En évitant les anglais, Jehanne d’Arc et sa troupe arrivent devant la cité d’Orléans assiégée depuis sept mois par une armée anglaise d’invasion.
Le 29 avril 1429, débouchant du pont-levis abaissé de la porte de Bourgogne, c’est l’arrivée annoncée depuis trois jours du renfort envoyé par Charles VII pour secourir et ravitailler la cité.
La voici d’abord, précédée de son étendard fièrement porté par son jeune page Louis de Coutes, Jehanne d’Arc toute armée sauf la tête, chevauchant un superbe destrier blanc offert par le dauphin.
Auprès d’elle, Jean le Bâtard d’Orléans qui défend la cité depuis plusieurs mois et qui ne la quittera plus.
Ils sont suivis de la troupe des 200 lances que Charles VII envoie à sa bonne ville pour la secourir. Dans la longue colonne brillent les armures de quelques-uns des meilleurs capitaines du moment : Ambroise de Loré, Culan, Gilles de Retz, Boussac avec leurs compagnies.
La ville est illuminée par des torches scintillant au-dessus d’une population rassemblée, délirante d’enthousiasme. Toute la garnison de la défense de la ville est là pour accueillir cette ardente messagère du Ciel sur laquelle se fondent tous les espoirs.
Et surtout, parmi ces guerriers, il y a aussi ces fidèles défenseurs de la cause française que sont les Écossais rescapés de leurs dures épreuves récentes de Verneuil et Rouvray. Ce sont ces Écossais formant jusqu’au tiers de nos armées, tous archers, à l’uniforme splendide de couleurs rouge, blanc et vert portant la devise fleurdelisée sur la poitrine.
Fidèles à leurs traditions autant qu’à leur langue gaélique ces Écossais ont aussi conservé la fière fanfare guerrière de leurs ancêtres. Aussi dès que Jehanne débouche dans la ville, les buccines, trompilles et cornemuses font retentir pour elle la Marche des Soldats de Robert Bruce, la marche victorieuse de la bataille de Bannockburn (1314).
Après plusieurs sorties à la tête de ses troupes, Jehanne oblige l’ennemi à s’enfermer dans les bastilles qui ceinturent la ville. Les assiégeants deviennent, à leur tour, assiégés. Sans relations entre eux, ils ont le plus grand mal à se soutenir les uns les autres.
Les troupes du Dauphin décident d’attaquer l’une après l’autre ces bastilles…
Le 8 mai, Orléans est délivrée !
Note : En tête d’article la musique de la Marche des soldats de Robert Bruce. Les fanfares du premier Empire ont perpétué le souvenir de cette marche. Et à l’heure actuelle, au cours des prises d’armes, la Marche des soldats de Robert Bruce est, comme la Marche de La Garde Consulaire à Marengo, généralement interprétée pendant la revue des troupes par l’autorité militaire présidant la cérémonie.