe. Leurs DVD sont vendus à la Fnac et partout ailleurs et leur impunité est totale. Mais dès qu’il s’agit de critiques ou de réserves sur le courageux petit peuple ou sur le comportement de l’entité et de l’armée sioniste en Palestine occupée, là en revanche on est tout de suite mis en garde à vue et jugé pour apologie de terrorisme. Toute chose qui ne risque pas d’arriver à Céline Pina, journaliste à Causeur d’Elisabeth Lévy et qui a osé déclarer sur Cnews, la chaîne hystériquement pro-israélienne et anti-palestinienne de Bolloré-Goldschmidt, qu’ « une bombe (israélienne) qui explose et qui va faire des dégâts collatéraux tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l’impression que l’humanité a trahi tout ce qu’ils étaient en droit d’attendre ».
Précisons que le nombre d’enfants tués à Gaza au cours des six dernières semaines par les bombardements israéliens est bien plus élevé que les 2 985 enfants tués dans les principales zones de conflit du monde combinées — dans deux douzaines de pays — pendant toute l’année dernière, même en tenant compte de la guerre en Ukraine, selon le décompte des Nations unies des décès vérifiés dans le cadre de conflits armés. Non seulement tous ces assassinats ne sont qu’un simple dégât collatéral pour cette Likoudnik fanatisée (cette horrible dame a-t-elle elle-même des enfants et, si c’est le cas, souhaiterait-elle qu’on parle ainsi de sa progéniture si elle était froidement assassinée ?) mais de plus ces enfants, en agonisant, en rendant l’âme, devraient, selon elle, presque remercier l’entité sioniste qui les démembre, les ensanglante et les massacre car, assure-t-elle doctement, « ils ne mourront pas en ayant l’impression que l’humanité a trahi tout ce qu’ils étaient en droit d’attendre ». Caroline Fourest a tenu récemment des propos du même acabit. Voilà le genre d’horreurs et d’ignominies que l’on entend régulièrement depuis le 7 octobre, et particulièrement dans la presse de droite casher, de Causeur à L’Incorrect, de Valeurs actuelles au JDD. Les soutiens hystérisés de l’entité sioniste se lâchent complètement. Nous vivons plus que jamais le temps des assassins. Il y a d’ailleurs deux types d’assassins : ceux qui lancent des bombes au phosphore à Gaza mais aussi les assassins de plume et de micro qui tuent par les mots qu’ils prononcent en justifiant ou en relativisant l’actuel massacre. Ce lundi 20 novembre, marquant la Journée internationale des droits de l’enfant, il est particulièrement opportun de rappeler la situation épouvantable des enfants en Palestine occupée, victimes de psychopathes et d’assassins sans foi ni loi. En 2023, 800 enfants palestiniens, qui sont, rappelons-le, chez eux en Palestine, contrairement aux voleurs de terres, ont été enlevés par les forces d’occupation israéliennes, et 200 d’entre eux demeurent toujours captifs dans les sinistres geôles sionistes. De plus, 45 enfants ont été assassinés par les criminels sionistes en Cisjordanie. A Gaza, depuis le 7 octobre et le génocide perpétré froidement par l’Etat juif, plus de 5500 enfants ont été tués. Mais ce ne sont que des palestiniens. Donc des animaux humains pour le ministre de la Défense israélien. De simples animaux pour le Talmud. Ils comptent donc pour du beurre. Il n’y aura pas de film ou de téléfilm, de production hollywoodienne pour relater leur souffrance et leur mort, établir leur martyrologe et dénoncer leurs bourreaux. On ne conduira pas les enfants des écoles sur le lieu de leur supplice pour qu’ils se recueillent, déposent des fleurs et des bougies, contrairement à ce qui se fait pour d’autres. La Mémoire sacralisée des uns nie, méprise, occulte, efface celle des autres.
En tout, depuis le 7 octobre, plus de 13 000 Palestiniens ont été tués, dont 3500 femmes et 5500 enfants. Il s’agit d’un massacre délibéré puisque ce ne sont pas deux armées régulières qui se font face avec une relative égalité de moyens. C’est l’armée d’un Etat, aidé activement qui plus est par l’Oncle Sam sur le plan de l’armement, qui bombarde sans relâche (plus de 15000 bombes se sont écrasées sur Gaza depuis le 7 octobre, soit plus que ce que les Etats-Unis ont déversé sur l’Afghanistan en un an !) une population civile désarmée qui n’a ni Etat ni armée pour la défendre et pour riposter. C’est une abjection et une horreur sans nom qui se déroule en continu sous nos yeux depuis un mois et demi dans l’indifférence générale. Au 19 novembre, plus de 6000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres, incluant plus de 4000 enfants et femmes. Plus de 30 000 personnes ont été blessées, le plus souvent très grièvement, dont 75 % étaient des femmes et des enfants. Tsahal a commis 1330 massacres contre des familles innocentes à Gaza. Les violations israéliennes contre le système de santé ont entraîné la mort de 201 membres du personnel de santé, et de 22 membres du corps de la défense civile. Des écoles, des dispensaires, des hôpitaux ont été complètement détruits. Des émissaires de l’ONU et des journalistes ont été tués. Des églises et des mosquées ont été prises pour cibles.
CHOSE IMPENSABLE, depuis le 13 novembre, tous les hôpitaux du nord de la bande de Gaza sont hors service, systématiquement ciblés par l’armée israélienne qui manifestement ne respecte rien, n’a aucune limite. Dans le principal hôpital de Gaza, Al-Shifa, 15 000 personnes ont été bloquées sans eau ni électricité. 650 patients, dont 40 enfants en couveuse, se trouvaient dans cet hôpital où, contrairement à ce que prétendait l’entité sioniste, Tsahal n’a pas trouvé les fameux tunnels où le Hamas entasserait ces armes et munitions. L’armée sioniste a encerclé cet hôpital, puis l’a investi, détruisant complètement le centre de radiologie. La coupure totale de l’électricité a conduit à la mort des 22 patients en soins intensifs et les six patients en dialyse sont également décédés, de même que les bébés qui étaient en couveuse, ainsi que l’a déclaré le directeur général des hôpitaux de Gaza. Le secrétaire général de l’ONU a déclaré que « Gaza est un cimetière pour enfants ». L’armée israélienne ayant finalement ordonné l’expulsion totale, dans « un délai d’une heure » (sic !) du complexe médical Al-Shifa, à la fois du personnel médical, des déplacés et des blessés, y compris des 126 patients qui se trouvaient dans un état ne permettant pas leur déplacement, « nous nous attendons à ce que des dizaines de blessés perdent la vie en chemin », a également déclaré, consterné et indigné, le directeur de l’hôpital. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
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